mamayouria-en-amerique-du-sud

mamayouria-en-amerique-du-sud

ARGENTINE


La quebrada de Huamahuaca

1er février : après notre séjour autour de San Pedro de Atacama au Chili, nous passons la frontière pour l’Argentine au Paso de Jama à 4200 m d’altitude. Beaucoup de monde car il s’agit du principal poste frontière du secteur mais nous passons sans trop attendre. Direction le nord de l’Argentine et la Quebrada de Huamahuaca qui nous emmènera droit en Bolivie.

 

En redescendant du Paso de Jama en fin de journée, nous continuons à traverser de superbes paysages. Nous bivouaquons encore une fois en altitude aux abords d’un hôtel à Susques. Le lendemain, après une matinée d’école, nous arrivons aux Salinas Grandes. Il s’agit d’un salar exploité pour l’extraction de sel. Les engins sont en plein travail et nous longeons d’énormes tas de sel. Il est habituellement possible de se promener sur la couche de sel mais il a beaucoup plu ces derniers temps et la surface du salar est recouverte d’eau... Nous ne pourrons que marcher sur les bords du salar sans réellement trop nous écarter de la route. D’ailleurs le vent se lève et la pluie commence à tomber, nous ne nous attardons pas !

 

 

La route continue en serpentant dans la montagne et le temps devient de plus en plus maussade. A un moment nous nous retrouvons dans les nuages sans visibilité à plus de 20 m. Et comme par hasard, il s’agit du passage le plus tortueux avec des épingles à cheveux à ne plus savoir qu’en faire ! Heureusement la route est bonne, et puis nous avons tout notre temps... En redescendant, le ciel s’éclaircit d’un seul coup et nous laisse percevoir des paysages de vallées magnifiques avec des versants de plus en plus colorés ! Nous roulons tranquillement en profitant de cette vue dégagée jusqu’au village de Purmamarca, première véritable étape de la Quebrada de Huamahuaca.

 

IMG_6083 (Copier).JPG  IMG_6089 (Copier).JPG  IMG_6091 (Copier).JPG

 Le village de Purmamarca est réputé pour sa montagne aux sept couleurs (et oui encore une !). Le centre est très touristique avec des étales dans tous les coins de rue qui proposent tissus colorés, chapeaux et autre artisanat local. Enfin ça dépend car en y regardant de plus près, il n’est pas rare de trouvé une étiquette avec écrit « Hecho en China » !!! Vive la mondialisation... Nous déambulons tranquillement dans les rues avant de rejoindre un bivouac en sortie de village, au pied de la fameuse montagne. Le lendemain nous nous promenons autour de ce relief coloré, Youenn et Auria s’assurant bien qu’elle offre les sept couleurs annoncées ! Nous retournons dans le village profiter des échoppes colorées qui sentent bon la future Bolivie...

 

 

En début d’après-midi, nous reprenons la route pour rejoindre la fameuse Quebrada de Huamamarca. Celle-ci est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Alors certes la vallée est très belle mais très honnêtement nous en avons vu de nettement plus jolies (peut-être commençons nous à être blasés !!!). En y regardant de plus près, elle présente, au-delà de ces paysages, un intérêt historique certain. Il s’agit du principal passage entre Bolivie et Argentine. Les indiens, incas, conquistadors et autres voyageurs sont tous passés par là et y ont laissé leur trace. Il faut dire que la vallée est assez large et semble très fertile. Nous n’avions pas vu de vallée aussi verte depuis assez longtemps !

 

IMG_6144 (Copier).JPG  IMG_6206 (Copier).JPG

IMG_6207 (Copier).JPG  IMG_6208 (Copier).JPG
 

La route nous conduit au village de Tilcara. Celui-ci est surtout réputé pour sa Pulcara (ruine de ville pré-incaïque). Nous en avons déjà visité plusieurs mais celle-ci est un peu particulière. En effet, les archéologues travaillent sur ce site depuis près de cent ans. Contrairement aux autres pulcaras qui sont à un état de ruine plus ou moins avancé, celle-ci a fait l’objet d’une importante réhabilitation. On peut ainsi observer tout un quartier reconstitué avec des maisons constituées de murs, poutres en bois de cactus et toits en canisse recouverte de terre. Bon il y a pas mal de discussions autour de ce travail de restauration car certains vont même jusqu’à dire que la reconstitution n’a pas eu lieu sur la bonne colline !

 

Pour nous en tout cas, c’est vraiment super de pouvoir se rendre compte de l’architecture et de l’organisation des habitations, ateliers d’artisans et lieux de culte. Nous apprécions beaucoup la visite d’autant plus que nous avons une superbe vue sur la vallée de Huamamarca. Nous continuons notre déambulation dans le village avec un petit musée archéologique. Rien d’extraordinaire mais on y retrouve des restes des ustensiles du quotidien. Nous profitons d’être dans le village pour flâner sur la place centrale entourée d’échoppes d’artisanat. On achète des housses aux couleurs locales pour les tablettes, histoire de lier technologie et culture andine !!! Nous repartons dans la soirée et dormons en bord de route avec une vue imprenable sur la quebrada.

 

 

Au petit matin, nous partons pour la ville de Huamahuaca. Il s’agit du principal centre urbain de la quebrada qui est réputé pour son artisanat et son histoire. La première impression est plutôt négative car la ville est assez sale et ne présente pas une architecture particulièrement belle. Il y a bien une grande horloge près de la place centrale et un grand escalier qui domine le centre de la ville (celle-ci conduit à une immense statue en hommage aux héros de l’indépendance nationale). Mais rien de vraiment exceptionnel. Par contre, des échoppes partout ! Beaucoup d’artisanat dans la ville (vêtements, chapeaux, babioles...). On sent également dans la tenue des gens que l’on se rapproche de la Bolivie ! Nous faisons un petit tour dans le marché couvert avec des mini-boucheries et vendeurs de fruits et légumes. Impressionnant de voir le boucher rentrer des bouts de viandes plus gros que lui dans un local qui doit faire tout au plus 4 m² !

 

IMG_6217 (Copier).JPG  IMG_6223 (Copier).JPG


 IMG_6222 (Copier).JPG  IMG_6229 (Copier).JPG

 

Nous sommes aussi témoin d’un incident qui en dit long sur les conditions de vie locale. Deux jeunes descendent une vitre énorme (4m sur 2m environ) d’un pick-up pour la livrer. Celle-ci n’est pas protégée et les deux jeunes n’ont aucun équipement particulier. Et arrive ce qui devait arriver, la vitre se brise en mille morceaux et l’un d’eux s’enfonce dans le bras d’un des jeunes... Le sang coule par terre et l’avant-bras est bien amoché. En France, le jeune aurait crié et son patron serait venu voir pour l’aider. Et bien là c’est quelque peu différent... Le jeune reste stoïque et visiblement embarrassé d’avoir cassé la vitre et il se fait engueuler par son patron. En pendant ce temps-là, le sang continue à couler par terre...  Bon finalement des personnes appelleront un médecin mais la scène était  assez choquante.

 

Après la visite de la ville et cet incident, en début d’après-midi, nous pensions nous rendre à un mirador mais c’est à ce moment-là qu’un orage a décidé d’éclater... Nous passons donc notre chemin et continuons notre route vers le Nord.

