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CHILI


De Pisagua au parc Sajama

Après la semaine mouvementée passée à Iquique, nous avions envie de retourner faire un tour sur les bords du Pacifique mais dans un coin plus tranquille. Nous prenons donc la direction du petit port de Pisagua, coincé entre l’océan et une falaise sablonneuse assez vertigineuse. La route qui descend vers Pisagua offre sur les derniers kilomètres une vue panoramique impressionnante sur ce petit village et le Pacifique. Une fois arrivés, les rues tranquilles tranchent avec le bruit incessant de la ville d’Iquique et ça fait du bien !

 

Petite balade dans le village qui semble avoir en partie été déserté. Des monuments abandonnés ponctuent les quelques rues avec notamment un vieux théâtre en décrépitude. Ces bâtiments semblent témoigner d’un âge d’or aujourd’hui révolu... Drôle de contraste avec les magnifiques peintures de rue colorées qui ornent certains de ces édifices, on adore ! Pour la petite anecdote, nous apprenons au cours de notre promenade que l’équipe de foot locale s’appelle... le PSG !

 

La côte est assez rocheuse mais nous avons repéré quelques plages que les loulous souhaitent aller visiter. Nous parvenons à pied jusqu’à la première mais celle-ci est minuscule, peuplée d’oiseaux et dangereuse du fait des vagues directement issues du Pacifique. Il y a bien une autre plage plus loin mais là impossible de passer car la piste en flanc de versant s’est en partie éboulée...

 

Nous retournons au village et passons une soirée tranquille stationnés à proximité des bâtiments de l’armée de terre, de la marine et des gendarmes ! Coucher de soleil magnifique sur le Pacifique avec quelques palmiers pour décor au premier plan. Que du bonheur !!!

 

 

Bon, le village est assez petit, nous repartons donc le lendemain, dimanche 13 mars, pour Arica. Il s’agit de la ville la plus septentrionale du Chili, située elle aussi au bord du Pacifique. La route est assez longue et monotone. Au programme, désert, désert, désert et une immense vallée à traverser. Nous faisons un arrêt au niveau de plusieurs statues de terre et œuvres dessinées sur le sol. Etonnant en plein désert ! Ça permet de prendre un peu l’air et quelques photos ! Nous continuons la route qui est bordée de géoglyphes anciens dessinés sur les collines arides. Et comme le marketing est partout présent, devinez qui a saisi l’opportunité pour faire un coup de pub ? Coca Cola bien sûr, avec la plus grande enseigne au monde de la marque dessinée sur un relief bordant la route...

 

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Nous arrivons en soirée à Arica. Petit arrêt sur le bord d’une des plages de la ville, Youenn et Auria ayant très envie de mettre les pieds dans l’eau. Malheureusement la plupart des plages sont interdites à la baignade à cause d’une pollution détectée dans le rio qui se jette dans la baie... Nous faisons une petite marche sur un sable fin jonchée de bois ! Nous décidons ensuite de sortir de la ville pour trouver une plage plus tranquille où bivouaquer. Nous repérons notre bonheur à une dizaine de kilomètres au sud de l’agglomération.

 

Le lendemain matin, nous retournons vers Arica sur une plage plus sympa pour nous baigner mais qui était bondée la veille (on était dimanche) et se retrouve quasiment déserte en ce lundi matin. Les loulous en profitent pour piquer une tête et jouer dans le sable. Allez, une autre anecdote : des jardiniers arrosent abondamment les parterres, arbres et pelouses au bord de la plage alors qu’il fait plus de 30° et que nous sommes en plein cagnard. Manu demande à l’un des jardiniers si on peut prendre un peu d’eau pour le van et on lui répond que ce n’est pas possible ! En gros, chaque palmier reçoit entre 200 et 300 L d’eau qui s’évaporent en grande partie, mais rien pour nous...

 

Nous profitons de l’après-midi pour aller faire un tour en centre-ville. Au programme, découverte des principaux monuments comme l’ancienne douane et l’église (en restauration) toutes les deux issues des ateliers de ... Gustave Eiffel ! Petite promenade dans la rue commerçante avec dégustation de glaces excellentes et retour au van pour aller faire quelques courses dans un supermarché.

 

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En fin d’après-midi, nous nous dirigeons vers la vallée de l’Azapa qui présente un intérêt archéologique liée à une vieille civilisation indigène. La vallée verte irriguée par le rio Azapa tranche avec les collines désertiques qui l’entourent. La présence d’eau est fortement exploitée pour la production agricole avec partout des parcelles de fruits et légumes.

 

Nous visitons le musée archéologique de San Miguel de Azapa qui est magnifique. Les vitrines exposent les vêtements, ustensiles et coutumes des peuples pré-incaïques vivant dans la vallée. Et pour le plus grand plaisir d’Auria, plusieurs momies sont également présentées. La culture des indigènes donnait une grande importance aux rites funéraires et au fil du temps plusieurs techniques de momification ont été utilisées. L’une d’elle consistait notamment à enduire les corps de boues (masques faciaux encore nettement visibles) et l’aridité aidant, les corps sont encore très bien conservés ! Puis nous continuons la visite en serpentant dans les routes de la vallée à la recherche des géoglyphes qui parsèment les collines (lamas, indiens, figures géométriques...).

 

 

Il fait chaud, très chaud (autour de 40°) et nous avons envie d’un peu de fraîcheur, nous partons donc vers les montagnes afin de retrouver les paysages andins que nous aimons tant. La route monte de 0 m à plus de 4000 m d’altitude en 100 km, nous prévoyons donc qu’elle sera longue mais nous n’avions pas compté sur les travaux qui vont la rendre interminable... Les principes de l’information aux usagers et la circulation alternée semblent ici peu connus. Au premier tronçon en travaux, nous attendrons plus d’une heure sans savoir si nous pourrons repartir ou non avant la fin de la journée... Au second tronçon, plus de 40 minutes d’attente et au troisième près de 20 minutes ! Nous croisons des dizaines de camions qui reviennent vides de Bolivie après avoir apporté des marchandises venues du Pacifique et notamment du port d’Iquique. Ce qui est marrant c’est que certains de ces camions viennent d’Europe et gardent parfois encore leur ancienne plaque d’immatriculation. Nous avons même croisé un camion venant du 49 !!!

 

Juste avant la nuit, nous arrivons au village de Putre, à l’entrée du parc national de Lauca. Nous passons une nuit assez fraîche en comparaison de la chaleur que nous avons connue à Arica. En une journée, nous avons gagné près de 4000 m d’altitude et perdu plus de 20°... Le lendemain, nous faisons un petit tour dans le village qui est très sympa avec ses rues pavées et ses vieux bâtiments.

 

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Manu va se renseigner à l’office du tourisme pour savoir s’il est possible de se balader autour du village. On lui indique un itinéraire : sortir en van de la ville, traverser le pont et faire deux kilomètres jusqu’à une statue de vierge, d’ici il y a un sentier sympa qui débute. Habituellement nous nous méfions un peu des indications des offices de tourisme mais là nous sommes confiant car le jeune de l’accueil est habillé en tenue de rando et semble sûr de ses infos.

 

Nous voilà donc parti ! Nous sortons du village et au bout de 200 m nous tombons sur une piste en très forte pente et complètement défoncée par les pluies. Nous faisons demi-tour pour retourner nous garer à la sortie du village... Nous faisons le chemin à pied et là surprise ! Le pont n’existe plus !!! Nous voyons encore les restes de buses en tôle ondulée emportées par un orage qui a dû être particulièrement violent. Nous traversons le rio à pied et continuons la balade qui ne présente en fait pas trop d’intérêt. Et ce d’autant plus qu’elle s’avère assez dangereuse au bout d’un moment, le sentier passant à flanc de montagne et faisant régulièrement l’objet d’éboulements. Nous rebroussons donc chemin sans avoir pu faire l’itinéraire prévu initialement...

 

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Nous dormons à nouveau sur Putre où nous profitons de la connexion wifi de la bibliothèque et partons le lendemain matin en direction de la Bolivie et du parc national Lauca. Nous commençons tranquillement la matinée en nous rendant aux thermes de Jurasi perdus au milieu des Andes. Nous profitons seuls d’une piscine à 32° entourée de montagnes. Ensuite, nous continuons la route jusqu’au lieu-dit de Las Cuevas. Une petite balade permet de découvrir une bofedal (zone humide d’altitude) peuplée de vigognes avec des petits nés tout récemment et un secteur rocheux présentant plusieurs cavités. Celles-ci étaient utilisées comme refuges par les chasseurs cueilleurs il y a plusieurs milliers d’années. Aujourd’hui, ce sont les viscachas, sortes de lapins andins, qui ont pris la place... Ils sont partout ! Ils bondissent de pierre en pierre avec une agilité déconcertante et se laissent parfois approcher pour le plus grand bonheur des enfants.

