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PEROU


Le Nord Pérou

Dimanche 15 mai 2016, nous arrivons en soirée aux abords de la ville de Casma à proximité de laquelle se situe le site archéologique de Sechin. Le secteur est réputé comme étant assez peu sûr pour les voyageurs avec des agressions et vols commis le long de la Panaméricaine. Nous décidons donc de nous arrêter un peu avant ce grand axe pour dormir sur la place d’un petit village. Visiblement il n’y a pas souvent du monde à s’arrêter ici car nous sommes un peu l’attraction du village et surtout des enfants qui nous posent mille questions ! Comme souvent, musique à fond jusqu’à assez tard dans la nuit mais bon, il y a du monde, nous sommes donc en sécurité...

 

Le lendemain, nous parcourons les quelques kilomètres pour aller visiter Sechin. Je ne me sens pas bien du tout et je préfère rester dans le van à me reposer. Manu et les loulous se rendent tout d’abord dans le musée, qui est d’après eux un peu vieillot. Ils se rendent ensuite au niveau du complexe archéologique en lui-même. Le site est assez restreint et les fouilles semblent encore en cours.

 

En revanche, le mur d’enceinte d’une sorte de temple a été totalement dégagé et offre un superbe spectacle. Des têtes et personnages sont gravés sur l’ensemble des pierres et le tout est vraiment impressionnant. On sait peu de choses à ce jour sur ce site mais on pense qu’il s’agit d’une culture assez guerrière datant de 1 000 avant JC. Quand on observe ces bas-reliefs, difficile d’en douter... Têtes tranchées d’où sortent un fluide (âme, force, sang ?) et guerriers armés ornent l’ensemble des murs. Ils ont tous des têtes un peu patibulaires qui inspirent Youenn et Auria cherchant à imiter leur faciès...

 

Un petit sentier permet de prendre de la hauteur mais il n’apporte pas grand-chose, l’intérêt du complexe archéologique résidant essentiellement dans les pétroglyphes ornant les bas-reliefs. Et quelle chaleur !

 

 

Retour au van pour tout le monde et comme je ne vais vraiment pas mieux, nous décidons de faire une trentaine de kilomètres pour passer le reste de la journée dans le petit village de Tortugas sur la côte pacifique. En pleine saison, celui-ci doit être bondé mais là il n’y a quasiment personne. Manu et les loulous vont se faire une petite balade en bord de mer pendant que je continue à me reposer... Ils profitent du spectacle des fous, pélicans, sternes et vautours qui peuplent la baie. Rencontre de Georges, péruvien qui vit dans le village et dont la fille est mariée à un français !

 

L’après-midi, Youenn et Auria tentent une baignade mais l’eau est fraiche en cette saison et le courant assez fort... Du coup ils ne vont pas trop loin et jouent surtout avec les coquillages ! L’après-midi se déroule tranquillement et nous voyons Georges qui vient nous apporter des boites d’Anchovitas (petites sardines pêchées sur la côte péruvienne) et qui revient un peu plus tard pour nous apporter des bananes ! Vraiment sympa ! Nous profitons du coucher de soleil et d’une nuit bien tranquille pour nous reposer.

 

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Le lendemain matin, nous reprenons la Panaméricaine direction la ville de Trujillo plus au Nord. Pour la seconde fois nous nous faisons arrêter par un flic véreux. Cette fois-ci, il prend le prétexte de nos réflecteurs qui ne seraient pas aux normes péruviennes. Au bout d’un moment il nous demande 100 dollars, puis 20 dollars, puis comme nous ne lâchons rien, il nous laisse partir. Nous héritons en passant d’une autostoppeuse qui attendait au barrage de police. Celle-ci n’arrête pas de nous dire de faire très attention car le coin n’est vraiment pas sûr... Pas très rassurant !

 

Avant d’arriver à Trujillo, nous faisons escale au niveau des sites archéologiques de Huaca de la Luna et Haca del Sol (temple de la lune et du soleil). Il s’agit d’édifices de la culture Moche (prononcez Motché...) datant de 100 av JC à 800 ap JC. Encore une fois, je suis clouée au lit car mon ventre continue à faire des siennes et je n’ai rien mangé depuis hier. Manu, Youenn et Auria commencent par faire un tour dans le musée, et là ils restent scotchés par les céramiques Moche. Stupéfiant de finesse et de diversité. Le musée est passionnant et permet de bien comprendre cette riche culture. Pour faire simple, le site est composé de trois ensembles : le temple de la lune (cérémoniel et politique), le temple du soleil (administratif et politique) et entre les deux la ville qui rassemblait de nombreux artisans très talentueux. Les terres irriguées par le rio Moche et la mer toute proche permettaient d’alimenter tout ce petit monde (environ 40 000 habitants !).

