mamayouria-en-amerique-du-sud

mamayouria-en-amerique-du-sud

L'avenue des volcans

Le jeudi 2 juin, notre remontée vers le Nord nous amène à passer par un secteur de la Panaméricaine surnommé « l’avenue des volcans ». En effet de chaque côté de cette route qui traverse les Amériques, se dressent une série de volcans dont certains sont encore très actifs... Nous débutons par le plus haut d’entre eux, le Chimborazo. Avec ses 6 310 m, il s’agit du plus haut sommet d’Equateur. Si l’on prend en considération que la Terre est renflée au niveau de l’équateur, ce serait même le point de la croute terrestre le plus éloigné du centre de la Terre ! Rassurez-vous, ce volcan n’est plus actif depuis environ 1 500 ans et se trouve du coup coiffé d’un cône enneigé toute l’année. Encore faut-il le voir...

 

Nous montons jusqu’au centre des visiteurs du Chimborazo par une très belle route qui traverse des villages assoupis et des vallées magnifiques. Mais plus on monte, plus nous nous rapprochons des nuages... Pour finir carrément dedans ! A partir de 4 000 m d’altitude, on ne voit plus à 20 m à cause de la brume ! Nous nous garons près du centre des visiteurs composé de bâtiments de pierre qui s’intègrent assez bien au paysage minéral. Nous sommes en début d’après-midi, à 4 300 m d’altitude, et mise à part quelques vigognes qui broutent autour de nous, nous ne voyons rien ! Nous décidons donc de passer l’après-midi à faire école.

 

En fait changement de programme, après le déjeuner, David et Marion, un couple de français en vadrouille, nous rejoignent pour partager un café dans le van. Finalement nous passerons l’après-midi et la soirée à discuter ! Ils sont partis de France en voilier jusqu’à l’île de La Dominique dans Les Antilles. Ils ont acheté un 4x4 en Colombie et s’apprêtent à descendre vers la Patagonie ! Sympa comme voyage !

 

Après une nuit bien fraîche, le thermomètre étant descendu sous la barre des zéros, le brouillard ne s’est toujours pas levé... Matinée école en espérant que ça se dégage et que nous nous réchauffions. Mais non rien à faire ! Nous partons donc en début d’après-midi en van vers le premier refuge à 4 800 m d’altitude. A notre sortie, la grêle se met à tomber. Un sentier permet de monter à pied vers un refuge puis une petite lagune située à 5 100 m. Nous commençons la balade mais il fait vraiment trop froid et humide. Je rentre au van avec Youenn et Auria. Manu montera seul au second refuge. La grêle fait place à la neige et à 5 041 m, au niveau du second refuge, la couche neigeuse est trop importante pour continuer sans chaussures imperméables... Manu redescendra nous rejoindre tranquillement en petite foulée !

 

Bon nous n’aurons pas eu l’occasion de voir le toit de l’Equateur, mais nous aurons l’opportunité de nous rattraper avec les autres volcans à venir !

 

 

Après le froid et l’humidité, nous mettons le cap vers un secteur plus proche de l’Amazonie et que nous espérons donc plus chaud : la ville de Baños. La route qui nous permet de quitter le Chimborazo est pour partie enneigée au-dessus de 4 000 m. Et en descendant nous enchainons avec une pluie diluvienne qui nous accompagne jusqu’à notre destination.

 

Dans ce contexte très humide, nous stationnons dans la ville de Baños aux abords d’un super parc pour enfants. Nous ne sommes plus qu’à 1 800 m d’altitude mais toujours cernés par les volcans. En effet, même si nous ne pouvons pas l’apercevoir, le Tungurahua guette au-dessus de notre tête. Ce volcan est plus actif que le Chimborazo, il a notamment conduit en 1999 à l’évacuation des habitants de la ville de Baños (25 000 habitants) durant plusieurs mois. Depuis 2006, des éruptions ont lieu quasiment chaque année, le volcan crachant jets de lave et de cendre...

 

Après une nuit tranquille, nous faisons un petit tour de la ville. Nous sommes jour de messe et l’église constituée de pierres volcaniques est bondée, tout comme le sanctuaire adjacent dédié à la vierge de Agua Santa. Nous visitons le cloitre tout proche et partons nous renseigner sur les balades possibles dans le coin. Quel plaisir de se rendre dans un office du tourisme en Equateur ! Les personnes de l’accueil sont compétentes et disposent de cartes et brochures très bien faites. Nous sommes à mille lieux des autres pays d’Amérique du Sud où la seule information valable consiste à nous dire où nous sommes sur la carte...