 

La route alterne entre vallées ouvertes et quebradas aux roches colorées. Le ciel est noir un peu partout autour de nous et nous décidons de nous rendre à la ville d’Abrapampa. C’est le jour de la fête des femmes et une petite fête a lieu à côté de la place centrale. Nous y faisons un rapide tour mais Auria n’est pas trop rassurée. Les petits garçons s’amusent à envoyer farine et eau sur les petites filles et Auria n’échappe pas à la tradition ! De son côté, Manu est invité à boire un verre mais ces bonnes âmes ont pris un peu trop d’avance et il préfère décliner l’offre !

Le village en lui-même ne présente pas trop d’intérêt et nous nous rendons sur le parking d’un hôtel pour passer la nuit. Nous avons vu qu’il était éventuellement possible d’y demander la wifi. Ce que nous faisons histoire de prendre des nouvelles de tout le monde mais comme bien souvent, le signal fonctionne mais impossible de se connecter ! Résignés, nous décidons plutôt de re-démonter notre boiler qui ne fonctionne toujours pas correctement... En vain, après avoir tout démonté et tout nettoyé, il continue à marcher de manière aléatoire !

 

IMG_6233 (Copier).JPG  IMG_6241 (Copier).JPG  IMG_6250 (Copier).JPG
 

Le lendemain matin, après l’école, nous décidons de bifurquer de la route vers la Bolivie pour une escale aux abords de la laguna Pozuelos. Ce lac est connu pour accueillir de très nombreux oiseaux.

 

Les 70 km de pistes qui mènent au lac se passent sans encombre. Nous traversons une quebrada très sympa qui débouche sur une immense cuvette au milieu de laquelle se localise la laguna. Nous avions été voir le bureau qui gère cette réserve à Abrapampa avant de partir et c’était une bonne idée. En effet il n’y a personne au bureau d’accueil à l’entrée du site lorsque nous arrivons. Et il nous faut prendre la petite piste sablonneuse qui tourne à droite après un pont, faire 5 km, ouvrir une clôture et aller jusqu’à un petit parking proche du lac. Impossible de le deviner tout seul ! Heureusement, la personne d’Abrapampa nous l’avait expliqué.

 

La piste est un peu défoncée et par moment un peu humide mais nous passons. Une fois stationnés, nous discutons avec un couple de français qui revient du lac. Très sympas ! En fin d’après-midi, nous partons pour une ballade qui nous emmène aux abords de la laguna. Des vigognes et des milliers d’oiseaux sont devant nos yeux. Le site est très sauvage et nous avons l’impression d’être seuls au monde dans cette grande cuvette. Après moult photos, une récolte de plumes de flamants et une bonne petite marche, nous revenons au van. Il est un peu tard et nous décidons de rester dormir sur place dans ce cadre idyllique.

 

En fin soirée, nous voyons d’énormes orages au loin sur les montagnes. Impressionnant car il y a des éclairs toutes les 20 secondes pendant plusieurs heures. Nous sommes heureux de ne pas être dessous et nous endormons paisiblement... Sauf que vers 3h du matin, l’orage s’est déplacé et se retrouve au-dessus de nos têtes !!! Pendant une heure et demie la pluie tombe à grosses gouttes sans discontinuer... A un moment le tonnerre est très très proche de nous ! Pour ma part je n’ai rien entendu mais visiblement Manu n’a pas trop bien dormi... Le lendemain matin, avec le vent et le soleil levant, le sol sèche un peu. Nous en profitons pour faire école au milieu des lamas et des vigognes !

 

 

En début d’après-midi, nous voyons arriver un 4x4. La piste est donc potentiellement praticable. Nous décidons de tenter le coup : 7 km de folie ! De l’eau un peu partout avec des ornières de sable  inondées. Franchement nous pensons rester plantés plus d’une dizaine de fois mais à chaque fois nous passons !!! Le van nous surprend, l’anti patinage se met en route la moitié du temps. Dernière grosse difficulté, une flaque d’eau longue d’une quinzaine de mètre avec une bonne quarantaine de centimètre d’eau et un fond vaseux. Nous patinons, patinons, patinons mais réussissons à sortir ! Ouf nous sommes sur la piste principale. Sauf qu’il reste encore 120 km de chemin de terre consolidé pour nous rendre à la ville de Laquiaca. Et un certain nombre de rio à traverser ! Après une route éprouvante et plusieurs franchissement de rio très limites (Manu étant même une fois obligé de descendre pour sonder la profondeur d’eau), nous arrivons dans la soirée dans la ville frontière de Laquiaca.

 

IMG_6347 (Copier).JPG  IMG_6348 (Copier).JPG  IMG_6352 (Copier).JPG

 Cette ville est notre dernière étape en Argentine. Pour nous donner une idée du chemin parcouru ces derniers mois, une pancarte rappelle qu’Ushuaïa est situé à 5 000 km d’ici et une autre pancarte nous indique que Paris est « seulement » distant de 10 000 km ! Nous sommes le 6 février et c’est jour de carnaval. Nous nous rendons sur la place centrale où des gradins sont prêts pour le spectacle. Après renseignement, la fête est censée commencer vers 21h. Nous prenons quelques nouvelles de tout le monde grâce à la wifi libre très limitée de la place du village et trouvons un coin pour nous stationner et manger pas trop loin. Vers 21h30, nous nous rendons sur le lieu du carnaval mais rien, personne ! Nous faisons un petit tour mais tout est calme. Peut-être avons-nous mal compris... Nous sommes un peu fatigués de l’après-midi de route et rentrons dormir. C’est seulement vers 23h30 que nous commencerons à entendre le début du carnaval qui durera toute la nuit !

 

IMG_6357 (Copier).JPG  IMG_6359 (Copier).JPG

 

Le lendemain, objectif passage de frontière vers la Bolivie. Avant cela nous faisons les pleins d’eau et de gasoil car ce dernier est plus compliqué à trouver de l’autre côté de la frontière. Nous récupérons la connexion wifi d’un hôtel et parvenons au bout de 4 bonnes heures d’effort à télécharger l’ensemble des photos (enfin nous espérons...).

 

Vers 16h, nous nous rendons à la frontière bolivienne. Et là nous rentrons dans un nouveau monde !!! ll y a deux files pour faire les formalités : une pour les piétons et une pour les personnes avec véhicule. Nous faisons la queue au premier guichet (il y en a 4 en tout). Il n’y a pas un monde fou mais au bout d’une heure nous n’avons toujours pas avancé d’un centimètre !!! Nous voyons des gens passer sur le côté et aller directement au guichet sans que personne ne dise rien... Au bout d’un moment une personne de la douane sort et distribue à tout le monde des tickets avec numéro. Mais forcément elle ne les donne pas aux personnes dans l’ordre de la file et ça devient très vite le bazar complet ! Finalement au bout de 2 heures d’attente, nous arrivons au premier guichet. Nous faisons remarquer au douanier le bordel ambiant et visiblement ça le fait bien rire...

 

Nous continuons notre attente en discutant avec des argentins et chiliens tous autant dépités que nous. A l’arrivée au troisième guichet (migration bolivienne), celui-ci est fermé ! Et personne pour nous avertir ou dire quoi faire. D’autres personnes décident de passer par la file des piétons qui est de l’autre côté du bâtiment. Nous contournons donc celui-ci pour accéder au guichet. Nouvelle file interminable et au moment où nous arrivons au guichet, le militaire dit à Manu que c’est de l’autre côté (car ça a rouvert entre temps...). Manu s’énerve un peu et finalement ils nous font les papiers nécessaires. Dernière étape, la douane bolivienne. Nous comprenons rapidement que la personne est seule pour faire les papiers pour les piétons, les personnes véhiculées et pour fouiller les véhicules ! Ah j’ai failli oublier, en même temps, il téléphone à sa femme !!! Comme la file est énorme, le gars est débordé...