 

Dommage qu’il soit interdit de prendre des photos car le musée expose les plus belles céramiques que nous ayons vues depuis le début du voyage. Auria est totalement sous le charme ! Nous passons des vases cérémoniels aux dessins et peintures magnifiques à des têtes extrêmement expressives en passant par toutes sortes d’animaux. Nous en apprenons également plus sur la culture Moche (aussi appelée Mochica) et notamment sur les rites sacrificiels. Des guerriers combattaient sur une esplanade surélevée du temple de la lune et le vaincu était ensuite préparé pour être sacrifié !

 

Après cette visite passionnante, il est temps d’aller voir le site en lui-même... Seule le temple de la lune se visite avec un guide. Faute de subventions, le temple du soleil et la ville ont fait l’objet de très peu de fouilles et il reste beaucoup à apprendre. L’ensemble archéologique est localisé au pied du Cerro Blanco (la colline blanche) qui constituait un lieu symbolique important pour les Moches : le lien entre terre et ciel...

 

Manu et les loulous entrent dans le temple en lui-même, protégé par des structures faites de bric et de broc, il est constitué de cinq étages pyramidaux différents. En fait, tous les 100 ans environ, les Moches construisaient un nouveau temple par-dessus l’ancien qui était comblé de terre. La visite passe tout d’abord par l’esplanade où avaient lieu les sacrifices, au pied du Cerro Blanco. Les squelettes de 70 hommes ont été retrouvés sur ce lieu. Les archéologues pensent qu’une importante vague de sacrifice a eu lieu autour de l’an 600, début du déclin de la culture Moche. En effet à cette époque, le phénomène climatique El Nino aurait provoqué des pluies torrentielles provoquant de grandes inondations. Les prêtres Moche ont alors réalisé de nombreuses cérémonies pour calmer la fureur des Dieux mais bizarrement sans succès... Du coup leur pouvoir a été remis en question et tout est parti en cacahuète !

 

La visite se poursuit par les murs peints du temple. La figure du Dieu de la montagne revient assez souvent. Du haut de la Huaca de la Luna, nous avons une vue sur le temple du soleil, qui ressemble de loin à une colline sableuse, la vallée du rio Moche et la ville de Trujillo. Après une petite incursion dans le temple même, Manu et les loulous parviennent à l’entrée principale composée d’une grande rampe d’accès et d’un mur en escalier peint de motifs de la vie quotidienne. Le guide présente également un pan de mur décoré d’une superbe fresque. On y retrouve tous les éléments de la culture Moche : constellations, guerriers sacrifiés, animaux... Visite très intéressante !

 

 

En soirée, nous continuons la Panaméricaine et décidons de passer la ville de Trujillo pour aller dormir sur le bord de mer dans la capitale du surf au Pérou : Huanchaco. Magnifiques vagues interminables sur lesquelles glissent des surfeurs qui ont plutôt des têtes d’occidentaux ! Avec le récent séisme en Equateur et ses répliques, nous préférons prendre un peu de hauteur et dormir sur le parking de l’église qui domine la ville. Le risque de tsunami n’est pas anodin dans le coin et nous préférons jouer la carte de la sécurité ! Le prêtre nous donne en plus sa bénédiction pour bivouaquer ici alors...

 

Le lendemain, nous décidons d’aller faire un tour dans Trujillo. Je ne suis pas encore très bien mais j’ai envie de prendre un peu l’air. Manu commence par aller faire des courses au centre commercial. A son retour, il découvre garé derrière nous un autre Sprinter français ! Mais celui-ci est 4x4, exactement le véhicule avec lequel nous rêvions de partir mais qui était hors budget ! Le temps de ranger les courses et nous voyons arriver Alain et Françoise, les heureux propriétaires de ce van. Ils nous confirment l’insécurité de la ville : ils se sont fait dévaliser la veille la totalité de leur véhicule pendant qu’ils étaient partis faire une piqure à l’hôpital... Bien sûr personne n’a rien vu et ils se retrouvent sans rien ! Nous faisons connaissance de ce couple de jeunes retraités très sympas partis pour un tour du monde sur une durée indéfinie. Cela fait deux ans qu’ils sont partis d’Amérique du Nord !