 

 

Nous faisons un détour vers le village de Parinacota, situé à 4 400m d’altitude. Celui-ci est très ancien et son église antique est magnifique. Le village a été construit en surplomb d’une immense zone humide. Sur la route qui mène à Parinacota, nous croisons de nombreux lamas et alpagas. Nous sympathiserons avec l’un d’eux qui avait l’air très intéressé par notre van !

 

Une balade part du village et permet de profiter du paysage magnifique et des milieux très variés qu’offrent les Andes. Nous croisons au départ du sentier un couple de retraités vendéens. Ils viennent directement d’Arica et ne pourront pas aller bien loin sur le sentier, pris du mal d’altitude... Nous continuons seuls le cheminement qui offre des vues superbes sur les volcans jumeaux Payachata (le Parinacota qui culmine à 6 342 m et le Pomerape à 6 282 m). Tout est magnifique : les lagunes peuplées d’oiseaux, les zones humides où broutent lamas et alpagas, les amas de roches volcaniques, les maisons en abode et parcages en pierre pour les troupeaux. On profite !

 

Nous passons la nuit sur le petit parking au départ de la ballade, devant le bâtiment du parc national où un guide bien sympa nous propose toilettes et eau potable. La nuit est encore plus fraîche que la veille car nous descendons en dessous de 0° et au petit matin, les vitres du van sont couvertes de givre !

 

 

Nous sommes très proches de la Bolivie et nous apprêtons à quitter définitivement le Chili. Ce pays nous a beaucoup plus avec des paysages exceptionnels du sud au nord. Avant la frontière, nous faisons une dernière halte aux abords du lac Chungara, immense étendue d’eau au pied des volcans. Là encore, les paysages sont à couper le souffle ! Le quelques kilomètres qui nous séparent de la Bolivie se font sur une route défoncée empruntée par des cohortes de camions qui roulent n’importe où et n’importe comment pour éviter les énormes nids de poules.

 

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En fin d’après-midi nous arrivons à la frontière côté chilien qui se passe sans encombre. Un peu plus loin, nous arrivons à la frontière bolivienne qui comme on s’en doutait est nettement plus complexe à passer. En effet, pour le document autorisant l’entrée du véhicule, Manu est obligé d’aller à pied dans le village situé après la frontière pour trouver un bouiboui où l’on pourra lui donner un numéro qui permettra ensuite aux douaniers de faire les papiers. Je simplifie mais c’est un vrai imbroglio ! Sans compter le fait qu’il est impossible de faire passer des fruits et légumes crus et que nous sommes obligés de faire cuire sur place les quelques oignons, poivrons et tomates qui nous restaient ! Avec patience, nous finissons par entrer une seconde fois en Bolivie et bivouaquons quelques kilomètres après la frontière.

 

Le lendemain matin, 19 mars, nous prenons la route pour le parc national de Sajama. Il a été créé dès 1945 autour du volcan Sajama qui est le point culminant de Bolivie à 6 542 m d’altitude. Autant dire que l’on ne peut pas le rater ! Dès la frontière passée, on ne voit que lui avec sa forme conique presque parfaite et son sommet enneigé. Notre objectif est de prendre la piste qui fait le tour du volcan afin de le contempler sous toutes ses coutures et de profiter de tous les sites qui l’entourent.

 

Après s’être acquittés du droit d’entrée qui est passé l’année dernière de 40 à 100 bolivianos, nous commençons par nous rendre au village de Sajama. Situé au pied du volcan, il s’agit du principal lieu habité du parc. Pas grand monde à y vivre en fait, mais c’est agréable de s’y promener avec une vue quasiment constante sur l’un des volcans enneigé du secteur. Nous croisons une vieille dame qui coupe de la laine d’alpagas, un homme en pleine réalisation de briques de torchis, quelques lamas qui se baladent dans les rues... La vie tranquille des Andes en somme !

 

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Nous continuons notre chemin vers les geysers situés 8 km plus loin dans une petite vallée. La piste est très sympa avec la vallée verte peuplée de lamas, les fermes et enclos en pierres et une petite traversée de rio pour laver les roues du van ! Nous arrivons en fin de matinée et plutôt que des geysers, ce sont des résurgences d’eau bouillante qui viennent alimenter un rio. Le lieu est magnifique et nous y rencontrons un groupe de français venus à pied et bien décidés à camper sur le site. De notre côté, nous déambulons entre les vasques qui permettent aux eaux brulantes de remonter en faisant bien attention ne pas nous brûler les pieds ! Comme c’est l’heure du déjeuner, nous en profitons pour faire une expérience : cuire un œuf dans les eaux bouillantes d’un geyser. Youenn et Auria sont ravis et nous confectionnons une sorte de canne à pêche en fil de fer pour faire tremper l’œuf dans une vasque. Je prends un peu chaud avec la vapeur et les projections d’eau mais au bout de 10 minutes, mission accomplie, l’œuf est cuit ! Après le déjeuner, Manu et Auria profitent des eaux mêlées du rio et des geysers pour se baigner. L’eau doit être à 35° et visiblement ce n’est pas désagréable...

 

 

Après ce petit moment de détente, retour vers Sajama pour monter sur une colline qui dispose d’un mirador sur le village et les alentours. La balade consiste à monter en haut du Monte Cielo juste à côté du village. Sur le papier, ce sont 3 km et 300 m de dénivelé à monter, rien de bien méchant... Mais dans la réalité, la ballade commence à 4 250 m pour finir à 4 550 m d’altitude et le chemin est droit dans la pente !!! Avec l’altitude, le souffle est court et nous montons en plusieurs étapes. D’en haut, nous bénéficions d’une superbe vue sur le village de Sajama et le volcan tout prêt. On peut vraiment apprécier les glaciers qui le recouvrent. Et nous sommes au milieu de la soit disant « forêt la plus haute du monde ». Bon on va nuancer car la forêt ressemble plutôt à un maquis composé de quenuas, arbre endémique des Andes qui pousse jusqu’à 5 000 m d’altitude.

 

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Après cette journée bien chargée, nous décidons de nous rendre à des thermes pour passer la nuit. Sauf que... Des orages ont frappé le secteur il y a quelques jours et les pluies ont rendu la piste impraticable. Nous arrivons au niveau d’un rio dont le lit est composé de gros galets mis sens dessus dessous et nous préférons rebrousser chemin plutôt que rester coincés sur cette piste ou personne ne passe. Qu’à cela ne tienne, il y a une lagune quelques kilomètres plus loin ! Nous reprenons le piste principale, elle aussi ponctuellement défoncée par les écoulements d’eau, et arrivons à la lagune. Sauf que... L’accès à la zone de stationnement est fermée et nous ne pouvons même pas nous arrêter à proximité du lieu qui est pourtant superbe avec ses flamants et ses vigognes. La piste est étroite et sableuse et impossible de se garer sur le bas-côté sous peine de nous enliser...  Bon bah, on continue alors ! La nuit commence à tomber lorsque nous arrivons au petit village de Tomarapi. Nous nous stationnons à l’entrée, devant l’église. Manu va voir les habitants afin de demander leur autorisation et il tombe sur des gens très sympas. La communauté Caripe qui vit dans le coin, gère une auberge à côté de laquelle nous sommes garés. Nous engageons la discussion et voyons qu’ils sont intrigués par le van. En fait ils ont déjà vu passer des véhicules de ce genre mais n’ont jamais eu l’occasion d’entrer dedans. Nous voilà donc partis pour une visite guidée ! Le van leur plaît tellement, que le lendemain, ils nous proposeront en rigolant de l’échanger contre 100 lamas !!!

 

Après une nuit tranquille et fraîche, nous faisons une petite promenade jusqu’à un mirador qui offre une vue superbe sur une bofedal et le volcan Sajama en arrière-plan. A notre retour, nous demandons l’autorisation de visiter l’église qui a l’air très ancienne. Petite montée dans la tour, mieux vaut ne pas être trop grand et regarder où l’on met les pieds ! En fin de matinée, Manu et Youenn font même un foot avec un des enfants du village. Apparemment courir après un ballon à 4 200 m d’altitude semble plus fatiguant que chez nous ! Les personnes du village ont été très accueillantes et nous avons beaucoup apprécié de pouvoir échanger avec elles. Mais la route nous appelle car nous devons être dans deux jours à La Paz pour retrouver Marie, la tante de Manu, avec qui nous avons prévu de passer une semaine en Bolivie.