 

Finalement, au bout de près de 4 heures, nous réussissons à passer la frontière pour rejoindre la Bolivie et la ville de Villazon de l’autre côté du pont...

 


20/02/2016
0 Poster un commentaire

De Salta au salar d'Atacama

Notre première nuit aux abords du centre de Salta est assez bruyante. La chaleur qui endort la ville durant la journée se dissipe assez tard et nous nous rendons compte vers minuit qu’une fête a lieu sur la place à côté de laquelle nous sommes stationnés...

 

Le lendemain, mercredi 20 janvier (bon anniversaire Hélo !), nous profitons de la journée qui s’offre à nous pour visiter la ville. Après un petit tour à la lavanderia pour mettre un peu de propre dans notre linge, nous nous dirigeons vers le centre. La ville est très sympa et le quartier dans lequel nous avons dormi offre de magnifiques villas de style espagnol ou mauresque. Même si Salta compte plus de 500 000 habitants, il est agréable de s’y promener. Nous visitons la cathédrale, le cabildo (un des premiers bâtiments de la ville qui accueille aujourd’hui un musée) et déambulons dans les rues.

 

 

Initialement nous souhaitions aller au musée d’anthropologie de la ville qui est assez réputé, malheureusement celui-ci est fermé. Un autre musée nous motive bien, celui de l’archéologie de haute montagne. Le hic c’est que ce musée est centré sur la découverte de trois momies incas et que l’une d’elle est présentée dans l’exposition. Et comme Auria ne supporte pas la vue des squelettes et des momies, seuls Youenn et Manu iront faire la visite.

 

Celle-ci est assez fascinante, l’atmosphère tamisée du musée est très prenante. Les trois momies ont été retrouvées à 6 700 m d’altitude sur le volcan Llullaillaco. Il s’agit d’enfants sacrifiés lors d’une cérémonie inca. Dans tout l’empire, chaque peuple choisissait le plus bel enfant qui se rendait à Cuzco pour une cérémonie. A son retour cet enfant était sacrifié : enivré, il mourait de froid la nuit dans un sanctuaire d’altitude. Les habitants pensaient qu’ensuite, il veillait depuis le haut du volcan sur le village dont il était originaire. Les momies ont été retrouvées vêtus et accompagnées de statuettes en or richement décorés de tissus. Le tout est très bien exposé dans le musée. Et la dernière salle permet de se retrouver face à l’une des momies parfaitement conservée, c’est vraiment très impressionnant.

 

Nous continuons notre balade dans la ville afin de rejoindre le téléphérique qui permet de monter sur une colline qui domine la ville. Il fait chaud et cela fait du bien de prendre un peu de hauteur. Nous montons progressivement et bénéficions d’une vue imprenable sur la ville. Nous profitons du panorama pour prendre quelques clichés et redescendons à pied jusqu’au van.

 

IMG_4556 (Copier).JPG  IMG_4576 (Copier).JPG  IMG_4558 (Copier).JPG

 Comme nous étions motivés, nous avons enchainé sur des courses au supermarché et nous avons récupéré notre linge à 20h30 le soir... Ensuite nous souhaitions quitter la ville trop bruyante pour trouver un bivouac plus tranquille. Sauf que 20 km après la sortie de la ville, nous n’avions toujours pas trouvé de site où dormir. Nous avons fini par faire demi-tour pour stationner dans une station-service à la sortie de Salta.

 

Le lendemain, après une matinée d’école, Manu se rend compte que le cric et le compresseur achetés la veille ne convienne pas au van (malgré les conseils du vendeur). Nous sommes donc obligés de retourner au magasin pour nous faire rembourser. Nous partons ensuite à la recherche de ces deux outils, précieux pour la suite du voyage, dans le centre de Salta. Nous trouvons finalement... les Mollalpagas ! Ça tombe bien car nous étions partis un peu précipitamment de Cachi sans vraiment nous dire au revoir et avec leur guide de la Colombie ! Retrouvailles furtives car nos routes se séparent là. Ils rejoignent le Chili par le Paso de Jama (route internationale) et de notre côté nous souhaitons tenter de rejoindre le Chili par le Paso de Sico plus au sud.

 

Après moult rebondissements pour trouver le bon cric, nous partons le lendemain en direction de la frontière chilienne avec l’idée de faire une première halte au village de San Antonio de Los Cobres à 3 800 m d’altitude. Nous allons passer plusieurs cols à plus de 4 000 m et nous souhaitons nous habituer progressivement à l’altitude. La route qui mène au village est pour partie goudronnée et pour partie en terre. Après une petite halte pour découvrir les ruines pré incaïques de Santa Rosa de Tastil, nous arrivons dans la soirée à San Antonio. Au-dessus de la piste prévue pour le lendemain un ciel est noir et couvert d’éclairs... La ville de San Antonio de Los Cobres est liée à la présence de mines dans le secteur et ne nous laissera pas en elle-même un souvenir impérissable.

 

IMG_4600 (Copier).JPG  IMG_4611 (Copier).JPG

IMG_4614 (Copier).JPG  IMG_4637 (Copier).JPG

 

Ce premier test en altitude est toutefois concluant. Tout se passe pour le mieux, sauf pour notre chauffage qui malgré le kit d’altitude plante dans une grosse fumée blanche au bout de dix minutes... Au petit matin, l’orage de la veille a laissé place à un ciel bleu totalement dégagé. Après confirmation de la praticabilité de la piste à la station essence du village, nous prenons la route pour 150 km de piste jusqu’au poste frontière. Celle-ci monte progressivement et nous passons successivement 4 000, 4 200 et même 4 500 m sans encombre pour nous ou le véhicule.

 

Nous serpentons entre les montagnes arides dans un paysage désolé avec toutefois quelques surprises. Par exemple un homme se promenant seul au bord de la piste avec son chien à ... 4 500 m d’altitude ! Nous percuterons plus tard que la ruine que nous avions vue juste avant devait en fait être sa maison. Pas la peine de dire que le premier village est à plus de 50 km !!! Nous croisons également nos premiers troupeaux de lamas au plus grand bonheur des loulous... En fin de journée, la piste devient de plus en plus éreintante avec une chaussée en tôle ondulée comme jamais nous n’en avons connue. Le compteur affiche un petit 20 km/h et c’est à ce rythme de tortue que nous rejoignons le poste frontière du Paso de Sico.

 

 

 

Nous sommes le 23 janvier et il est 18 h. Comme il reste au moins 200 km (et essentiellement de la piste) pour rejoindre le prochain village, les douaniers nous recommandent de dormir au niveau du poste frontière. Comme celui-ci est très reculé, il dispose d’un dortoir avec douches et cuisine pour accueillir les personnes transitant par ce paso. Nous profiterons de la douche et de la wifi mais préfèrerons manger et dormir dans le van. Le couché de soleil est superbe avec des couleurs roses qui envahissent progressivement les montagnes environnantes. Et que dire de notre premier lever de lune ! Improbable, pendant que le soleil se couche d’un côté, la lune se lève de l’autre !