 

Après cette agréable rencontre, nous nous dirigeons vers le centre-ville pour manger un bout et découvrir les jolis bâtiments coloniaux. Nous nous garons dans un lieu sécurisé et partons serein en balade. Je ne suis vraiment pas en forme mais j’ai très envie de prendre l’air alors je viens aussi... Repas copieux (sans moi) dans un petit resto et nous déambulons pour admirer les bâtiments colorés de la plaza de armas et de ses alentours. La cathédrale jaune et blanche est vraiment sympa, dommage que nous ne puissions pas entrer...

 

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Le reste de l’après-midi est consacré au changement de nos pneus avant et à une session Internet dans le centre commercial où nous avions fait les courses le matin même. Pour l’anecdote, Manu se rend dans un des cafés pour mettre à jour le blog quand une file de dizaines d’étudiants se forme à la caisse. Pourquoi dans ce café, on ne le saura jamais. En tout cas, chacun d’eux connecte son téléphone au Wifi qui du coup se trouve saturé et ne fonctionne plus ! Obligé d’aller boire un autre café ailleurs pour réussir à finir l’article du blog...

 

En soirée, retour à l’église de Huanchaco où nous retrouvons Alain et Françoise qui ont également décidé de dormir ici. Ils nous racontent qu’ils ont croisé un couple qui s’était fait tagué leur véhicule pendant la nuit en dormant près de la plage... Nous passons la fin de journée à discuter et échanger nos anecdotes et bons plans.

 

Le lendemain, nous poursuivons notre circuit « découverte des cultures pré-incas de la côte Pacifique » en nous rendant sur le site de Chan Chan. Il a été construit par la culture Chimu (prononcez Chimou). Bon, je vois bien les plus tordus d’entre vous commencer à s’interroger : moches, chie mou... ils avaient de drôles de nom ! Certes leurs noms ne leur rendent pas hommage mais pourtant ce sont vraiment des cultures passionnantes. Les  « chient mou » ont succédé aux « moches » suite aux ravages provoqués par El Nino. Ils se sont rapprochés de la côte et ont construit le plus grand complexe en adobe d’Amérique du Sud. Les Moches construisaient un nouveau temple tous les 100 ans et bien les Chimus reconstruisaient eux une nouvelle « citadelle» à la mort de chaque souverain. Pour l’anecdote, celui-ci était dénommé le grand Chimou (et non le « grand qui chie mou », bande de tordus !). Quand on sait que chaque citadelle accueillait environ 800 personnes et qu’à la mort du souverain, toute sa cours était sacrifiée et enterrée avec lui, ça laisse perplexe !

 

Sur les conseils de nos amis Mollas, nous nous faisons accompagner par un guide car le site ne présente aucun panneau explicatif... Me sentant un peu mieux, je décide de prendre part à la visite. Sur les neuf citadelles de l’ensemble Chan Chan, une seule a été fouillée et restaurée, la huitième appelée Nik An. Nous entrons par la seule ouverture de l’ensemble, constituée d’un passage étroit entre deux immenses murs d’adobe.

 

A l’intérieur, un dédale nous amène sur une grande place où les nobles et religieux assistaient à des cérémonies pendant lesquelles apparaissait le grand Chimu. Une frise composée d’écureuil recouvre une partie du mur qui entoure cette place, la queue de l’écureuil guidant le regard vers le grand Chimu. Auria s’amusera plus tard à reproduire cette image en ++ (jeux de construction)... Nous poursuivons par un couloir aux murs toujours couverts de motifs évoquant cette fois ci des filets de pêche et des poissons. Nous parvenons dans un lieu de prière constitué de plusieurs petites salles et d’un véritable labyrinthe. L’érosion aillant eu raison d’une partie des cloisons, nous avons une vue d’ensemble qui nous permet d’apprécier les différents motifs qui recouvrent le site : pélicans, poissons, formes géométriques stylisées... Des niches accueillaient à l’époque des statues de bois dont très peu ont été retrouvées.

 

Nous accédons ensuite à la partie de la citadelle dédiée au souverain et à sa cour. A sa mort, une immense tombe a été construite afin d’accueillir sa dépouille, celles de ces serviteurs et les offrandes qui vont avec. Nous finissons le tour par une immense piscine creusée dans le sol qui servait de réservoir d’eau et de lieu de cérémonie nocturne. En effet, les Chimus vénéraient la lune et celle-ci se reflète la nuit sur la surface de cette ancienne étendue d’eau aujourd’hui drainée.