 

 

Nous continuons la piste qui fait le tour du Sajama. Pas évident pour Manu car entre le sable et les grosses ravines creusées par les orages, on est parfois à la limite du 4x4... Nous restons presque coincés à un moment mais, en douceur, nous arrivons à nous en sortir et rejoindre la route asphaltée... Ouf ! Nous continuons jusqu’à Carahuara de Carangas, un peu en marge de la route principale. Il n’est pas très tard et nous décidons de partir à la découverte des points d’intérêt du village. Celui-ci est connu pour accueillir une église aux peintures murales si exceptionnelles qu’elles lui valent le nom de « chapelle sixtine » de la Bolivie. Mais nous sommes dimanche en fin d’après-midi, l’église est fermée et impossible de trouver la clé...

 

Ce n’est pas grave car il y a pas mal de chose à faire dans le secteur. Nous optons donc pour l’ascension du cerro qui domine le village. Sous forme de chemin de croix, le sentier part d’une autre église très jolie et mène à une sorte de sanctuaire planté en haut de la colline. La vue à 360° est magnifique !

 

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Nous avons également entendu parler d’un site d’escalade tout proche. Après renseignement auprès du régiment militaire du village, nous prenons la piste qui mène aux falaises. Le lieu est très sympa, des voies sont marquées sur la roche mais question équipement de sécurité, cela fait parfois un peu froid dans le dos. Il y a bien de temps en temps de quoi passer un mousqueton, mais il ne faut pas tomber entre les deux ! Le site sert d’entrainement au régiment de Carahuara spécialisé en haute montagne. Il doit également être utilisé par des amateurs d’escalade car plusieurs peintures recouvrent les roches. Nous prenons le petit chemin qui longe la falaise pour découvrir l’ensemble du site. En revenant, Manu fait un petit crochet vers trois chullpas, monuments funéraires vieux de 500 ans qui dominent le village.

 

 

Après cette petite excursion, nous retournons sur la place principale où nous sommes garés. Celle-ci est bordée d’un côté d’un bâtiment militaire bariolé façon camouflage (ce qui nous fait bien rigoler), d’un autre par l’église et sur le reste par des commerces. Nous retentons notre chance à l’église et apprenons qu’une messe aura lieu à 19h30 le soir même. En fait la semaine sainte débute en ce dimanche et exceptionnellement un prêtre sera là pour célébrer une cérémonie. Manu finit par croiser le prêtre qui l’invite cordialement à la messe... Bon ce n’est pas trop notre truc mais on est curieux de voir l’intérieur de l’église. Manu va donc furtivement voir l’intérieur du bâtiment, le temps de prendre une photo des murs entièrement peints. Juste le temps de sortir avant que le régiment n’arrive au pas de charge pour assister à la messe ! Scène surréaliste de ces militaires qui arrivent à la nuit tombée à l’entrée de cette église comme s’ils allaient à la guerre.

 

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Nous passons la nuit sur la place à regarder un film tranquille. Au petit matin, nous assistons à une cérémonie qui regroupe militaires, écoles et personnes en habit traditionnel. Nous sommes à quelque jours du « dia del mar » (jour de la mer) qui célèbre le jour où les boliviens ont été battus par les chiliens et ont perdu leur accès à la mer... Visiblement ça les a marqué et ils en tiennent rigueur aux chiliens ! Après avoir assisté de loin au protocole, nous reprenons notre chemin vers la capitale bolivienne pour trouver où stationner dans cette immense agglomération à flanc de montagne afin de rejoindre Marie le lendemain.

 


23/03/2016
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Du parc volcan Isluga à Humberstone

Mercredi 2 mars : une fois la frontière chilo-bolivienne franchie, nous arrivons quasiment au sein du parc national du Volcan Isluga. Cette réserve d’altitude comprend plusieurs volcans aux sommets enneigés et de vastes espaces de puna où l’on peut trouver les quatre camélidés des Andes (vigogne, guanaco, lama et alpaga). Nous quittons la route principale pour emprunter une piste qui nous conduit au village d’Isluga. Il est 18h et le village semble désert ! Pas âme qui vive, cela fait un peu bizarre. Nous continuons la piste jusqu’au village suivant où se situe le bureau du parc national. Personne, bon il est un peu tard... Nous décidons finalement de nous rendre aux thermes tous proches. Nous traversons un paysage idyllique avec volcans enneigés, puna à la végétation jaunâtre éclairée par le soleil couchant et troupeaux de lamas ou alpagas qui broutent paisiblement.

 

Nous nous garons sur le parking des thermes. Nous sommes seuls au monde, les bassins sont gratuits et non surveillés. Nuit tranquille à 4000 m d’altitude et au réveil, les loulous n’ont qu’une idée en tête, piquer une tête justement. Nous nous préparons et qui voyons nous arriver ! Un pick-up de carabineros (gendarmes chiliens). Que viennent-ils faire aux thermes de si bon matin ? Se baigner pardi ! Ils passent de leur attirail kaki, pistolet, matraque et tout le barda à un simple caleçon de bain pour une petite immersion dans les eaux chaudes ! Nous discutons un peu avec eux car nous nous demandons ce qu’ils font dans le parc où il n’y a vraiment personne. En fait il y a pas mal de trafic de drogue entre Bolivie et Chili, ils sont donc chargés de surveiller le secteur...

 

Assez rapidement ils nous laissent la place et nous nous retrouvons seuls dans une piscine aux eaux chaudes naturelles d’un peu plus de 30°. Nous nous baignons tous les quatre et les enfants font un peu de rabe jusqu’au déjeuner. Ils sont bien contents de cette petite matinée tranquille même s’ils reviennent un peu écarlates... A 4000 m, en plein soleil et dans l’eau, ça ne pardonne pas !

 

 

 

La journée continue et nous retournons voir le bureau du parc qui nous indique une ballade à faire le long de la laguna Arabilla. Petite piste bien sympa qui se confond ponctuellement avec le rio local et nous voilà arrivés. La lagune est magnifique avec tous les oiseaux et les volcans en arrière-plan. Pas mal de vent mais l’avantage c’est qu’il ramène plein de plumes du côté du sentier. Autant dire que nous en avons ramassé quelques-unes ! Youenn tentera bien un envol avec le bout des bras plumés mais toujours sans succès... Nous refaisons le plein de lamas, flamants roses et autre faune de l’altiplano avant de reprendre la route qui descend vers la mer. Sur les conseils du garde du parc, nous continuons la piste qui nous ramène à la route principale. Bon pas grand-chose à voir... Quelques passages un peu techniques et une église plus loin, nous retrouvons le goudron qui va nous permettre de descendre de 4500 m d’altitude à 0 !!!

 

 

La route serpente entre les montagnes avec comme toujours quelques carcasses de voitures exposées en bord de route pour rendre hommage aux accidentés (sortes de sanctuaires). Les paysages sont magnifiques avec la lumière du soleil couchant. Nous passons progressivement de la puna relativement verte de l’altiplano à une zone totalement désertique. Après notre séjour en Bolivie où les paysages étaient relativement verts, cela fait bizarre de revenir dans une zone désertique où pas une plante ne pousse. Nous décidons de nous arrêter à environ 1500 m d’altitude, au niveau d’un immense géoglyphe appelé « El Gigantes ». Celui-ci représente une figure humaine géante dessinée sur une grande dune de sable. Selon les panneaux explicatifs, il s’agirait du plus grand géoglyphe au monde.

 

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 Le lendemain, nous reprenons notre route dans ce paysage de collines arides vers la ville d’Iquique situé en bord de mer. Petite halte en route pour faire le plein d’essence et, en repartant, nous sentons progressivement le van se mettre à vibrer de plus en plus fort. Nous ne sommes pas trop rassurés car il nous reste plus de 1000 m d’altitude à descendre avec des secteurs assez pentus. Après plusieurs arrêts pour contrôler l’ensemble du van visuellement, Manu ne voit rien de particulier. Pourtant le van continue à vibrer et nous commençons à penser que cela vient du moteur... Nous descendons tranquillement jusqu’en ville sans encombre.

 

En fait une autre priorité nous attend à Iquique, le 7 mars est le jour anniversaire de Youenn et nous lui avons promis une tablette ! Nous commençons donc pas nous rendre dans la zone franche (secteur commercial exempté de taxes) pour trouver son bonheur. Mais en fait nous ne trouvons pas ce que nous souhaitions... C’est un peu le bazar dans cette zone franche et les tablettes sont au même prix qu’ailleurs ! Comme nous ne trouvons pas le modèle que nous cherchons, nous laissons tomber en espérant trouver ailleurs en ville. Nous nous rendons donc sur le parking d’un autre centre commercial pour faire quelques courses. L’idée étant de tenter de dormir sur ce parking sécurisé et d’aller dans le centre commercial le lendemain. Après discussions, Manu obtient l’autorisation de rester pour la nuit auprès d’un gardien. Tant mieux car la ville d’Iquique est réputé pour ne pas être très sûre...