 

IMG_4698 (Copier).JPG  IMG_4702 (Copier).JPG

 

Le lendemain matin, passage de frontière un peu surréaliste. En effet, le poste de douane accueille une quinzaine de personnes (police, douane et autres services du Chili et de l’Argentine) pour le passage d’environ dix véhicules par jour !!! Autant dire que ça ne se bouscule pas au portillon... Pour notre part nous ne verrons personne d’autre que nous passer la frontière ! Habituellement nous faisons la queue aux différents guichets, ici on attend plutôt que la personne rejoigne son poste de travail !!! Comme pour toutes les entrées au Chili, il y a une « fouille » du véhicule pour vérifier que nous ne passons ni fruit, ni légume, ni bois, ni ni ni... Habituellement une personne est préposée à ce travail mais ici comme tout le monde s’ennuie à mourir et bien ils viennent tous !!! Finalement pas de problème et nous passons la frontière pour nous retrouver 8 km plus loin devant une autre barrière et un poste de gendarmerie perdu au milieu de la puna. Le gendarme écrit scrupuleusement sur son cahier à petits carreaux notre nom et nous pouvons continuer notre chemin !

 

Après la frontière chilienne, l’environnement change et les premières lagunes d’altitude apparaissent. Nous sommes plongés dans les paysages tels que nous les imaginions avant de partir : montagnes colorées, lagunes, étendues de sel, vigognes et flamands roses. Une fois de plus nous en prenons plein les yeux. . Nous avons vainement cherché la petite bergère de la puna chère à Atahualpa mais sans succès... Nous décidons de nous arrêter aux abords d’une lagune pour faire école dans un contexte un peu particulier : à 4 200 m d’altitude avec les flamands roses visibles depuis les fenêtres du van... Ce serait dommage de s’en priver ! Nous continuons ensuite notre chemin jusqu’au salar d’Agua Calientes où nous trouvons un bivouac de rêve : salar, lagune, montagnes, vigognes, flamands roses et coucher de soleil... Que demander de mieux ! Bon la nuit est un peu fraîche à plus de 4 000 m, mais le lendemain quel bonheur de sortir du van et de se retrouver à 20 m d’une vigogne en train de brouter son petit déjeuner ! Vous vous en douterez, Manu a fait exploser la carte mémoire de l’appareil photo...

 

 

 

Nous continuons notre route au milieu de ce paysage féérique pour finalement déboucher sur... une route asphaltée ! Après 300 km de pistes, ça fait un choc mais on s’y refait très vite !!! Direction le salar d’Atacama qui se devine au loin dans le paysage. Avant de redescendre vers celui-ci (situé à environ 2500 m d’altitude), nous faisons une halte vers un des sites de la réserve de Los Flamincos : les lagunes de Miscanti et Miniques. Ces deux lacs d’altitude sont magnifiques. Ils accueillent eux aussi vigognes, flamands roses et quelques autres espèces d’oiseaux adaptées à l’altitude. Au détour d’une observation avec les jumelles, nous apercevons un camion qui descend sur les lagunes. Mais, mais... on le connaît celui-là ! C’est le NUAJ de Philippe et Catherine que nous avons eu l’occasion de croiser à plusieurs reprises depuis le début de notre périple. Grands signes, retrouvailles et nous voilà partis pour manger ensemble le midi, attablés dehors avec une vue imprenable sur la lagune Miniques ! Quel plaisir de les retrouver et tout à nos discussions, nous en oublions de mettre de la crème solaire. A cette altitude et avec un soleil magnifique, le nez et le front de Mary s’en souviennent encore !

 

 

Après ce repas prolongé, nous décidons ensemble de faire route vers le Salar d’Atacama. Nous nous arrêtons tout d’abord dans le village de Socaire afin d’admirer une magnifique petite église en adobe et toit de chaume. Nous souhaitons en profiter pour faire le plein de produits frais, mais nous allons vite déchanter. Il faut déjà trouver un petit magasin d’ouvert dans ce village endormi au milieu de l’après-midi... Une fois celui-ci trouvé, la gérante nous fait comprendre que trouver un fruit, un légume ou un bout de viande dans le village tient du miracle ! Nous repartirons donc avec des œufs et une question sous-jacente : de quoi se nourrissent les habitants du village ???

 

IMG_5144 (Copier).JPG  IMG_5146 (Copier).JPG  IMG_5151 (Copier).JPG

 Nous poursuivons notre chemin en empruntant la piste/route qui longe le salar. Nous sommes un peu déçus car en fait le salar est quelques kilomètres plus loin et nous déambulons au milieu d’étendues de terres arides sans grand intérêt. Le soleil déclinant, nous décidons de bivouaquer sur ce secteur perdu au milieu de nul part avec Philippe et Catherine. Nous trouvons un bout de mur au milieu du désert (si si !) qui permet de nous abriter du vent et du sable. Une fois installés, apéros, repas et discussions reprennent de bon train. Le soleil se couche, nous finissons notre repas quand nous apercevons un véhicule tous phares allumés qui ralentit sur la route à quelques dizaines de mètres de notre site de bivouac. Nous levons les yeux et... mais ça ressemble à un camping-car... mais ça ressemble au camping-car des Mollalpagas !!! Et oui, même perdu au milieu du désert d’Atacama, nous arrivons à nous croiser ! Du coup la soirée se prolonge avec en prime un levé de lune sur les Andes...

 

Nous ne sommes plus très loin de San Pedro de Atacama et bien accompagnés pour continuer notre périple !

 

 

 

 

 


02/02/2016
1 Poster un commentaire

Cafayate, Cachi et les quebradas

Samedi 16 janvier, nous arrivons dans l’après-midi à Cafayate. Cette petite ville située à 2000 m d’altitude est assez touristique et très réputée pour ses vins. Deux routes partent de cette ville en direction de Salta, et toutes deux sont connues pour leurs quebradas (vallées encaissées entre des massifs rocheux) et leurs paysages superbes. Nous décidons de suivre les conseils lus dans les guides de voyage, c’est-à-dire de faire tout d’abord un aller-retour dans la quebrada de las conchas (route directe pour Salta) puis d’emprunter la quebrada de las flechas (route passant par Cachi) afin de rejoindre Salta.

 

Après un petit tour dans le centre de Cafayate, nous avançons donc dans la quebrada de las conchas. Comme c’est la fin de l’après-midi, nous ne faisons que passer à l’aller, nous nous arrêterons sur les différents sites d’observation au retour. Nous profitons tout de même des magnifiques paysages qui s’offrent à nous. Les parois rocheuses rouges qui ont été sculptées par l’eau et le vent, le rio et sa vallée verte, le tout avec une lumière déclinante de fin de journée... Nous en prenons de nouveau plein les yeux ! Nous nous arrêtons pour bivouaquer à côté des Mollalpagas au niveau d’un des points de vue sur la vallée. Pas mal comme panorama pour une fin de soirée !

 

20160117_140430 (Copier).jpg


IMG_3966 (Copier).JPG  IMG_3974 (Copier).JPG
 

Le lendemain, nous reprenons la route après avoir donné rendez-vous à nos amis le soir pour visiter une bodega située au début de la route de Cachi et déguster le fameux torrentes (vin blanc local). Huit arrêts sont indiqués pour pouvoir observer les différentes formes que l’érosion a créées dans la roche : l’amphithéâtre, la gorge du diable, le crapaud, le moine, le château... Nous prenons plaisir à chaque arrêt. La nature a vraiment un sens artistique très développé et l’homme une imagination débordante !

 

 

En cours de route nous apercevons au loin un camping-car qui nous est familier : celui de la famille Lecomte que nous avions quittée au parc Leoncito !!! Ils pensaient rejoindre Salta par cette route mais il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour les convaincre de se joindre à nous pour la visite de la bodega et la route de Cachi le lendemain (une petite pensée pour JB qui se mordra un peu les doigts sur cette piste....)!