 

Un second site, la Huaca d’Esmeralda, est également compris dans le billet d’entrée. Nous allons y faire un tour mais il présente beaucoup moins d’intérêt. En pleine urbanisation, il est entouré de murs et nous avons eu un peu de mal à trouver l’entrée. En fait le gardien dormait ! Et nous avons dû crier pour qu’il nous entende et ouvre la grille... Ce temple, à l’époque accessible au peuple (contrairement aux citadelles réservées aux nobles et religieux), est moins travaillé et moins bien conservé. L’intérêt principal réside dans les chiens péruviens (appelés perros peruvianos) qui gardent le site. Cette race n’a quasiment pas de poils, sauf une crête sur la tête qui lui donne des allures de skinhead ! Il n’empêche que des ossements attestent de la présence de ce chien au Pérou il y a près de 4 000 ans !

 

 

Dans l’après-midi, nous poursuivons notre chemin vers le nord en bifurquant vers les montagnes et la ville de Cajamarca. Nous débutons la route qui monte vers ce lieu mythique où a été tué le dernier des empereurs incas par les espagnols... Après le désert, nous longeons des champs de canne à sucre puis de riz pour prendre un peu d’altitude. Nous passons à proximité d’un immense barrage et nous nous arrêtons dormir sur la place d’un village. Un policier nous apprend que la route vers Cajamarca est peut-être coupée car il y a eu un effondrement et des travaux sont en cours. Nous nous renseignerons le lendemain dans la ville suivante et on nous répondra comme d’habitude que nous tout va bien, la route est « normale »... Et effectivement, nous passons sans problème.

 

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Nous arrivons pour midi sur Cajamarca. Nous nous garons et partons visiter la ville à pied. Même si je ne tiens pas une forme olympique et que j’ai encore bien du mal à manger, je pars avec Manu et les loulous marcher à mon rythme. Nous arrivons sur la place principale et découvrons les façades très ouvragées de la cathédrale Santa Catalina et de l’église San Francisco. La cathédrale ne dispose pas de clocher car lors de sa construction, les espagnols prélevaient une taxe sur les monuments terminés. Pas de clocher, pas de taxe !

 

Nous partons ensuite à l’assaut du Cerro Santa Apolonia. Des marches conduisent en haut de cette colline qui domine la ville et offre un panorama à 360°. Malgré ma petite forme, j’arrive au bout de ce petit relief ! Petit tour dans les boutiques d’artisanat en redescendant mais nous accrochons moins qu’avec celui du sud Pérou. Pourtant les gens du coin sont parés de très beaux habits et de magnifiques chapeaux de paille...

 

Nous continuons par la visite du Complejo Belen. Il s’agit d’une église et d’anciens hôpitaux reconvertis en musées. Bon rien d’exceptionnel mais les bâtiments sont sympas. Les gardiens du site sont un peu spéciaux par contre. Nous réveillons la dame qui poinçonne les billets et une fois passés, celle-ci se rendort sur son bureau ! Un monsieur chargé de surveiller l’ancien hôpital pour homme nous indique une pièce et nous demande au passage une pièce pour les trois mots qu’il vient de prononcer !

 

En revanche, le billet donne aussi accès à un lieu mythique : El Cuarto del Rescate (la salle de la rançon). Ce serait ici que l’Inca Atahualpa fut emprisonné par les espagnols et ce serait également la pièce où fut stocké le butin récolté par les incas en contrepartie de la libération de leur chef. L’architecture de la pièce rappelle sans nul doute les bâtiments vus sur Cusco avec ces énormes blocs de pierre taillés au millimètre. Au fond de la pièce, on distingue même un trait rouge qui correspondrait à la hauteur indiquée par Atahualpa pour indiquer le niveau de remplissage de la pièce en or et en argent...

 

A l’entrée de ce lieu haut en histoire, deux tableaux évoquent des scènes de l’époque. C’est rigolo de voir à quel point l’empereur paraît fort et fier alors que les espagnols sont dépeints comme avides et cupides... En tout cas, l’histoire retiendra qu’à leur arrivée, les espagnols avaient demandés à l’Inca et à son peuple de venir sans armes sur la place de la ville pour discuter. Les conquistadors, en plus petit nombre, sont bien évidemment venus armés et ont capturé l’Inca. Celui-ci a défini le montant de sa propre rançon en or et en argent (comme expliqué avant). Les espagnols ont bien mis la main sur une partie du magot mais prenant conscience du prestige d’Atahualpa, ils ont fini par l’exécuter ! Suite à cet acte de barbarie, les incas auraient jeté le reste de la rançon dans un lac d’Equateur. Celle-ci n’aurait à ce jour jamais été retrouvée...