 

IMG_2917 (Copier).JPG  IMG_2918 (Copier).JPG  IMG_2921 (Copier).JPG

Le temps est assez couvert, et il nous semble un peu risqué de nous aventurer dans une rando. Nous optons donc pour la route des cascades. Celle-ci se réalise en véhicule, elle suit la route qui même plus à l’est à la ville de Puyo, porte d’entrée vers l’Amazonie. La route longe la vallée du rio Pastaza qui est alimenté par de nombreux affluents qui se déversent pour la plupart en cascade. A la sortie de Baños, nous sommes tout d’abord impressionnés par le débit d’eau qui sort d’un barrage hydroélectrique. Il faut dire que les pluies des jours précédents ont dû sacrément alimenter le rio...

 

Premier arrêt à la double cascade d’Agoyan. Là encore le débit est impressionnant ! Nous continuons en contournant les tunnels récemment aménagés pour passer par l’ancienne route qui longe la vallée. Petit arrêt nettoyage du van et des loulous sous une cascade qui tombe directement sur la route !

 

Seconde halte au niveau de la cascade « Manto de la Nieva ». Un sentier permet de descendre dans la vallée, de traverser le rio Pastaza par un pont suspendu et de se rapprocher de la cascade. C’est parti ! En revenant, nous décidons de changer de point de vue et de profiter de la cascade depuis le haut. Des nacelles portées par un filin métallique permettent de traverser le rio par les airs et de rejoindre l’autre côté de la vallée. Nous voilà repartis ! Nous profitons cette fois-ci d’être sur l’autre versant pour nous promener un peu avant de revenir au van par le même moyen de locomotion.

 

Nous poursuivons cette route magnifique malgré un temps assez chargé. Nous arrivons au village de Rio Verde connu pour la cascade « El Pailon del Diablo » (le bassin du diable). Il y a deux accès à cette cascade. Un peu comme pour les chutes d’Iguazu, l’un permet d’avoir une vue générale et l’autre de s’approcher au plus près de la chute d’eau. Celle-ci est très impressionnante. L’eau tombe d’une hauteur de 80 m et provoque un souffle chargé d’humidité qui imprègne tout sur son passage !

 

Nous descendons par un sentier bordé d’une végétation luxuriante. D’un côté nous traversons des passerelles avec vue imprenable sur la cascade, de l’autre côté un boyau creusé dans la roche permet de se retrouver derrière la cascade ! Nous finirons bien trempés, mais heureusement, nous avions prévu les vêtements en conséquence !

 

 

Sur la route du retour, nous nous arrêtons une nouvelle fois au niveau de la cascade d’Agoyan. A l’aller, j’avais repéré une tyrolienne qui traverse le rio passant une bonne centaine de mètres au-dessus. Longue de près d’un kilomètre, elle promet quelques sensations fortes ! Manu et les enfants ne sont pas trop tentés, alors j’y vais seule ! Comme par magie, c’est le moment que choisit un magnifique arc en ciel pour apparaître en toile de fond. Superbe ! Je m’installe allongée et retenue par un harnais et c’est parti !!! Je m’envole ! Le paysage est à couper le souffle. Retour dans la même position avec la cascade qui gronde juste derrière moi... J’adore !

 

IMG_3028 (Copier).JPG  Tyrolienne-Mary-1 (Copier).jpg  Tyrolienne-Mary-3 (Copier).jpg

Nous rentrons ensuite sur Baños pour nous remettre de nos émotions, enfin surtout moi ! Le lendemain, au petit matin, le ciel est dégagé au-dessus de notre tête. Bon, pas sur les volcans mais il ne faut pas trop en demander quand même ! Nous décidons donc de partir en rando pour la journée. Objectif, la Casa del Arbol, petite maison construite dans un arbre et dotée de balançoires avec une vue imprenable sur le volcan Tungurahua (enfin quand on le voit).

 

Ce petit édifice est situé à 2 630 m, soit 800 m plus haut que notre point de départ. Sachant que le sentier fait une longueur de seulement 5 km, cela nous donne si je ne m’abuse une pente moyenne de 16 % ! Autant dire que ça montait dur, très dur, surtout si l’on considère que la seconde partie est assez plate... Bravo aux loulous qui ont réussi à monter malgré la chaleur et des secteurs à la limite de l’escalade. Au bout d’une bonne demi-heure d’ascension par des marches, nous arrivons au mirador de la Vierge. Doté d’une immense sculpture, il offre une vue panoramique sur la ville de Baños et la vallée du rio Pastaza.