 

Quelques kilomètres avant de rejoindre Cafayate, nous faisons un arrêt supplémentaire près de dunes de sable fin. Celles-ci se déplacent très rapidement, étouffant au passage les arbres qui ont poussés sur le secteur. En sortant du van nous nous demandons si nous sommes bien au bon endroit, le sol est jonché de détritus. Après quelques centaines de mètres, nous arrivons près des dunes qui se dressent au milieu de la vallée. Youenn et Auria vont passer un bon moment à faire des roulades sur les pentes ensablées. Résultat, ils reviennent constellés de sable mais bon ils se sont bien amusés !

 

IMG_4165 (Copier).JPG  IMG_4173 (Copier).JPG  IMG_4174 (Copier).JPG

  Après un bref passage à Cafayate (nous n’avions pas pensé que nous étions dimanche et que les magasins d’alimentation étaient fermés !), nous allons à notre point de rendez-vous près de la bodega d’Animana. Et là, même constat qu’à Cafayate : nous sommes dimanche !!! La bodega est fermée. Qu’à cela ne tienne, nous ferons la visite le lendemain matin. En attendant nous allons nous stationner près d’un petit parc de jeux pour enfants pour la nuit. Nous constituons un véritable campement avec les Lecomte et les Mollalpagas. Apéro, repas fait des vivres des uns et des autres, discutions, rigolades... Elle est pas belle la vie !

 

IMG_4178 (Copier).JPG  IMG_4180 (Copier).JPG

 Lundi 18 janvier, nous sommes devant la bodega dès l’ouverture. La propriété est magnifique et nous sommes impatients de faire la visite et la dégustation. Enfin, jusqu’au moment où la dame qui nous fait visiter nous explique qu’ils ne font que du vin de table et qu’il s’agit de la seule bodega qui mette toute sa production en briques Tetra-Pack ! Ils ont bien tout le nécessaire pour faire du bon vin (vieux fûts...) mais la dame semble très fière que cette époque soit révolue. Et oui vive la piquette en brique !!! Même si elle ne correspond pas à ce que nous espérions, la visite reste intéressante. La production est énorme et les cuves de stockage du vin font penser à des cuves de stockages de pétrole ! Autant vous dire que la dégustation fut rapide, d’autant plus qu’elle n’a sorti qu’un verre pour nous six... Cette visite nous a surtout donné envie de retourner faire quelques petites caves angevines à notre retour.

 

IMG_4199 (Copier).JPG  IMG_4187 (Copier).JPG  IMG_4206 (Copier).JPG

Un fond de verre de piquette dans le ventre, nous prenons la route de Cachi. Le début de l’itinéraire est surtout intéressant pour les constructions en adobe qui bordent la route et une antique station-service en ruine. Après une quarantaine de kilomètres, nous entrons dans la quebradas de las flechas et ses couches géologiques à la verticale. Intéressant cours de sciences en plein air sur les conséquences de la tectonique des plaques et de la formation des Andes ! Nous déjeunons avec les Mollalapagas aux abords de ces formations géologiques étonnantes avant de reprendre la route l’après-midi. Celle-ci est vraiment très belle avec une piste qui zigzague entre les reliefs escarpés et sculptés par le vent. Nous passons quelques rios à sec en nous disant que c’est une bonne chose qu’il ne pleuve pas...

 

Un peu plus loin, la vallée s’élargit pour laisser place à un véritable cours d’eau et ses rives verdoyantes. Certains secteurs sont même cultivés mais l’agriculture reste ici très rudimentaire : nous passons à côté d’un cultivateur au travail avec une charrue attelée à un âne !

 

Petite halte au village de Molinos. Celle-ci est la bienvenue pour les conducteurs car la piste est vraiment mauvaise. Nous en profitons pour visiter sa belle église avec son plafond de cactus et son tableau qui détonne dans cette région très chrétienne ! Les personnages semblent tout droit sortie des pages d’un manga et l’atmosphère du tableau est pour le moins lugubre... Petit tour dans le village, petite bière fraîche et c’est reparti pour quelques kilomètres de piste. Heureusement celle-ci s’améliore à l’approche de Cachi que nous rejoignons en fin de soirée.  

 

 

A notre arrivée à Cachi, nous retrouvons les Lecomte stationnés aux abords de la place du village. La fête de la tortilla a eu lieu toute la fin d’après-midi avec élection de la meilleure tortilla à la clé. Nous arrivons un peu tard et devons patienter pour pouvoir déguster deux tortillas fourrées au fromage. En attendant, nous faisons un petit tour dans l’église qui se caractérise elle aussi par des éléments en bois de cactus (confessionnal, pupitre...). Pour nous remettre de notre visite du matin, Sylvain décide d’acheter une bonne bouteille bien fraiche de torrentès que nous dégustons tous ensemble. Cette bouteille nous réconcilie avec ce vin local et nous décidons finalement de dormir sur la place du village avec l’idée de visiter le musée archéologique tout proche le lendemain.

 

Le musée est pour partie fermé car en cours de restauration. Il est toutefois très intéressant et retrace l’histoire des populations calchaquies en trois période classiques du secteur : avant les incas, au temps des incas et lors de la colonisation espagnole. Plusieurs céramiques pré-incaïques sont présentées, Auria est sous le charme ! Au moment de sortir, Alex nous rejoint pour nous dire qu’il est temps de partir car des vendeurs s’installent autour de la place et nous sommes stationnés sur leurs emplacements... Du coup, nous partons tous un peu précipitamment. De notre côté, nous allons faire l’école un peu plus loin. Avant de partir, nous montons à un point de vue panoramique sur la ville. La vue est magnifique avec les montagnes, la vallée et la ville qui se déroule à nos pieds.

 

 

 

Nous ne trainons pas de trop car il y a de la route jusqu’à Salta. A l’office du tourisme on nous a assuré que celle-ci était totalement asphalatée, mais il ne faut jamais faire confiance aux offices du tourisme argentins dont la compétence se limite bien souvent à « estamos aqua » en montrant l’office du tourisme sur une carte... Le début de la route traverse le parc national Los Cardones. Il s’agit d’une vaste étendue d’altitude ponctuée de nombreux cactus. Quelques petits sentiers très bien faits permettent d’en savoir un peu plus sur les cactus et la ligne Tin-Tin (ancienne route inca parfaitement rectiligne sur des kilomètres).

 

Nous montons à 3500 m avant de redescendre dans une quebradas et là, surprise... l’asphalte s’arrête pour laisser la place à une piste étroite et sinueuse. Une fois un camion et une niveleuse dépassée, nous descendons tranquillement dans la vallée. Nous croisons quelques véhicules sans problème jusqu’au détour d’un virage en épingle à cheveux où nous tombons sur... deux bus arrivant de front !!! Un des chauffeurs de bus n’avait pas trouvé meilleure idée que de doubler son compère en plein virage sans la moindre visibilité ! Tout le monde s’arrête, appel de phares et le chauffeur se range, visiblement mord de rire ! Ce petit moment d’émotion passé, la suite du parcours s’effectue dans un paysage qui se transforme considérablement. De l’étendue aride parsemée de cactus, nous passons à une forêt dense et verte puis à une large vallée qui rappelle un peu le bocage de nos régions.

 

Nous arrivons en soirée sur Salta avec pour objectif de trouver du gaz car notre bouteille est vide depuis le midi. Après un premier magasin qui voulait nous recharger notre bouteille à un prix exorbitant, nous trouvons un petit magasin qui nous permet un échange pour une nouvelle bouteille composée d’un mélange de butane et propane. Ce dernier est mieux pour nous car résistant à des températures très basses mais il est quasi impossible d’en trouver en bouteille de 10 kg en Argentine. Nous rejoignons notre lieu de bivouac en fin de soirée.