 

Le lendemain, nous fouinons dans le centre commercial et finissons par trouver la tablette espérée pour le plus grand bonheur de Youenn ! Nous profitons d’être ici pour faire quelques courses et aller dans le magasin SODIMAC (Castorama chilien). Et là nous tombons sur une super wifi qui nous permet de prendre des nouvelles de tout le monde. Comme nous captons le signal depuis le parking où nous sommes garés, nous décidons de rester un peu plus longtemps et de revenir plus tard afin de pouvoir faire quelques skype le jour de l’anniversaire de Youenn.

 

Le dimanche, nos courses terminées, nous profitons du calme ambiant pour visiter le centre-ville. Très sympa avec sa rue piétonne, sa grande place et son port. Nous visitons le théâtre municipal, vestige de la grande époque du port d’Iquique au début 19ème. Il a un peu vieilli et sent très fortement le chat mais c’est rigolo de se balader partout dans ce monument ! Nous continuons vers le port avec ses bateaux de pêcheurs, ses pélicans et son lion de mer avachi sur un ponton. La visite d’une réplique de l’Esmeralda, bateau mythique de la bataille du Pacifique entre chiliens et péruviens, nous tente bien. Mais il faut attendre 1h30 pour la prochaine visite alors nous passons notre chemin !

 

 

Le lendemain, c’est le jour tant attendu par Youenn. En ce 7 mars 2016, il entre dans sa treizième année et surtout il peut enfin avoir la tablette qu’il convoite depuis quelques temps ! Matinée tranquille à jouer avec son nouveau joujou et faire quelques skype. Le midi, nous avions repéré quelques restaurants dans le centre-ville. Nous nous faisons donc un repas d’anniversaire au resto ! Comme il m’est impossible de faire un gâteau sans four (quel dommage !) nous avons acheté des muffins au chocolat pour que Youenn puisse avoir son gâteau d’anniversaire. Selon le souhait de Youenn, l’après-midi sera consacré à la baignade. Nous allons sur la plage de Cavancha qui est idéale pour se baigner. Des vagues assez haute mais pas trop, juste ce qu’il faut pour quelques sensations fortes pour les loulous ! En soirée, nous allons nous garer en bord de mer pour profiter du soleil couchant sur le Pacifique : magnifiques ces couleurs orangées. Bon pendant la nuit nous profiterons également de la musique à fond des jeunes d’Iquique venus faire la fête en bord de mer, mais c’est une autre histoire...

 

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Ces bons moments passés, il faut quand même que nous nous préoccupions de ces histoires de vibrations du van. Nous nous rendons donc au garage Mercedes. Manu est accueilli par une personne qui lui explique qu’il n’y a pas de disponibilité pour regarder le van avant 3 ou 4 jours. Ça fait long, nous décidons donc d’aller en ville pour consulter d’autres garages. Sauf que tous nous renvoient vers Mercedes. Donc après une journée de recherche, nous voici de retour à la case départ. Après discussions, Manu réussi à avoir un rendez-vous avec un garagiste indépendant recommandé par Mercedes. Sauf que celui-ci n’a pas de garage et nous fixe rendez-vous pour regarder le véhicule sur le parking de la plage ! Il doit nous retrouver à 17h30. Nous nous garons, attendons, attendons, attendons... Finalement les enfants vont jouer sur la plage et nous décidons de bivouaquer sur le parking. Je commence à préparer à manger et qui arrive à 19h30 ? Le mécano... Bon comme il n’y a pas trop d’autre solution, nous ne l’envoyons pas sur les roses.

 

Il essaie de brancher son ordinateur sur le moteur sans succès et finalement ils partent avec Manu faire un tour pour essayer. Selon lui, c’est un problème d’injecteur et la réparation dépasse ses compétences. Il emmène Manu pour lui montrer un garage spécialisé dans la réparation d’injecteurs afin que nous puissions y aller le lendemain matin. Soit... Le lendemain matin nous allons donc au fameux garage (Bosch) et ils nous disent qu’ils peuvent réparer les injecteurs mais qu’ils n’ont pas le temps de les enlever ! On est bien avancés !!! Manu demande qui peut les enlever et on lui répond le mécano que nous avons vu la veille. Soit... Nous le recontactons et lui donnons rendez-vous à 13h sur le même parking. Bien évidemment il n’arrive qu’à 15h... Il inspecte le moteur et dit à Manu que ça va sûrement être compliqué car il va falloir enlever le moteur etc... Comme il n’a pas de garage, il va faire ça il ne sait pas trop où et il en a au moins pour 3 jours ! Manu ne le sent pas et après une discussion plus approfondie avec le mécano, celui-ci lui dit que ce serait peut-être mieux de voir avec le garage Mercedes !!! Et nous revoilà encore au point de départ après 2 jours...

 

Manu retourne donc au garage Mercedes et, après discussion, réussi à avoir un rendez-vous pour le lendemain matin, inespéré !!! Le van continue à vibrer avec la sensation que le phénomène s’empire et nous ne nous voyons pas quitter Iquique dans cette situation. Le lendemain, nous arrivons à 9h au garage. Nous nous installons tranquillement sur une table en terrasse avec wifi et café à volonté. On ne va pas se plaindre ! Le garage a l’air très sérieux mais nous avons un peu peur du coût des réparations. Les mécanos prennent le van pour contrôler l’ensemble du moteur car Manu préfère tout vérifier avant de les orienter vers les injecteurs. Nous les voyons partir faire un tour avec le véhicule. Nous trouvons qu’ils mettent beaucoup de temps pour cet essai. Au bout d’un long moment ils sont de retour et le mécano vient vers nous un peu gêné. Ils nous expliquent qu’ils ont tout vérifié dans le moteur et que tout est nickel, du coup ils ont fait un essai mais rien, pas de vibrations. Ils ont prolongé l’essai sans plus de succès, pour eux tout va bien !!! Ils vont quand même faire un tour avec Manu et effectivement, le moteur tourne au quart de tour ! Un mécano nous explique que c’est probablement une impureté qui était dans le gasoil et qui a fini par passer. Soulagement !!!

 

Dans le doute nous changeons le filtre à gasoil et c’est reparti. Bon en fait non, on se dit que pendant que l’on y était autant faire la totale, nous allons dans une station pour faire la vidange et changer le filtre à huile. Ah et j’ai oublié, la veille de nous rendre au garage Mercedes nous avions crevé ! Nous voilà donc parti pour changer également les deux pneus arrière. Sauf que dans la précipitation, Manu se trompe en notant les dimensions des pneus. Nous faisons le tour des vendeurs de pneumatique de la ville (et il y en a) sans trouver la bonne référence ! Le soir, un peu à bout, nous décidons de retourner sur le parking du centre commercial pour dormir (moins bruyant que la plage) en espérant que la nuit nous porte conseil. Ce sera le cas car Manu se dira qu’il a du se tromper quelque part et se rendra compte le lendemain matin de son erreur. Mais avant cela nous aurons le droit à un réveil en pleine nuit de la part des gardiens du parking. Il s’agit d’une autre équipe que la dernière fois et à 1h du matin, ils viennent toquer à la porte pour savoir ce que l’on fait là. Manu est obligé de sortir avec passeports et expliquer au chef que nous avions l’accord d’un gardien. Apparemment nous n’aurions jamais dû avoir le droit de dormir là mais comme le chef est sympa, ils posent plein de questions à Manu et finit par nous laisser passer la fin de la nuit sur le parking !

 

Le lendemain sera notre dernier jour à Iquique et heureusement. Nous avions conscience qu’Iquique était une grande ville avec de l’insécurité et nous avions eu écho d’agressions. Sauf que cette fois, nous avons pu le constater... En revenant de courses, Manu est tombé nez à nez avec un type qui courrait plus vite qu’Usain Bolt. Sur le coup il ne comprend pas mais deux secondes après déboule une fille qui crie au voleur ! Le type est déjà entré dans une voiture partie sur les chapeaux de roue. Il est midi et nous sommes sur le boulevard le plus circulé de la ville devant le supermarché... Après avoir trouvé nos pneus (beaucoup plus facile avec la bonne référence), nous cherchons un lieu pour les monter. Le vendeur nous a conseillé d’aller sur un des grands boulevards au garage « Condor ». En se garant, Manu doit faire attention à deux jeunes qui passent derrière le van. En fait ces deux jeunes se retrouvent deux secondes plus tard à détrousser un autre jeune en le menaçant avec un pistolet. Nous n’avons pas fini de nous garer et la scène se passe à quelques centimètres de nous. Tout va très vite, les voleurs repartent tranquillement et le jeune agressé n’ose même pas crier de peur de se faire tirer dessus. De notre, côté nous faisons demi-tour tranquillement pour nous rendre chez un monteur de pneus à l’autre bout de la ville... Une fois les pneus installés, nous ne faisons pas de vieux os et quittons la ville.