 

A notre sortie d’El Cuarto del Rescate, la pluie se met à tomber. Nous espérons croiser une moto taxi (tuc-tuc semblable aux taxis asiatiques) pour rentrer mais comble de malchance, nous n’en voyons pas ! Nous retournons au van à pied en profitant au détour d’une rue d’un magnifique arc en ciel. Encore plus beau vu d’un pont qui enjambe un ruisseau couvert de détritus... Le Pérou en une image, une nature magnifique mais des villes drôlement sales ! 

 

 

En rentrant, nous faisons quelques courses et dormons près du centre commercial. Réveil assez tôt le lendemain pour profiter de la journée. Comme le temps vire à la pluie l’après-midi, il est mieux de visiter les sites le matin. Petite pensée pour Nono qui fête aujourd’hui ses sept ans ! Nous prenons la piste qui monte jusqu’à celui de Cumbe Mayo et offre une très belle vue sur la cuvette où se loge Cajamarca. Nous observons également « Los Frailes », des pitons rocheux qui, avec beaucoup d’imagination, font penser à des prêtres en procession... Nous atteignons enfin une petite vallée qui était peuplée il y a plus de 3000 ans par un peuple qui a laissé quelques traces de son passage. Un sentier permet de déambuler dans le vallon et de découvrir ces vestiges.

 

En premier lieu, nous arrivons sur un sanctuaire avec une cuvette taillée dans la roche et remplie d’eau. Elle est surmontée de pétroglyphes taillés dans la roche. Au lieu de contourner cet ensemble rocheux, nous le traversons par un tunnel ! Un peu étroit mais globalement ce n’est pas la surcharge pondérale qui nous guette donc pas de problème... Une fois de l’autre côté, nous poursuivons le cheminement parsemé d’autres pétroglyphes et d’abris rocheux. Nous profitons également d’une belle vue sur la petite vallée et les éperons rocheux, malgré un vent bien frais !

 

Nous descendons vers le principal intérêt de Cumbe mayo (qui signifie « canal bien fait ») : son canal aménagé dans la roche. Nous longeons cet ouvrage qui franchit même un cours d’eau via un tout petit pont assez semblable à un aqueduc miniature. Plus en amont, nous découvrons plusieurs zigzags taillés dans la roche. Pas évident à réaliser avec les outils rudimentaires de l’époque ! Nous passons devant une pierre en forme de cylindre qui était utilisée comme lieu de sacrifice. Nous avons tenté d’y égorger Youenn mais manque de bol, nous avions oublié le couteau... Ce sera pour une autre fois !

 

Nous continuons notre cheminement le long du canal qui est vraiment taillé au cordeau et sacrément bien conservé depuis 3000 ans ! Retour en van, en faisant attention aux chiens car c’est ici que Françoise (rencontrée à Trujillo) s’est fait mordre par l’un d’eux. En redescendant vers Cajamarca, les loulous prennent un cours d’agriculture médiévale : labour avec charrue et bœufs sur des parcelles plus que pentues !

 

 

En cette fin de matinée, nous traversons Cajamarca pour nous rendre aux Ventillas de Otuzco. Une partie de la ville est construite sur des parties très pentues. En suivant les conseils du GPS, nous nous retrouvons dans une ruelle avec une pente vertigineuse puis face à un... escalier ! Bon, demi-tour et dorénavant, on ne suit que la rue principale !

 

Une fois Cajamarca traversé, nous prenons une route qui serpente dans une petite vallée assez peuplée. Nous arrivons au site des Ventillas de Otuzco mais difficile de se garer car aucun stationnement n’a été prévu... Nous pensions y manger, pas grave, nous continuons un peu pour nous garer plus loin sur un bas-côté. Après le déjeuner, demi-tour et nous stationnons moitié sur la chaussée, moitié sur le bas-côté afin de partir découvrir ce site funéraire daté de 800 ap JC. Impressionnante cette falaise transformée en gruyère par 337 niches où étaient vraisemblablement déposés des morts. Petit tour pour apprécier ce cimetière taillé à même la roche. En y regardant de plus près, des différences de traitement apparaissent, une des niches ayant même la forme d’une maison...