 

IMG_4455 (Copier).JPG  IMG_4458 (Copier).JPG  IMG_4472 (Copier).JPG

Au programme du lendemain, visite de Salta, mais il s’agit là d’un autre épisode !

 


30/01/2016
1 Poster un commentaire

Sur la route des ruines de Quilmes

Lundi 11 janvier, nous arrivons en soirée à Villa Union. Direction l’office de tourisme afin de se renseigner sur la Laguna Brava. Nous avons croisé différentes personnes qui nous l’ont décrite comme étant un endroit superbe avec des paysages dignes du sud Lipez (au sud de la Bolivie) et beaucoup moins touristique donc plus tranquille. Nous sommes bien tentés de prendre un peu notre temps dans cet endroit loin des sentiers battus. Malheureusement nous apprenons que non seulement il est obligatoire de s’y rendre accompagné d’un guide, mais qu’en plus cela se fait tambours battants sur une journée (en comptant 300 km de routes et pistes en plus de la visite)... Ce n’est pas vraiment ce que nous espérions ! De plus, cela fait plusieurs jours que nous faisons des excursions payantes et nous avons programmé d’en faire une sur plusieurs jours dans le sud Lipez. Nous changeons donc notre fusil d’épaule et décidons de continuer notre route.

 

Le lendemain, nous voilà donc repartis sans trop savoir où nous nous arrêterons le soir. Nous savons que le Dakar passe dans la région ces jours-ci mais nous ne sommes pas férus de cette course. Nous avons également eu vent de thermes très sympas à Fiambala mais cela nous fait faire un gros détour. C’est à ce point de notre réflexion que nous croisons... et oui, pour changer, les Mollalpagas. Ils se rendent à Fiambala pour voir le Dakar. Après une rapide réflexion, nous nous disons que cela peut être une bonne expérience... Ce sera donc Fiambala !

 

Nous y parvenons dans la soirée en talonnant les Mollalpagas. Sur la fin de la route, nous sommes salués dans les villages traversés par les habitants qui bordent la route. Ils nous prennent très probablement pour des personnes du Dakar avec nos deux véhicules un peu hors normes ! Arrivé dans le village, Sylvain réussi à passer quelques contrôles policiers pour nous permettre de stationner sur un parking d’où nous pourrons voir passer la course le lendemain. Sur notre chemin nous croisons Luc Alphand ! Nous partons ensuite faire un petit tour dans la ville à la recherche d’empanadas pour le dîner. Nous passons devant l’école qui a été reconvertie en QG pour l’organisation du Dakar (stationnement des motos et des quads). Sylvain (suivi de Manu) va alors jouer à Rémy Gaillard ! Ils entrent par les cuisines et se retrouvent au milieu des équipes de coureurs et mécanos à l’œuvre sur les motos. Ils vont également aller discuter un peu avec un Luc Alphand ayant visiblement légèrement abusé de la bière locale (la Quilmes pour les connaisseurs)... Heureusement qu’il ne participe plus à la course en tant que pilote !!! Il est consultant pour France Television, ce qui laisse un peu plus de place aux loisirs visiblement! Sylvain et Manu repartent après avoir à écouter le briefing de l’étape du lendemain !

 

IMG_3534 (Copier).JPG  IMG_3538 (Copier).JPG  IMG_3540 (Copier).JPG

Mercredi 13 janvier, les premiers coureurs doivent passés dans le lit du rio juste en face de notre bivouac vers 7 heures. A 7h15, ils ne sont toujours pas passés et nous avons la surprise de voir, à leur place, arriver... le rio ! Il y a eu des orages un peu plus en amont la veille et une vague d’eau pleine de boue vient remplir le lit du rio en quelques secondes... Au lieu des motos, voitures et autres camions, une rivière coule devant nous. Le Dakar va donc passer un peu plus loin, en dehors du rio. Nous ne verrons pas la course en elle-même mais seulement les véhicules partant et revenant vers Fiambala (hors course).

 

 

 

Jusqu’ici nous n’avions pas une image très glorieuse de cette course, aujourd’hui, après avoir vu de près comment cela se passe, nous sommes confortés dans notre opinion. La sécurité y est quasi nulle et est uniquement gérée par la police locale (l’organisation du Dakar n’est présente nulle part afin de sécuriser le parcours). Manu a vu des enfants traversant les rues de la ville juste devant les voitures et camions. La course ayant été détournée, d’autres véhicules pouvaient emprunter les mêmes routes que les coureurs. Ces tronçons étaient hors des zones de compétition mais cela reste impressionnant de voir un camion du Dakar passer en klaxonnant dans une rue du centre-ville à sens unique avec voitures stationnées sur le bas-côté, taxi en double file, livreur près à traverser la rue et une personne quasiment allongée sur la route pour prendre une photo... Le tout sans la moindre personne pour assurer la sécurité ! Et question respect des spectateurs venus passer la journée sur les sites conseillés pour voir passer la course, c’est le zéro absolu. A aucun moment, nous n’avons été mis au courant des changements induits par l’impraticabilité du tracé initial. Les autres spectateurs autour de nous se tenaient informés en écoutant la radio...

 

Cela restait malgré tout impressionnant de voir les véhicules arriver à la fin de la spéciale avec plus ou moins tous les éléments en l’état et des écarts énormes entre les concurrents. Il semblerait que cette étape ait été une des plus dures du Dakar avec des coureurs toujours au milieu des dunes à lutter contre le sable à 10h du soir.

 

Heureusement pour nous la fin d’après-midi sera nettement plus sympathique. Nous décidons tous les huit (avec les Mollalapagas) d’aller nous prélasser dans des thermes situés quelques kilomètres plus loin. Le site est très beau, au milieu des montagnes. Il y a une quinzaine de bassins en pierres aménagés en escalier allant du plus chaud (48°) au plus froid (température inconnue puisque nous n’irons pas en dessous de celui à 38° !). En sortant nous sommes détendus et... particulièrement propres !

 

                   IMG_3724 (Copier).JPG  IMG_3719 (Copier).JPG  IMG_3730 (Copier).JPG

Le lendemain nous quittons les Mollas pour nous diriger plus au nord vers les ruines de Quilmes. En chemin nous croisons rapidement Philippe et Catherine (que nous avons déjà rencontrés à plusieurs reprises et qui ont un ancien camion de pompier réaménagé en « casa rodante »). Cela nous fait très plaisir de les revoir même si c’est bref. Ils ont l’air de s’éclater et cela nous fait bien plaisir. Nous reprenons notre chemin par la route de l’adobe et nous arrêtons au niveau de plusieurs édifices magnifiques (églises principalement).

 

IMG_3774 (Copier).JPG  IMG_3778 (Copier).JPG  IMG_3795 (Copier).JPG

La route étant assez longue jusqu’à Quilmes, nous nous arrêtons pour la nuit devant les ruines de Shincal et allons visiter le site avant le dîner. Il s’agit d’un des sites Inca les plus au sud du continent. En effet, les Incas sont descendus par les Andes jusqu’à environ Santiago du Chili. Leur passage fut bref puisqu’ils arrivèrent en Argentine vers 1480 soit très peu de temps avant les espagnols qui les délogeront une cinquantaine d’année plus tard. Après tous les sites naturels de ces derniers mois, nous sommes très heureux de renouer avec une visite liée aux civilisations humaines. L’environnement du site est superbe. Au pied de la cordillère, dans une forêt d’arbres et de cactus, deux collines dominent les ruines. Un petit musée à l’entrée nous permet de nous familiariser à l’empire incas et notamment aux 40 000 km de routes qu’ils avaient construits pour quadriller les Andes depuis Cuzco. Shincal était une cité inca importante avec des bâtiments liés au pouvoir politique, aux activités religieuses, à l’artisanat et à la vie courante. Nous grimpons sur les collines par les escaliers d’époque afin de profiter de la vue sur l’ensemble des ruines : magnifique !