 

Le chemin étroit et particulièrement raide se poursuit. Tranquillement, à notre rythme, nous parvenons en haut du relief qui domine Baños. Le reste de la balade sera plus tranquille, au milieu des champs et des serres agricoles. Mais petit à petit, le ciel se couvre et malheureusement pour nous, le volcan n’est toujours pas visible, son sommet étant pris dans les nuages.

 

Nous arrivons pour midi à la Casa del Arbol. Nous sommes dimanche et de nombreux équatoriens sont déjà présents, tous montés en voiture... Les loulous ont bien mérité un tour de balançoire, les pieds dans le vide et les yeux fixés sur le Tungurahua, enfin sur les nuages ! Il se met à pleuvoir et nous pique-niquons à l’abri avant de faire demi-tour.

 

Malgré le sentier très escarpé et parfois boueux, la descente est beaucoup plus facile. Nous passons par le Café del Cielo qui domine Baños et continuons vers le mirador de Bellavista. Là encore panorama sur la ville mais de l’autre côté cette fois-ci. Nous apercevons au loin la ligne de crête par laquelle nous avons grimpé ce matin, vu d’ici les loulous se rendent un peu mieux compte de leur exploit !

 

Une fois redescendu, la journée n’est pas terminée car il nous manque trois cours d’école cette semaine et nous sommes dimanche... Bon bah on s’y colle ! Nous restons ensuite une dernière nuit sur Baños avec l’idée de faire un tour dans les bains de la ville le lendemain matin. Sauf qu’à notre réveil, la pluie est de retour ! Nous prenons donc la route, nous arrêtant dans la ville d’Ambato pour remplir notre bouteille de gaz et faire le plein de courses.

 

 

Tous les pleins réalisés, nous continuons vers notre prochaine destination : la laguna Quilotoa. Celle-ci s’est formée dans le cratère d’un volcan depuis longtemps endormi. Nous montons par une très jolie route qui serpente au milieu d’un patchwork de cultures qui occupent le moindre flanc de montagne disponible. Nous arrivons en fin d’après-midi aux abords du cratère, à 3 900 m d’altitude. Petit tour au mirador qui offre une vue imprenable sur la lagune située 400 m plus bas.

 

Le lendemain, mardi 7 juin, est un jour un peu particulier pour moi. Avant de partir, j’avais promis à Manu et aux loulous que je profiterai du voyage pour arrêter de fumer. Depuis un mois c’est chose faite ! Allez courage !

Dehors le temps est dégagé et nous partons pour le tour de la lagune par les crêtes. Ce sentier est assez technique car le plus souvent escarpé avec de part et d’autre des pentes vertigineuses. Nous ferons le tour en 4h30 avec des vues exceptionnelles tant sur la lagune que sur les montagnes alentours. Là encore les loulous marchent comme des chefs. Le sentier n’arrête pas de monter et descendre entre 3 600 et 3 900 m d’altitude avec quelques passages impressionnants. Les eaux vertes de la lagune en contre bas nous donnent bien envie d’aller y faire un petit tour mais ce sera pour demain !

 

 

Sauf que la pluie se met à tomber dans la nuit, et à notre réveil le temps bouché et humide est peu propice à la randonnée. Il fait d’ailleurs bien froid et le thermomètre à bien du mal à passer la barre des 3°C. Finalement peu d’espoir que les nuages se lèvent, nous préférons donc continuer notre route.  Nous redescendons vers la vallée centrale en espérant apercevoir un volcan, mais toujours rien ! La route est néanmoins très belle et offre par ci par là, et malgré les nuages, de beaux panoramas sur la vallée.

 

IMG_3169 (Copier).JPG  IMG_3172 (Copier).JPG  IMG_3173 (Copier).JPG

Nous nous arrêtons dans la ville de Latacunga pour retirer quelques dollars en prévision des Galápagos et passons devant un grand centre commercial. Petit arrêt pour profiter de la wifi libre et manger un morceau avant de nous diriger vers le parc national Cotopaxi.

 

Le volcan Cotopaxi fait régulièrement la une des journaux depuis 2015. Il est en effet dans une phase assez active. En plus d’être l’un des volcans les plus hauts de la planète, c’est l’un des plus dangereux. Ses éruptions provoquent des coulées de lave, des jets de pierre et de cendre mais surtout des coulées de boues qui peuvent être très dévastatrices. Une éruption en 1877 aurait eu des conséquences jusqu’à 350 km du volcan !

 

Nous arrivons dans l’après-midi à l’entrée du parc qui est fermé à partir de 14 h. En attendant le lendemain, nous stationnons auprès de la maison des gardes qui sont très sympas. Nous apprendrons que les secteurs les plus proches du volcan sont fermés en raison de l’activité de ces derniers mois. Manu profitera de l’après-midi (et de l’échelle des gardes) pour refaire les joints des lanterneaux sur le toit du van, celui-ci ayant un peu pris l’eau à la lagune Quilotoa...