 

Au final, bilan mitigé d’Iquique. Nous sommes d’un côté heureux d’avoir trouvé la tablette de Youenn, pu nous baigner et solutionné le problème des vibrations. Mais c’est également la première fois que nous sommes confrontés de prêt à une agression avec une arme à feu...

 

La route de sortie nous mène 50 km plus loin, au milieu d’une zone désertique, au village fantôme de Humberstone. Construite au 19ème siècle pour l’exploitation du salpètre (nitrate de potassium qui servait d’explosif et d’engrais), cette ville a été l’une des plus riches du Chili. Elle s’est peu à peu développée et avec l’amélioration des conditions sociales des ouvriers, des équipements collectifs ont vu le jour : hôpital, théâtre et même piscine ! Sauf que le salpêtre naturel a été remplacé dans les années 1930 par des produits chimiques nettement moins cher... Et là catastrophe, en quelques dizaines d’années le village a été déserté. Il est aujourd’hui classé monument national au titre de son histoire et a fait l’objet d’une restauration. Il est donc possible de se promener dans cette ville fantôme, de rentrer dans les maisons, les monuments et d’accéder aux lieux de transformation du salpêtre.

 

Après avoir dormi sur le parking, nous partons de bon matin visiter ce lieu un peu déroutant. La visite est géniale, le site est très étendu et nous pouvons nous rendre compte assez précisément de la vie au début du 19ème siècle. Un vrai cours d’histoire grandeur nature ! Nous passons successivement dans la maison du médecin chef, dans des locomotives d’époque, dans l’église, le théâtre, le terrain de tennis du chef du village... Nous en profitons pour faire une petite brasse et un petit plongeon dans la piscine asséchée depuis plus de 50 ans. Des restes de machines ponctuent le site de transformation du salpêtre entre d’immenses hangars en tôle ondulée qui tiennent on ne sait trop comment... Auria a trouvé l’escalier qui monte au paradis et Youenn a longuement hésité avant d’investir dans sa première voiture. Le prix était intéressant mais il ne restait plus que la cabine de pilotage ! Nous profitons de l’école et de ses pupitres old time pour faite un peu l’école pendant que Manu tente désespérément de smatcher dans le panier de basket de la cours de récréation. Nous découvrons même des publicités en français vantant les mérites agricoles du salpêtre. Par désespoir, Auria se met à la machine à écrire en attendant ses 13 ans et sa tablette comme Youenn ! Et nous finissons la visite par une salle exposant des jeux d’époque : pistolets, épées ou accessoires de poupées en fil de fer, vieux ballons de football en cuir... Les enfants en reste pantois !

 

 

Bref une visite comme on les aime avant de partir vers l’extrême nord du Chili et la ville d’Arica.

 

 

 


17/03/2016
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Autour de San Pedro de Atacama

Au matin du 26 janvier, les enfants se mettent au travail pour une séance d’école dans le désert d’Atacama avec une immense étendue pour cours de récréation.

 

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De leur côté, Philippe, Sylvain et Manu se lancent dans quelques petites réparations. En suivant les conseils de Philippe, Sylvain essaie une nouvelle fois de réparer son frigo qui affiche ce matin-là un petit 22° tandis que Manu démonte avec l’aide de Sylvain notre capricieux boiler (qui permet d’avoir de l’eau chaude). Au final malgré beaucoup de bonne volonté, les résultats seront assez maigres !

 

En début d’après-midi, après avoir convenu d’un rendez-vous en soirée à la Vallée de la Lune, nous partons de notre côté visiter la Laguna Caxa. Il s’agit d’une étendue d’eau située au milieu du salar d’Atacama qui appartient à la réserve nationale Los Flamincos. Autant la veille nous avions été déçu par les abords du salar, autant se retrouver au milieu de celui-ci vaut vraiment le coup. Il ne s’agit pas d’une surface plane de sel telle que l’on imagine mais plutôt un amoncellement de cristaux de sels désordonnés. La lagune est magnifique et bondée d’oiseaux. Trois espèces de flamands roses sont présentes. Comme nous visitons en début d’après-midi, période la plus chaude, nous sommes quasiment seuls dans la réserve. Nous pouvons ainsi approcher les flamands à quelques dizaines de mètres... Le salar, la lagune, les oiseaux et les Andes en second plan, nous sommes dans un paysage de carte postale ! Certaines mini lagunes arborent des couleurs insensées : jaune, bleu, rouge... Par contre il fait chaud, très chaud et le soleil tape fort, très fort !

 

 

Après avoir appris à distinguer les différentes espèces de flamands, nous prenons la direction de San Pedro de Atacama pour quelques courses car notre frigo est quasiment vide. La ville de San Pedro est très sympa. Oasis coincé entre désert, salar et montagnes, elle a conservé son architecture en adobe et son organisation quelque peu anarchique ! La première épreuve consiste à trouver la station-service pour les pleins d’essence et d’eau. Nous avions été prévenus qu’il s’agissait d’un sacré casse-tête mais entre les rues piétonnes et les sens uniques, le GPS en perd le nord ! Heureusement au bout d’un moment, après avoir traversé la ville, nous tombons sur des panneaux qui indiquent la station. Habituellement les stations-services se trouvent en sortie/entrée de ville, et bien à San Pedro, elle est en plein centre dans une rue à double sens où il est quasiment impossible de se croiser ! Sans compter que les pompes sont situées au fond d’une impasse et qu’il faut faire demi-tour une fois le plein réalisé... Pour trouver de la nourriture, c’est un peu le même schmilblick car il n’y a que quelques mini-magasins qui vendent quelques denrées au compte-goutte. Pour vous donner une idée, le Viva de La Ménitré ressemble à un hypermarché à côté de ces échoppes...

 

Les pleins faits, nous nous dirigeons vers le lieu de bivouac que nous avions convenus en surplomb de la Vallée de la Lune. En arrivant sur place, nous découvrons qu’il n’est plus possible d’y entrer librement et interdit d’y dormir. Le gardien du site nous conseille d’aller sur le parking d’entrée de la Vallée situé quelques kilomètres plus bas. Nous y serons suivis de Philippe et Catherine et y retrouverons les Mollas pour une nouvelle soirée très sympa. Au cours de nos discussions, nous décidons d’aller le lendemain soir aux geysers d’El Tatio et avec les Mollalpagas de tenter par la suite une incursion dans le sud Lipez en Bolivie. Le lendemain matin, c’est au tour de Philippe de se mettre à la mécanique. Il avait entendu un bruit suspect la veille au niveau de sa roue. Sur le parking, il s’improvise un lieu de réparation pour changer un ressort des mâchoires de frein qui s’était cassé. Très impressionnant de le voir travailler sur son camion de 10 tonnes en improvisant une réparation de fortune !

 

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Après une nouvelle matinée d’école, nous partons avec les Mollalpagas pour une petite baignade au milieu du salar d’Atacama. Une piste mène aux Ojos del Salar (les yeux du salar). Il s’agit de deux trous d’eau parfaitement sphériques perdus au milieu de nulle part qui contiennent une eau très peu salée. Nous passerons tout le début d’après-midi à nous baigner seuls dans un paysage incroyable. Pendant que les enfants nagent et récoltent des algues, les parents s’en donnent à cœur joie en sautant dans les trous d’eau. Ah un détail, même moi je me suis baignée, sautant allègrement avec Audrey dans l’eau !

 

 

Après cette pause rafraichissante et revigorante, nous prenons la route qui mène au geyser d’El Tatio. Ceux-ci sont actifs tôt le matin car liés à la différence de température entre la chaleur des profondeurs et la fraîcheur des eaux s’écoulant à la surface. Nous avions un peu peur des 80 km de piste qui mène au site mais en fait celle-ci est globalement très roulante. En plus nous traversons des paysages magnifiques. Des lagunes d’altitude peuplées de vigognes, flamands et autres oiseaux d’eau ponctuent la route. Quelques arrêts s’imposent et les enfants en profitent pour tenter une imitation du flamand rose au repos !

 

 

Après cette nature préservée, les troupeaux de lamas en bord de route et la traversée de quelques hameaux perdus, nous retrouvons Philippe et Catherine en soirée. Nous avons prévu de passer la nuit à près de 4300 m d’altitude sur le parking d’entrée qui conduit aux geysers. Très vite la température tombe et comme nous avons prévus de nous lever aux aurores le lendemain matin, chacun rejoint ses pénates très tôt.