 

 

Certains visiteurs incongrus à quatre pattes sont même admis sur le site, visiblement des locaux...

 

                                           IMG_3842 (Copier).JPG

 

Dans la continuité de cette visite, nous poursuivons notre route vers les ruines de Quilmes. Il s’agit d’un des sites archéologiques les plus importants d’Argentine sur les civilisations pré-incaïque. Les indiens Quilmes sont connus pour plusieurs raisons. D’une part pour leur qualités de guerriers, ils ont su résister aux incas et les espagnols ont eu beaucoup de mal à les soumettre. D’autre part car l’une des bières argentines les plus connues porte le nom de Quilmes ! En fait la brasserie originelle de cette bière se situait dans le quartier de Buenos Aires où les derniers indiens Quilmes avaient été déportés... Nous arrivons à l’entrée des ruines en fin de soirée avec l’idée de visiter le lendemain. Et devinez qui était déjà là... Les Mollalpagas ! Et hop, c’est reparti pour un apéro et nous décidons de visiter ensemble les ruines le lendemain.

 

Le site Quilmes a été construit au pied et sur les flancs d’une montagne. Il est vaste et seule une partie (déjà importante) a été restaurée. Depuis l’arrivée sur le site, il est difficile de l’appréhender dans sa globalité. Nous avons donc décidé de prendre de la hauteur en empruntant le chemin qui monte au-dessus des ruines et offre une vue panoramique. En grimpant le long du sentier, nous prenons conscience de l’immensité du site : il s’étale sur plus d’un kilomètre de large... La partie restaurée permet de prendre conscience de l’organisation de la ville. Les murs observés depuis la colline dessinent des formes géométriques très photogéniques ! D’ailleurs Manu s’en donne à cœur joie... Les enfants quant à eux profitent de ce grand espace de jeu pour se balader librement sans attendre les parents !

 

 

Le plein de culture étant fait, nous remontons plus au nord vers Cafayate et ses célèbres quebradas...


21/01/2016
6 Poster un commentaire

De l'Aconcagua au Parc Talampaya

Vendredi 1er janvier 2016, nous commençons cette nouvelle année par un passage de frontière. Et oui, ça faisait longtemps que nous n’étions pas allés en Argentine ! Un peu avant de prendre la route nous avons des nouvelles des malouins David et Tiffen. Leur véhicule ne leur permet pas de passer certains cols trop hauts et ils doivent donc faire demi-tour afin d’emprunter un autre chemin pour passer en Bolivie. Du coup, nous allons nous recroiser et rendez-vous est pris pour le soir même au Puente del Inca, près du parc de l’Aconcagua. Nous n’y serons pas seuls puisque les Mollalpagas seront de la partie.

 

En attendant les malouins nous découvrons le Puente del Inca avec les Mollalpagas. Il s’agit d’un pont semi-naturel. Un glacier présent à cet endroit a érodé la montagne emportant avec lui de gros blocs rocheux. Lorsque le glacier a fondu, le pont de roche est resté. Le cours d’eau s’est par la suite chargé d’apporter divers sédiments (sel et soufre essentiellement) qui se sont déposés sur la roche pour lui donner une palette de couleurs dans les jaunes orangés. Les Incas, qui sont descendus jusque dans cette région, se sont aperçus du phénomène. Ils auraient détourné le cours d’eau afin de l’amplifier et de rendre le pont plus praticable (d’où son nom). Un hôtel y avait été construit au début du 20ème siècle, mais celui-ci fut détruit par une avalanche. Depuis, on ne peut observer le pont que de loin mais le spectacle est tout de même incroyable.

 

20160103_095503 (Copier).jpg  IMG_2655 (Copier).JPG  IMG_2658 (Copier).JPG

A la tombée de la nuit, les malouins nous rejoignent. Nous sommes très contents de les retrouver et c’est encore l’occasion d’une soirée bien agréable.

 

Le lendemain matin nous partons tous les treize pour une petite balade qui nous mène jusqu’à un superbe point de vue sur l’Aconcagua. Il s’agit du sommet le plus haut d’Amérique du Sud avec 6959m d’altitude. Bien des randonneurs ont essayé son ascension avec plus ou moins de succès. Nous avions rencontré la veille à la frontière des allemands habitant Angers (le monde est vraiment petit) qui avaient tentés de gravir le sommet sans y parvenir à cause d’un vent trop violent. Pour les puristes, Killian Jornet a battu le record de l’ascension de l’Aconcagua en 2014 à Noël en un peu plus de 12h depuis l’entrée du parc. Pour vous donner une idée, en général les cordées mettent autour de 5 jours pour le même parcours...

 

IMG_2683 (Copier).JPG  IMG_2689 (Copier).JPG  IMG_2704 (Copier).JPG

Et puis c’est de nouveau l’heure des aux revoir. De notre côté nous nous dirigeons vers le parc Leoncito réputé pour la présence du puma et ses observatoires astronomiques. Malheureusement le ciel est couvert à notre arrivée et nous ne pouvons pas aller observer les étoiles. Nous profitons tout de même du trajet jusqu’à l’observatoire pour admirer le coucher du soleil sur les Andes. Le ciel se teinte d’un rouge écarlate et prend un air de coulée de lave ! Par contre toujours pas de pumas...

 

IMG_2804 (Copier).JPG  IMG_2806 (Copier).JPG

 

Le lendemain, entre deux averses, nous partons randonner sur les chemins du parc. Nous traversons des monticules de roches dans les teintes grises, jaunes, orangées et rouges avec les Andes en toile de fond. Et puis, au détour d’un des sentiers, un cours d’eau encaissés dans une roche plus tendre offre des palettes de couleurs plus végétales. Un véritable oasis dans un océan de collines rocailleuses.

 

 

L’après-midi nous donne également l’occasion de visiter un des observatoires astronomiques du parc. C’est une visite intéressante même si nous n’avons sans doute pas tout compris. Notre espagnol est toujours un peu limité et nos notions d’astrophysiques aussi !!! Nous accédons toutefois au télescope principal qui permet d’obtenir des données physiques et chimiques sur les astres observés. Ces données sont ensuite envoyées aux scientifiques de différentes universités qui traitent les informations. Le site est très favorable à l’astronomie car il est très éloigné d’autres sources lumineuses et il présente 265 jours de ciel dégagé dans l’année. De ce fait plusieurs pays ont construits des observatoires sur le secteur.

 

IMG_2854 (Copier).JPG  IMG_2860 (Copier).JPG  IMG_2855 (Copier).JPG

 

Nous retrouvons en soirée les familles Molla et Leconte qui arrivent sur le parc. Nous profitons d’une soirée plus dégagée que la veille pour retourner à l’observatoire et observer les étoiles. Un scientifique nous explique différentes notions d’astronomie, la reconnaissance de certaines constellations et comment identifier le nord et le sud dans cet hémisphère.