 

A notre réveil, quelques coins de ciel bleu apparaissent dans le ciel. Le volcan est toujours caché mais nous y croyons ! Nous entrons dans le parc avec un premier arrêt au niveau d’un petit centre de visiteurs. Nous profitons d’un sentier tout proche pour découvrir une formation végétale proche de la garrigue nommée « paramo ». Cette balade nous permet également de nous rapprocher du volcan et là miracle ! Le vent pousse légèrement la couche nuageuse qui masque son sommet et nous apercevons un bout du cône enneigé du Cotopaxi !

 

De l’autre côté, le ciel est bien dégagé et nous apercevons très nettement les rebords déchiquetés du volcan Ruminahui. Enfin nous voyons des volcans ! Et nous n’allons pas être déçus. Nous reprenons le van direction la laguna Limpiopungo et en chemin, les nuages se dissipent presque complètement pour offrir une vue magnifique sur le volcan Cotopaxi. Nous en profitons pour une petite séance de photo bienvenue ! Très intimidant cette masse volcanique prête à exploser d’un moment à l’autre...

 

Nous poursuivons jusqu’à la lagune qui a la particularité d’accueillir la mouette andine. Celle-ci s’est adaptée à l’altitude et peuple uniquement les lacs d’altitude. La laguna Limpiopungo est dominée par le volcan Ruminahui qui offre un magnifique second plan. Petit séance d’observation d’oiseaux depuis un mirador et nous empruntons le cheminement qui fait le tour du lac. Nous croisons lézards et fleurs d’altitude dans ce milieu quand même assez hostile. Le ciel a beau être dégagé, le vent est glacial ! Les loulous en profitent pour jouer avec le paréo « Corsica » d’Auria qui se gonfle dans le vent.

 

 

Retour au chaud dans le van, déjeuner et nous quittons le parc par la sortie nord. Nous passons devant le très bel hôtel Tambopaxi, le seul du parc national. L’architecture s’intègre une nouvelle fois très bien à l’environnement. Ils sont forts ces équatoriens ! Nous apercevons un troisième volcan, le Sincholagua qui culmine à un peu moins de 5 000 m. Trois volcans en une journée, c’est inespéré !!! Dernier point de vue sur le Cotopaxi et nous suivons la piste caillouteuse qui descend tranquillement jusqu’à la ville de Machachi puis la Panaméricaine, direction le Nord !

 

IMG_3290 (Copier).JPG  IMG_3294 (Copier).JPG  IMG_3296 (Copier).JPG

Nous ne restons pas longtemps sur ce grand axe car nous sortons quelques kilomètres plus loin vers le Refugio de Vida Silvestre Pasochoa située sur les pentes du volcan éponyme. La piste de 5 km qui permet de mener au refuge nous demande une bonne demi-heure de conduite tellement elle est étroite et défoncée ! Avec patience, nous parvenons au bout...

 

Plusieurs sentiers sont aménagés dans cette réserve afin de découvrir la flore locale. Nous partons sur le « Mayguayacu » pour une balade de 2h qui monte dans une forêt composée d’arbres, de bambous, de broméliacées et autres plantes épiphytes. Ici, à 2 800 m d’altitude, la végétation est particulièrement luxuriante. Nous réussissons même à nous tromper de chemin et faisons un bon petit détour en longeant un canal creusé dans la pente. A notre retour, le garde nous explique qu’ils ont enlevé la flèche qui indiquait le chemin, nous lui suggérons vivement de la remettre... 

 

Après une nuit très paisible sur le parking du refuge, nous repartons dans la forêt pour la matinée. Nous suivons cette fois-ci le sentier « Palma de Cera » qui monte à 3 400 m au niveau où la forêt laisse place au paramo (le même type de garrigue que celle vue au Cotopaxi). L’ascension a lieu en empruntant un chemin tracé dans une végétation dense qui limite fortement les vues sur l’extérieur. Il faut attendre la fin du chemin pour trouver une flore plus parsemée et profiter un peu du panorama. Descente vers le van pour un bon petit plat de pâtes !

 

 

Nous sommes le vendredi 10 juin et nous avions prévu de nous rendre plus au Nord, à Otavalo, pour le marché du samedi matin. Il est donc temps de reprendre la route et d’avancer ! Nous passons aux abords de Quito et suivons la Panaméricaine jusqu’à l’équateur et l’hémisphère Nord !!!

 



13/06/2016
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 76 autres membres