 

Au réveil, vers 5h30, il fait aux alentours de -6°C dehors... Tout le monde se couvre très chaudement et nous voilà partis de nuit en véhicule sur le chemin qui mène aux geysers. Manu a entendu des grondements sourds cette nuit et nous découvrons progressivement les fumeroles à l’approche du site. A notre arrivée, vers 6h30, il fait encore trop nuit pour bien distinguer les geysers. Ceux-ci sont plus impressionnants en période hivernale car la température extérieure est encore plus fraîche (brrr...). A notre suite arrivent tous les minibus de San Pedro de Atacama et nous sommes assez nombreux sur le site. Nous croisons même la Mystery Machine (mais nous n’avons pas vu Scoobydoo...). Le spectacle n’en reste pas moins fascinant ! Entre fumerolles, concrétions colorées et geysers imprévisibles, le lieu est assez magique. Il y a très peu d’endroits au monde où il est possible d’observer ce type de phénomène et nous sommes sur l’un des principaux !

 

Nous déambulons tranquillement entre les différents phénomènes tous plus impressionnants les uns que les autres, et sans parler du bruit ! Vers 9h, les tours opérateurs commencent à déserter le site et nous nous retrouvons progressivement quasiment seuls au monde. Nous profitons de cette solitude pour nous baigner dans une piscine semi-naturelle alimentée par des eaux chaudes. Les enfants se défoulent en nageant (même si à 4300 m le souffle manque parfois un peu) et les parents se prélassent sur le secteur le plus chaud du bassin ! Quel bonheur d’être là au milieu des montagnes et des fumeroles dans un bain chaud à discuter et profiter !

 

 

Au bout d’un moment nous finissons tout de même par décoller avec le plaisir de refaire la route en sens inverse vers San Pedro de Atacama. A l’heure du déjeuner nous arrivons au petit village de Machuca situé aux abords d’un vallon à 4000 m d’altitude. Nous décidons de stationner sur la place pour manger ensemble. Et comme par hasard, la communauté qui gère le village propose des brochettes de lamas ! Nous en prenons pour tout le monde afin de tenter l’expérience... excellent !

 

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 Le repas se passe très bien, Sylvain en profite pour bricoler un peu et changer son filtre à gasoil... Comme nous avons prévu de faire la Vallée de la Lune en soirée, nous repartons en début d’après-midi. Sauf que 200 m plus loin, les Mollas se garent sur le bas-côté avec les warning. Le moteur s’est subitement arrêté et ne veut plus repartir.

 

Malgré toute l’expérience de Philippe et différents tests, impossible de réparer sur place ! Le moteur est bloqué et la pompe à gazoil fait un bruit étrange. Nous sommes à plus de 40 km de San Pedro de Atacam à 4000 m d’altitude... Philippe tracte le camping-car des Mollas jusqu’à la place du village de Machuca où nous avions déjeuné. Il est près de 16h et le premier garage Fiat est situé à 140 km de là dans la ville de Calama !!! Nous décidons de nous séparer en deux. Sylvain et Manu partent sans tarder pour Calama afin de trouver un garage et une dépanneuse acceptant de venir jusqu’ici. Avec Audrey et les enfants, nous resterons dans le camping-car en attendant leur retour...

 

Manu et Sylvain ne garde pas un souvenir impérissable de Calama qui mérite bien sa réputation des trois P (« polvo, perros y putas » !). Mais ils ont réussi à trouver une dépanneuse et un garage Fiat susceptible de s’occuper du camping-car une fois rendu sur Calama. Et comme on devait se faire quelques courses dans une grande ville avant de passer en Bolivie, ils ont même eu le temps de s’en occuper (compresseur, tablette, antenne wifi...). Bref une grosse journée efficace puisqu’ils sont de retour le lendemain vers 18h.

 

Pendant ce temps-là à Machuca, après avoir fait école, les enfants construisent cabane et parcours d’adresse avec les déchets trouvés sur le parking de la place... Le résultat est très réussi ! Avec Audrey bah, on papotte ! Nous ne savons pas du tout quand Sylvain et Manu vont revenir ni s’ils auront trouvé une dépanneuse, alors nous tentons de penser à autre chose et de garder le moral des troupes (Audrey arrive à garder le sourire et à rester zen, chapeau à elle !!!). Sur le coup de midi nous avons la visite de la famille Lecomte qui vient nous soutenir un moment avant de reprendre sa route. Nous sommes contentes de voir arriver Sylvain et Manu et de savoir qu’une dépanneuse va arriver dans la soirée.

 

Nous attendons la confirmation que la dépanneuse est bien en route pour quitter les Mollalpagas en leur souhaitant beaucoup de courage pour les jours à venir. Nous apprendrons par la suite qu’ils arriveront dans la nuit vers 2h du matin à Calama, sachant que la dépanneuse tombera elle-même en panne pendant le trajet ! Inutile de préciser que l’incursion au sud Lipez envisagée ensemble est abandonnée...

 

Nous redescendons pour dormir sur San Pedro de Atacama afin de publier un article sur le blog. Le lendemain, après avoir encore profité d’Internet, nous nous dirigeons vers la Pukara de Quitor. Cette ancienne cité indienne est localisée aux abords de la ville de San Pedro sur une colline qui domine les lieux. Les ruines en elle-même ne sont pas extraordinaires mais nous profitons d’une ballade parallèle pour grimper à un point de vue panoramique très sympa. On observe nettement l’oasis verte de San Pedro se détacher du paysage aride d’Atacama. C’est également l’occasion de mettre un peu les pieds dans l’eau au niveau de la rivière qui passe près des ruines.

 

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Dans la soirée, nous décidons de faire la Vallée de la Lune que nous n’avions pas pu faire précédemment. Nous arrivons à l’entrée vers 17h et demandons conseil à une personne de l’accueil. Comme d’habitude la réponse se limite à nous donner la carte du site... La Vallée de la Lune est située à l’ouest de San Pedro sur plusieurs kilomètres avec des secteurs de ballades délimités. Nous commençons par le canyon. Super sympa de se balader dans le lit du cours d’eau creusé dans la roche. Il s’agit d’un canyon qui se rétrécit progressivement pour devenir souterrain. Lampe torche exigée pour passer en file indienne dans le souterrain de quelques dizaines de mètres. Ensuite nous escaladons la colline pour revenir par le dessus. Youenn et Auria ont adoré.

 

Nous continuons la route et nous arrêtons au parking suivant. Nous empruntons le chemin encaissé entre colline et dune de sable pour monter sur une ligne de crête qui surplombe la vallée. La vue est magnifique avec ces collines à l’aspect lunaire et d’immenses dunes de sable brun. Nous revenons sur nos pas en croisant beaucoup de monde qui arrive pour assister au coucher de soleil. Nous tentons d’aller à contre-courant pour l’observer depuis un autre point de vue au bout de la route. Sauf qu’une fois rendus dans le van et partis pour cet autre point de vue, les gardiens du site nous informent qu’il est tard et que le reste du site est fermé... Nous arrivons à nous faufiler un peu plus loin mais devons rapidement faire demi-tour ! Nous tentons de retourner sur la ligne de crête pour observer le coucher de soleil... mais trop tard ! On profite quand même des couleurs déclinantes qui modifient totalement la perception du paysage donnant une couleur orangée aux collines et très brunes au massif dunaire.

 

 

Après une nouvelle matinée d’école, nous profitons de l’après-midi pour faire quelques courses et visiter San Pedro. Entre temps nous avions eu des contacts avec les Janco, nos amis belges en galère mécanique depuis quelques temps. Leur Land Rover est reparti et ils ont avalé les kilomètres pour arriver très prochainement sur San Pedro. Et qui croisons nous lors de nos pérégrinations dans San Pedro ??? Les Janco ! Nous sommes super contents de les revoir. On se boit un verre ensemble et direction un bivouac tranquille en dehors de la ville pour passer une bonne soirée entre nous. Nous sortons un peu des chemins balisés pour nous stationner dans un coin un peu perdu, enfin croyons-nous. Au cours de la soirée, nous découvrirons qu’en fait notre bivouac est à 200 m d’une maison isolée cachée par les arbres ! Peu importe, nous passons une soirée bien sympa avant de nous dire une nouvelle fois au revoir et à bientôt !

 

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 Nous partons en fin de matinée direction l’Argentine et le Paso de Jama (poste frontière). La route part de 2500 m pour atteindre 4860m d’altitude. C’est notre record ! Plus haut que le Mont Blanc ! Pour la petite histoire, Youenn pris d’une envie pressante ira se soulager dans la nature à 4840 m ! La route est magnifique et défilent à tour de rôle volcans, lagunes, salar et puna... Jusqu’au poste frontière mais ça c’est une autre histoire !