 

Nous quittons finalement le parc de Leoncito pour remonter vers le Nord. La route longe un relief qui a longtemps été exploité pour ces minerais. Nous verrons plus au nord des traces de cette exploitation mais l’intérêt réside surtout dans les couleurs dont se parent les roches. C’est impressionnant toute ces teintes et le nom de « vallée colorée » n’est pas usurpé. Nous nous promenons en van et à pied dans cette vallée et collectons quelques échantillons de roches qui viennent grossir la collection géologique de chacun... Le soir nous dormons un peu plus loin dans un bivouac de rêve à l’entrée du vallon du Cerro Alcazar et de ses roches colorées avec une vue sur le coucher de soleil au-dessus des Andes.

 

 

Le 6 janvier, la route nous mène du côté de Rodéo et d’un lac qui nous a été conseillé par nos amis malouins. Ce lac appelé « Cuesta del Viento » à la particularité d’être un spot très connu pour le windsurf et le kite surf. Etant donné le vent que nous avons eu aux bords du lac nous n’en doutons pas une seconde. Un côté du lac est dédié aux pratiquant de wind et kite surf avec un petit goût de plage de bord de mer. Le vent est beaucoup trop fort et nous continuons notre route pour nous rendre vers l’autre côté du lac à proximité du barrage hydroélectrique. Nous nous dirigeons vers un lieu de bivouac quand nous apercevons derrière nous sur la route qui borde le lac... les Mollalpagas !!! Ils utilisent également l’application I overlander qui recense les lieux de bivouacs répertoriés par les voyageurs ! Nous nous rerereretrouvons pour rerererepasser une soirée bien sympa avec une vue sur le lac, le coucher de soleil sur les Andes et bien moins de vent que de l’autre côté du lac... Autant vous dire que les enfants sont également bien contents de retrouver Anaïs et Victor.

 

IMG_3047 (Copier).JPG  IMG_3050 (Copier).JPG  IMG_3057 (Copier).JPG

Nous discutons de nos programmes respectifs pour les jours à venir et constatons que nous projetons de visiter les mêmes sites. Nous décidons donc de passer les prochains jours ensemble. C’est bien agréable de partager ces moments de voyage. En plus, les prochains parcs visités nécessitent la présence d’un guide. A huit nous constituons un groupe suffisant et pouvons donc espérer réaliser les visites ensemble.

 

Notre première étape commune se situe dans la réserve provinciale d’Ischigualasto, plus connu sous le nom de « vallée de la lune ». Pour arriver à ce parc, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, nous empruntons une nouvelle route asphaltée. Elle traverse des paysages de canyon splendide. Nous sommes pourtant étonnés par la construction de cette route qui accueille un trafic automobile presque nul et qui a dû couter des millions d’euros pour sa réalisation...

 

A notre arrivée au parc nous constatons qu’il a beaucoup plu les jours précédents. En effet, le parking d’accueil ressemble à une vaste flaque d’eau. Nous comprenons rapidement qu’il sera compliqué de visiter le site. Après renseignement auprès de l’accueil, nous apprenons que le site est fermé et qu’il pourra éventuellement rouvrir « manana si no chubia » (traduire par demain s’il ne pleut pas). Nous décidons de rester dormir une nuit sur place pour voir et profiter du camping pour nous faire un asado !!!

 

IMG_3083 (Copier).JPG  IMG_3085 (Copier).JPG  IMG_3089 (Copier).JPG

Comme nous nous en doutions, le parc reste fermé toute la journée du lendemain. Nous décidons donc de continuer la route vers le parc national de Talampaya situé 80 km plus au nord. Sur la route nous traversons des cours d’eau qui ont visiblement coupé la route assez récemment, laissant sur le bitume une terre rouge nous obligeant ponctuellement à ralentir.

 

Notre bonne étoile nous suivant, il se trouve que le parc de Tampalaya est ouvert. Plusieurs options sont envisageables : un tour organisé dans le canyon en minibus ou des ballades avec un guide du parc. Nous optons pour une ballade de 5 h qui permet de découvrir le canyon de Tampalaya ainsi que la Quebrada Don Eduardo. Rendez-vous est pris le lendemain matin pour un départ à la fraîche à 7 h. En attendant nous parcourons un petit sentier sur les dinosaures et allons une trentaine de kilomètres plus loin pour nous rafraîchir dans le lit d’un rio. Les enfants en profitent pour faire un barrage et attraper des grenouilles.

 

IMG_3122 (Copier).JPG  IMG_3115 (Copier).JPG  IMG_3141 (Copier).JPG

Le lendemain matin, levés de bonne heure et de bonne humeur, nous nous dirigeons vers l’entrée du parc pour commencer la balade. Le site est étrangement calme et nous devrons attendre une bonne demi-heure avant de voir arriver le guide ! Nous nous dirigeons ensuite en camionnette vers le départ de la ballade. Le ciel est un peu couvert mais ce n’est pas plus mal car la température peut dépasser les 40° sur le secteur... La randonnée est magnifique nous empruntons le lit des rios à sec bordés de falaises impressionnantes taillées par l’eau et le vent. Lucas, notre guide, est très sympa et nous fait part de pleins d’informations qui rendent la ballade encore plus intéressante. Nous découvrons des arbres millénaires coincés au milieu des falaises, des arbustes au tronc vert fluo qui réalise la photosynthèse au même titre que les feuilles. La faune est également bien présente et peu farouche, nous approchons très près de guanacos, maras et nandous. Nous sommes survolés par des vautours et des condors... Nous apprenons d’ailleurs que ces derniers ne nichent plus sur le site du fait de l’affluence touristique. Dommage pour un parc national... Petite anecdote de notre guide en passant : les condors vivent en couple et lorsque la femelle meurt, le mâle attend plusieurs jours et finit par se suicider en se laissant tomber au sol !!!

 

 

Après cette super ballade, nous décidons de retourner à la vallée de la lune. Il ne semble pas avoir plu et nous souhaitons retenter notre chance. A l’arrivée à la réserve, la flaque d’eau est toujours bien présente... Le parc est toujours fermé et on nous répète la phrase magique : « manana si no chubia ». Confiant en notre bonne étoile, nous décidons de dormir une nouvelle fois sur place et d’en profiter pour refaire un asado !!! Le lendemain, le parc finit par ouvrir en début d’après-midi. Le mode de visite est imposé et même s’il ne nous correspond pas vraiment, nous décidons d’y aller. En effet, le site est très étendu et sa découverte passe obligatoirement par une visite en convoi : chacun prend son véhicule et suit la voiture du guide avec plusieurs points d’arrêts. Comme cela fait plusieurs jours que le parc est fermé, la file de voiture présente à cette première visite est impressionnante... Nous avons un peu peur au début d’être très déçus mais en fait le site est vraiment magnifique ! L’érosion liée à l’eau et au vent a créé des formes étonnantes. Au-delà des vallons à l’aspect lunaire, des roches semblent avoir été taillées par le vent pour représenter ici un dragon, là un chien... Nous nous arrêtons également sur le site de la « cancha de bochas ». Il s’agit de boules parfaitement sphériques disposées aléatoirement sur le sol. Avec un peu d’imagination et un verre de pastis, on se croirait presque sur un terrain de pétanque ! En fait, ce sont des restes organiques (bouts d’os par exemple) déposés au fond d’un lac il y a des millions d’années qui ont été entourés par ces concrétions calcaires (sur le même principe que les moules perlières).

 

 

A la sortie de la réserve, nous nous arrêtons sur le bord de la route pour dire au revoir aux Mollalpagas avec qui nous avons passés de super moments. Nos chemins se séparent ici car notre programme diffère par la suite. Pour nous ce sera direction vers le village de Villa Union afin de trouver un peu de wifi et se renseigner sur la possibilité de se rendre à la réserve de la Laguna Brava...


16/01/2016
6 Poster un commentaire