 

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Après ces deux visites, nous décidons de prendre la route des Banos del Inca (bains de l’inca) tous proches. Ce lieu est renommé car l’Inca Atahualpa y aurait séjourné avant de se faire séquestrer par les espagnols. Je me sens toujours en petite forme, Manu et les loulous vont repérer les lieux sans moi. En fait il y a une piscine en face des banos qui semblent plus intéresser Youenn et Auria. Sauf que le temps de se changer et la pluie se met à tomber ! Comme tout le monde est un peu fatigué, ce sera sieste générale ! Au réveil, le temps n’est pas plus encourageant... Nous sommes samedi et il nous reste une demi-journée d’école à faire avant la fin de la semaine, donc on sort les cahiers ! Nous dormirons sur le parking des termes en craignant une nuit bruyante mais en fait elle fut parfaitement calme...

 

Le lendemain matin, dimanche 22 mai, nous décidons de quitter la région de Cajamarca pour retourner sur la côté et avancer vers l’Equateur. Initialement, nous avions prévu de continuer par les Andes mais des voyageurs rencontrés précédemment nous ont mis en garde sur une piste entre Pérou et Equateur. Par temps humide, celle-ci n’est praticable qu’en 4x4, et encore... Comme ils annoncent de la pluie quasiment tous les jours la semaine suivante sur cette région, nous préférons par prudence faire demi-tour et passer par la Panaméricaine...

 

Nous redescendons par la même route qu’à l’aller, scène de vie quotidienne: toujours les travaux car la route s’est effondrée, décharge à ciel ouvert sur des kilomètres le long de la Panaméricaine, cochon vivant transporté à l’arrière d’un tuc-tuc... Normal quoi !!!

 

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La route nous mène au dernier site archéologique que nous visiterons au Pérou : le musée et le complexe de Sipan. Dans ce lieu ont été retrouvées plusieurs tombes de l’époque Moche d’un intérêt historique exceptionnel. La plus connue étant celle du seigneur Sipan en personne. Comme toujours, nous commençons par le musée pour bien comprendre le site que nous allons voir. Celui-ci est vraiment très bien fait. La première partie reprend l’histoire des cultures qui se sont succédées en mettant en parallèle le Pérou et la région de Sipan. C’est super pour nous car ça met de l’ordre dans tout ce que nous avons vu précédemment : Moche, Wari, Chimu, Incas... Les explications sont accompagnées de quelques exemples d’artisanat très bien choisis pour chaque culture. Petit film sur la découverte du site et ensuite plusieurs salles exposent une partie des vestiges retrouvés dans les différentes tombes du site. Chacune des tombes étant également reproduite au centre de la pièce concernée. Nous sommes toujours impressionnés par la finesse de l’art Moche ! Là encore des animaux sont représentés, surtout des hiboux qui étaient l’emblème de Sipan.

 

Après cette super visite, nous passons au site archéologique. Les excavations correspondant aux tombes retrouvées sont accessibles depuis un petit sentier. Chaque lieu funéraire a été reproduit ici tel qu’il a été découvert. Nous découvrons ainsi les différentes sépultures : le seigneur Sipan, un religieux, un vieux seigneur, tous accompagnés des offrandes déposées dans leur tombe. Nous poursuivons vers les anciens temples construits en terre et aujourd’hui très érodés. En montant, nous bénéficions d’une vue sur la vallée toute verte qui tranche dans les pentes arides des temples. Quand on pense que les Moches avaient réussi à irriguer et donc mettre en culture encore plus de terres qu’aujourd’hui... Quel peuple !!!

 

A la fin du parcours nous croisons plusieurs chouettes (type chevêche pour les connaisseurs) posées sur les ruines des temples. A défaut de hiboux... En retournant vers le van, nous croisons également pleins de colibri qui butinent dans les arbres. Ils vont tellement vite, que Manu n’arrive même pas à faire une seule photo correcte !

 

 

La matinée est bien entamée et nous souhaitons profiter de l’après-midi pour visiter le musée des tombes de Sipan. Celui-ci est localisé dans une autre ville, à Lambayeque plus au Nord. Il est très récent et expose lui aussi des éléments retrouvés sur le site de Sipan. Plusieurs voyageurs nous l’ont vivement conseillé car il s’agirait d’un des plus beau musée du pays. Malheureusement, à notre arrivée, le garde nous informe que celui-ci est fermé le lundi...Comme nous ne souhaitons pas nous attarder dans le coin, nous préférons continuer notre route direction l’Equateur.

 

Celle-ci est encore longue, rectiligne et traverse une zone désertique présentant assez peu d’intérêt. Nous passons par la ville de Piura qui est, d’après Manu, le lieu d’Amérique du Sud où les gens conduisent le moins bien. Et ce n’est pas peu dire... Heureusement, la route jusqu’en Equateur est asphaltée et de bonne qualité. Nous faisons une dernière escale péruvienne dans une paisible station-service du village de Las Lomas avant de franchir la frontière équatorienne le mardi 24 mai.