 

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07/02/2016
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De Santiago à Valparaiso

Vendredi 25 décembre, dans la soirée, nous sommes de retour à Santiago. En arrivant au van, oh surprise ! Le père noël a réussi à retrouver notre trace, à passer par je ne sais quel lanterneau pour déposer des cadeaux aux loulous !!! Pour Auria, une Monster High, une boîte pour créer des bracelets et du vernis à ongle avec paillettes. Pour Youenn, un jeu pour la DS et des pistolets à flèches en mousse. Bon, on se rendra compte un peu plus tard que le père noël n’est pas très calé en jeu de DS car il ne savait pas que les jeux d’Amérique du Sud ne sont pas compatibles avec les DS européennes... Il est donc bon pour repasser !!!

 

Suite à l’ouverture des cadeaux de Noël, malgré l’heure un peu tardive, nous décidons de retourner sur le bivouac proche du centre de Santiago où nous avions dormi avant de partir pour l’Ile de Pâques. Nous y retrouvons les Leconte (Alex, JB et leurs enfants) ainsi que les Mollalpagas (Sylvain, Audrey et leurs enfants), ces derniers étant revenus la veille de Rapa Nui.

 

Suite aux premiers mois de voyage très riches en découvertes et à notre séjour mené tambour battant sur l’Ile de Pâques, nous décidons de rester un jour de plus sur Santiago. Au programme les inévitables courses, une halte au mercado central de Santiago pour gouter au fameux congre frit... Et pour faire plaisir aux enfants, nous passons l’après-midi avec les Mollalpagas et les Leconte au Museo Interactivo Mirador (musée des Sciences). Le lieu est génial, il se compose de multiples salles qui proposent des expérimentations, maquettes et jeux pour découvrir les sciences en s’amusant. A vrai dire, les parents s’amusent autant que les enfants ! Au programme, imprimerie au temps de Gutenberg, planche à clou façon fakir, miroirs déformants... Et comme Youenn et Auria ont les copains et copines avec eux, ils sont aux anges !!!

 

 

Le lendemain, après un début de journée assez cool, nous décidons de prendre la route vers Valparaiso. Tout est prêt, nous disons au revoir à tout le monde, nous nous dirigeons vers le van et là le moment de solitude... Le van est fermé et nous ne retrouvons plus les clés ! Rapidement nous comprenons qu’elles sont restées à l’intérieur et que nous avons fermé la porte trop fort, ce qui a fait basculer le loquet de fermeture centralisée !!! Comme bien souvent dans ces cas-là nous avons de la chance, les Mollalpagas, les Leconte et Patricio (le chilien qui vit dans son bus juste à côté) se mettent en quatre pour nous aider. La solution viendra du toit. Le lanterneau était par chance resté entre-ouvert. Sylvain a réussi à l’ouvrir au maximum et à démonter la moustiquaire. Aidé de JB, il a hissé Ally, 9 ans et pleine de courage, sur le toit du van à 3,15 m pour la faire passer par le lanterneau. Elle a réussi à descendre dans la salle de bain et à ouvrir la porte de l’intérieur !!! Ouuuuffffff ! On en profite pour redire merci à Ally, Sylvain et JB sans qui nous serions peut être encore à Santiago ! Et comme nous avions promis un grand pot de Nutella à Ally, nous retournons faire quelques courses et reportons notre départ au lendemain afin de fêter l’évènement (certaines mauvaises langues diront que nous avons fait exprès !).

 

Nous profitons de la prolongation de notre séjour pour visiter la plus grande tour d’Amérique du sud. Construite très récemment, elle propose un panorama à 360° sur la ville de Santiago. Le dernier étage depuis lequel nous observons les alentours est situé à près de 300 m de hauteur, soit une altitude légèrement inférieure au sommet de la Tour Eiffel (l’honneur est sauf !). Impressionnant de contempler cette grande ville entourée de montagnes. On distingue nettement le nuage de pollution qui surplombe la ville et stagne du fait des reliefs environnants. Et que dire du fleuve couleur chocolat & caramel qui traverse Santiago...

 

 

Ensuite, clé en poche, nous prenons la route de Valparaiso. La ville étant grande et très dense, il est très difficile d’y stationner pour la nuit. Nous nous arrêtons donc en route dans le petit village de Quintay avec son port, sa plage et ses maisons de pêcheurs. Petite ballade l’après-midi pour profiter de l’Océan Pacifique depuis le continent cette fois-ci. Auria est impatiente d’aller se baigner jusqu’au moment où elle met le pied dans l’eau. Elle comprend vite que l’eau est gelée et se contente de tremper les pieds. De notre côté, nous contemplons les pélicans et les barques colorées des pêcheurs rangées sur la plage.

 

 

Le lendemain, nous passons la journée à Valparaiso. L’arrivée dans la basse ville est un peu rock’n roll car la circulation y est dense et bruyante. Mention spéciale aux chauffeurs de mini bus qui roulent comme des fous la main enfoncée sur le klaxon... Nous arrivons à nous stationner dans la ville et partons à sa découverte en commençant par le port. La première impression est plutôt négative car les rues sont très oppressantes. Pour nous remettre de nos émotions, nous décidons de faire une petite halte dans un restaurant qui nous semble très sympas et propose un menu abordable avec du poisson. Le lieu tranche vraiment avec l’extérieur. C’est très calme et la décoration est extra, on se croirait dans un vieux bateau en bois avec la vigie qui trône au milieu de la salle.

L’après-midi, nous attaquons la visite des cerros (collines) qui dominent Valparaiso. La montée s’effectue soit par des escaliers étroits et tortueux, soit par des funiculaires datant d’un autre siècle. Forcément Youenn et Auria ont préféré le funiculaire ! Les cerros sur lesquels nous nous rendons offrent des vues magnifiques sur la baie et les collines environnantes. Une partie de la ville est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Les murs des maisons sont couverts de peintures de rue le plus souvent très réussies. Nous flânons donc dans les dédalles des ruelles en oubliant l’agitation qui règne plus bas. La baie, le port, les maisons colorées et les œuvres murales donnent une atmosphère très particulière à la ville et nous apprécions les moments passés à déambuler.

 

 

Nous repartons en soirée en traversant la ville plus bling bling de Vina del Mar, qui a un petit air de La Baule soit dit en passant. Nous continuons vers le nord pour sortir de l’urbanisation continue qui longe la côte et trouvons finalement la plage de Ritoque, endroit très sympa où nous resterons pour passer la nuit et la journée du lendemain. Cette immense plage de surfeurs et de pêcheurs tranche avec Valparaiso et la côte bétonnée que nous avons traversée la veille. Une bouffée d’air pour nous !

 

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Nous sommes le 30 décembre et deux options s’offrent à nous pour passer le réveillon : continuer plus au nord et fêter la nouvelle année tous les 4 sur une petite plage de l’Océan Pacifique ou rejoindre les Mollapagas et les Leconte qui ont prévu de se rendre au très réputé feu d’artifice de Valparaiso. Nous décidons de rejoindre nos amis voyageurs pour partager cette soirée et profiter du spectacle sur la baie de Valparaiso.

 

Les Mollalpagas sont stationnés à Laguna Verde au sud de Valparaiso, nous mettons donc cap au sud pour les rejoindre. Sylvain nous a envoyé un point GPS et nous partons confiant pour arriver dans la soirée et lui envoyons un message en ce sens. Sauf qu’arrivé à Laguna Verde, le GPS nous fait passer par une piste en forêt qui se rétrécit au fur et à mesure pour finir par être barrée par des arbres couchés au sol... Marche arrière compliquée et nous passerons 2h30 à chercher un autre chemin dans un labyrinthe de pistes avant de laisser tomber et de descendre dormir dans le bourg.

 

Le lendemain matin, rebelote en demandant à tout le monde si un camping-car n’est passé dans le coin. Après plusieurs fausses pistes, et au bout d’une bonne heure de recherche, nous finissons par apercevoir... Sylvain et JB en camping-car au détour d’un carrefour ! Inquiets de ne pas nous voir arriver, ils étaient venus à notre recherche !!! Ouf de soulagement. Nous trouvons finalement le lieu de bivouac qui ne correspond pas au point GPS indiqué par notre téléphone (première erreur de notre application...).

 

Nous passons la journée tous ensemble à discuter et préparer la soirée du réveillon, sachant que les Mollalpagas et les Leconte ont quasiment tout organisé (encore merci à eux) ! Après une première tournée de bonne année à 20h (et oui il est alors minuit en France), nous dégustons avec plaisir du cou d’oie apporté par les Mollalpagas... Les enfants dégustent quant à eux un hamburger façon JB.