 

Ce passage de frontière s’effectue très bien puisque nous sommes quasiment les seuls à nous arrêter voir la douane et la migration. Des dizaines de voiture passent librement d’un pays à l’autre !!! Seul un couple d’allemand s’arrête également... Cette frontière est poreuse à tel point que nous sommes sortis du Pérou sans le savoir, les policiers nous ayant dit de passer sans la moindre formalité ! Du coup, les douaniers équatoriens nous demandent de faire marche arrière pour enregistrer notre sortie du Pérou avant d’entrer en Equateur...

 

Au final, nous sommes doublement contents : d’une part d’arriver dans ce nouveau pays qui nous attire beaucoup et d’autre part de quitter le Nord Pérou où nous ne nous sommes pas toujours sentis très à l’aise...

 

 


25/05/2016
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Lima et la Cordillère Blanche

En ce 7 mai 2016, nous quittons la ville de Pisco en direction de la capitale péruvienne, Lima. Nous suivons la route panaméricaine qui traverse toujours ces paysages désertiques coincés entre Océan Pacifique et cordillère des Andes. On roule bien et nous avons même la bonne surprise de nous retrouver sur une quatre voies ! Sauf que la chance va tourner... Au bout de quelques kilomètres, contrôle de police en pleine autoroute. Jusqu’à maintenant au Pérou, très peu de voitures avaient leurs phares allumés en journée. Manu les mettaient donc épisodiquement et là il les a oubliés, sachant que nous sommes en début d’après-midi sous un soleil de plomb. Sauf que forcément, c’est la première chose que voit le policier : papier du véhicule, permis de conduire, assurance, passeport... Et vous êtes en infraction car sans phares.

 

Là on s’emporte directement ! Il y a bien un cinquième des voitures qui roulent sans phares ! Le policier nous fait remarquer qu’elles sont toutes arrêtées, ce qui est vrai... Oui mais elles repartent très vite sans rien dire, ça nous étonnerait donc qu’elles se fassent verbaliser ! Si nous répond le policier, mais les gens ne paient pas sur place. On ne lâche pas le morceau et demandons à voir le texte de loi car il nous annonce une amende de 316 soles (soit 85€). Il nous le sort et il est effectivement obligatoire d’avoir ses phares allumés sur les « red viales » (ce qui est apparemment le cas de la panaméricaine). N’empêche, les péruviens conduisent n’importent comment, doublent dans les virages sur la bande continue sans visibilité, les flics ne sont pas mieux alors non on ne paiera pas ! Le flic en a marre et nous envoie un autre collègue. Cette fois-ci on la joue plus soft et au bout d’un bon quart d’heure de discussion, il nous laisse partir sans amende !!! Ouf...

 

Nous nous arrêtons dans une petite station balnéaire 30 km avant Lima pour dormir. On y trouve même des masques et tubas que nous achetons en prévision des Galapagos. Nous nous couchons et au milieu de la nuit, nous entendons Auria appeler : « J’ai faim ». Quoi ? Elle se redresse et Manu a tout juste le temps de saisir une poêle avant qu’Auria ait vomi tout son diner sur le plan de travail ! Le lendemain matin, rebelote, elle se vide de partout et ne peut rien avaler... Nous sommes à quelques kilomètres du site de Pachacamac que nous avons prévu de visiter dans la journée. Nous avançons donc sur la Panaméricaine et rejoignons rapidement la sortie vers ces ruines. Sauf que nous sommes le dimanche 1er mai, « dia de la madre » et que juste à côté de Pachacamac, il y a le parc du souvenir où affluent des milliers d’habitant de Lima pour déposer des fleurs. Nous nous retrouvons donc coincés dans un embouteillage monstre !

 

Avec patience, nous rejoignons le parking de ruines. Auria ne va vraiment pas mieux. Je décide donc de rester avec elle pendant que Youenn et Manu iront visiter. Ils commencent par le tout nouveau musée qui explique très clairement les différentes civilisations qui se sont succédées sur cet immense site archéologique aux portes de Lima : les cultures Lima, Huari, Ychma et enfin les incontournables Incas. Plusieurs très belles pièces retrouvées lors des fouilles garnissent les vitrines : collection de Quipu (ensembles de cordelettes à nœud qui servaient à compter), statues, masques funéraires, objets rituels. Le clou de l’exposition est sans conteste l’idole de Pachacamac qui trônait dans le temple peint. Il s’agit d’un immense bâton de bois sculpté sur sa totalité et parfaitement conservé.