 

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Après ce repas très agréable, le taxi vient nous chercher pour nous emmener à Valparaiso. Nous montons sur un cerro pour profiter de la vue sur la baie. Les rues sont bondées et nous trouvons finalement un super emplacement qui permet aux enfants de s’assoir en hauteur et de profiter du feu d’artifice. Le spectacle est à la hauteur de sa réputation avec un florilège de couleurs et les cornes de brumes des bateaux qui résonnent dans la baie ! Et comme les Mollalpagas avaient également prévus les bulles, le réveillon était complet !!! Nous attendons ensuite le taxi qui se fera un peu désirer, fatigués mais heureux d’avoir pu partager cette soirée.

 

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Le lendemain matin, réveil en douceur et nous reprenons la route en direction de l’est et de l’Aconcagua...


12/01/2016
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L'Ile de Pâques

Lundi 21 décembre, 10h30, nous nous envolons vers l’Ile de Pâques. Nous n’avons pas regardé les nouvelles ces jours-ci et ignorons donc encore que notre avion est le premier à décoller vers Rapa Nui (nom maoi de l’Ile de Pâques) depuis cinq jours en raison d’une grève des aiguilleurs du ciel ! Notre vol se passe sans soucis et nous arrivons comme prévu, en début d’après-midi, à l’aéroport de Hanga Roa qui est la seule ville de l’île. Une personne du camping où nous allons séjourner ces prochains jours est là pour nous emmener. Nous déposons rapidement nos affaires, allons louer une voiture et c’est parti !

 

Une première petite balade à pied à la sortie d’Hanga Roa nous permet de rencontrer nos premières statues moais. C’est aussi impressionnant qu’on se l’imagine ! Avec en prime de magnifiques paysages côtiers, une eau turquoise et un soleil radieux : que du bonheur !

 

 

A la fin de la journée nous croisons les Mollalpagas qui sont là depuis quelques jours. Nous sommes contents de les revoir. En effet, mise à part notre brève entrevue à Montevideo, nous avons uniquement communiqué par internet jusqu’à présent. Rendez-vous est pris pour manger ensemble chez eux le lendemain soir.

 

Mardi 22 décembre, après une nuit très venteuse (et une tente qui joue au yoyo), nous partons découvrir en voiture une partie des sites de Rapa Nui. Sur les deux premiers, les statues moais sont couchées face contre terre. En réalité, toutes les statues de l’île ont été renversées lors de guerres de clans au XVIIIème siècle (luttes pour les ressources et pour le pouvoir). Seules quelques-unes ont pu être redressées à la fin du XXème siècle. Elles étaient érigées à la mort de certaines personnes importantes pour célébrer leur mémoire et tout un rite cérémonial était régulièrement organisé à leurs abords.

 

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Nous arrivons ensuite au niveau de la carrière de Rano Raraku sur le volcan du même nom. C’est à cet endroit que les statues étaient taillées allongées directement dans les pentes du volcan avant d’être redressées un peu plus bas afin de finir le dos. Elles étaient ensuite acheminées vers le site cérémoniel. Plusieurs théories plus ou moins farfelues ont été échafaudées pour expliquer par quel moyen ces énormes colosses de pierre ont pu être transportés sur plusieurs kilomètres puis mis debout (le plus gros qui ait été érigé faisait 10 à 11 mètres de haut pour environ 90 tonnes !). Petit coup de main des extraterrestres, la « force » (oui, oui, ça fait un peu Star Wars !) intérieure des moais ou diverses variantes de l’utilisation de rondins et de trépieds ? Chacun est libre de choisir sa version... La disparition de la culture orale des habitants de l’époque et le fait que personne ne sache lire les rares traces écrites qui ont pu être retrouvées laisse libre court à l’imagination sur beaucoup de points de l’histoire de Rapa Nui.

 

Ce qui est sûr c’est que le site de Rano Raraku est splendide. Plus de 400 statues à divers stades de leur construction y sont encore. C’est très impressionnant. Sans compter que le volcan en lui-même est très beau. Nous passons un très bon moment à déambuler au milieu des géants de pierre et du cratère du volcan.

 

 

Dernier site pour la journée, Ahu Tongariki et ces 15 moais. Les statues de ce site ont été redressées par une entreprise de grues japonaises qui souhaitait se faire un petit coup de pub. Il a fallu deux grues énormes pour les remettre debout, cela laisse dans l’expectative quant aux moyens utilisés il y a entre deux et cinq siècles pour faire la même chose !!!

 

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Nous finissons la journée sur une plage dans le nord de l’île : sable fin, cocotiers, eau transparente... Seul bémol, un petit vent qui rend la baignade un peu compliquée. Enfin ça dépend de quel point de vue car Youenn a plus qu’apprécié de se faire retourner par les rouleaux de l’Océan Pacifique ! Puis nous retournons sur le village d’Hanga Roa pour partager un repas avec les Mollalpagas. Une soirée bien agréable à discuter des mystères de l’île et du voyage.

 

Notre deuxième journée commence par la visite du musée de Hanga Roa afin de mieux comprendre les différents sites de l’île. La visite est un perturbée par la présence de deux chiens qui se coursent au milieu des panneaux et vitrines ! Auria a du mal à se focaliser sur les panneaux explicatifs mais visiblement c’est normal ! Nous réussissons tout de même à suffisamment nous concentrer pour en retirer l’essentiel des informations.

Nous partons ensuite pour le village d’Orongo où se déroulaient les cérémonies de l’Homme Oiseau. Suite aux guerres de clans évoquées un peu auparavant, les habitants de Rapa Nui ont décidé de changer d’organisation sociale. Une fois par an, en été, les chefs de chaque clan (ou leur représentant) se rendaient à Orongo. De là, ils descendaient la falaise et partaient à la nage sur une petite île située non loin de là pour trouver le premier œuf de sterne pondu au printemps. Celui qui rapportait le premier œuf était désigné « Homme Oiseau », titre honorifique, pour un an. Son clan prenait alors le pouvoir sur l’île durant cette période. De cette époque il reste le village cérémoniel en pierre ainsi que des pétroglifles. Le village se trouve sur le point haut d’un volcan dont le cratère est couvert d’un lac envahit par des plantes aquatiques. Une promenade très belle et très intéressante.

 

 

Le soir, nous mangeons au restaurant pour le réveillon de Noël avec un jour d’avance. Et oui, demain, c’est fermé ! Ce n’est pas grave, nous nous régalons d’une bonne assiette de poisson avec vue sur la mer...

Troisième jour, nous montons sur le volcan Maunga Tere Vaka qui est le point le plus haut de l’Ile de Pâques. Le départ du sentier se trouve près d’un site de sept moais qui ont la particularité d’être les seuls à ne pas avoir été érigés sur la côte et à être orientés en fonction des étoiles (les autres sont tournés vers l’intérieur de l’île). Arrivés au sommet du volcan, nous avons une vue dégagée sur toute l’île avec l’océan à 360°. On se sent bien petits, perdus au milieu du Pacifique ! En redescendant nous nous aventurons dans un tunnel de lave de plusieurs dizaines de mètres...

 

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Notre dernière après-midi est consacré à la plage et la baignade. L’eau est bonne (suffisamment pour que je me baigne !), il y a de belles vagues et Youenn et Auria s’en donnent à cœur joie. Puis nous passons le début de soirée devant un des sites moais à regarder le soleil se coucher... Un réveillon de Noël décidément pas comme les autres.

 

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Vendredi 25 décembre, nous nous levons en pensant fort à nos proches en train de fêter Noël bien loin de nous. De notre côté nous passons notre dernière matinée avant de reprendre l’avion à retourner voir la carrière et les quinze moais, deux sites qui nous avaient beaucoup plu. Nous passons également voir un dernier site qui pose un autre des mystères de Rapa Nui. La plupart des scientifiques s’accordent à dire que les premiers habitants de l’Ile de Pâques venaient des Iles Marquises mais certains pensent qu’il y a également eu une colonisation de péruviens. Lorsque nous sommes arrivés, des bateaux fabriqués avec les moyens de l’époque par des norvégiens venaient d’arriver du Pérou afin de prouver la faisabilité de la chose (c’est la deuxième fois qu’une telle expérience est faite). Jusqu’ici tout ce que nous avions vu nous faisait plutôt penser à la culture polynésienne. Mais les restes de muret présents sur ce dernier site font inévitablement penser aux constructions péruviennes et notamment aux murs de la ville de Cuzco.

 

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Et puis c’est l’heure de rendre la voiture, de refaire les sacs et de repartir pour Santiago. Ces quelques jours sur Rapa Nui ont été très riches en culture, en paysages, en sites exceptionnels et en mystères. Nous sommes très heureux d’avoir eu l’opportunité de faire cette escapade.

 

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05/01/2016
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