 

Manu et Youenn se rendent ensuite sur l’ensemble archéologique qui est immense. Certains le font en voiture mais comme Auria ne se sent pas bien, ils le feront à pied. Ce qui est étonnant avec ce site, c’est qu’il a été successivement construit par plusieurs civilisations sur une durée de deux millénaires. La plupart des ruines sont en mauvais état car réalisées à partir d’abode (briques de terre crue) qui s’est progressivement érodée sous l’action combinée du vent et du sable. Les monuments incas, les plus récents, sont quant à eux relativement bien préservés.

 

Le tour commence par la maison des femmes choisies, bien restaurée, avec les ouvertures trapézoïdales classiques des constructions incas. Il se poursuit par un chemin qui longe des pyramides dotées de rampes d’accès (enfin des ruines conformes aux normes handicapées !). Il y en aurait 17 en tout sur le site, datant probablement de la période Ychma. Passage par l’édifice Taurichumpi depuis lequel le gouverneur inca gérait la production agricole de l’ensemble de la vallée de Lurin toute proche. Les habitations actuelles bordent vraiment les limites du site et plusieurs gardes surveillent aux jumelles que personne n’entre illégalement...

La suite est plus ancienne et donc très mal conservée : le vieux temple qui ressemble plutôt à une butte de sable, le temple peint caché derrière des bâches car en restauration, un cimetière antique... Nous finissons la visite par une montée au temple du soleil qui domine l’ensemble des ruines. Monument inca, il a été construit sur un promontoire naturel avec vue sur la mer. Il avait une fonction cérémonielle et accueillait très probablement des sacrifices humains (les femmes choisies dont nous avons vu la maison au départ).

 

 

Après ce grand tour, nous reprenons la route pour nous poser sur Lima. Cela permettra à Auria de se remettre et nous souhaitons en profiter pour essayer de réparer notre boiler (qui chauffe notre eau). Les voyageurs qui s’arrêtent sur Lima stationnent quasiment tous dans le quartier de Miraflores. Secteur huppé en bord de mer, il est très sécurisé et offre quelques lieux de bivouac potentiel. Nous trouvons assez facilement une place sur le boulevard Malecon entre grands immeubles haut standing et parc arboré qui surplombe la mer. Pas mal pour un bivouac dans une capitale ! Auria ne va toujours pas mieux et ses symptômes nous font penser à un virus. Je continue à m’occuper d’elle car elle fait vraiment peine à voir. Elle qui n’est pas grosse d’habitude, ne mange plus depuis deux jours... Nuit à dormir auprès de maman.

 

Manu a en stock une adresse de réparateur électrique susceptible de nous aider pour le boiler et une autre pour remplir la bouteille de gaz. Sauf que se promener avec le boiler et la bouteille de gaz dans Lima est un peu compliqué. Nous décidons donc de tout faire en van. Nous voici partis en fin de matinée et ça circule relativement bien. Nous arrivons dans la rue du vendeur de gaz et après plusieurs boutiques, nous trouvons quelqu’un susceptible de nous remplir notre bouteille argentine. Nous enchainons vers le lieu conseillé pour trouver un réparateur électrique. Une personne de Challa au sud du Pérou nous avait conseillé le señor Paruro à l’adresse Malvinas, avenida Argentina.

 

Et là c’est une autre paire de manche. Nous nous garons tout prêt de l’adresse et Manu part en reconnaissance. En fait il n’y a pas de señor Paruro mais une espèce de marché couvert qui fourmille de réparateur de téléphones, électroménager, hifi, télévisions... Ils sont des centaines avec chacun 3m² rempli de bric et de broc. Manu passe de stand en stand avec le boiler en entier (cuve de 10 L) et la carte électrique pour demander avec son espagnol rudimentaire qui pourrait bien l’aider. Après avoir été envoyé de stand en stand, il finit par tomber sur une personne qui s’intéresse à notre problème. Spécialisé dans la réparation de cartes électriques, il semble être la personne adéquate...

 

Quatre heures après et quatre composants électriques changés, le boiler paraît à nouveau marcher ! Nous le remontrons un peu plus tard avec notre bouteille de gaz pleine et effectivement il fonctionne ! Un des composants a dû être remonté à l’envers et à présent la lumière rouge indique que tout se passe bien (au lieu de la lumière verte) mais franchement on s’en fiche ! Du coup il est 16h30, nous retournons donc dans le quartier Miraflores pour bivouaquer...

 

Le lendemain matin, nouveau petit tour à la lavanderia. Auria ne se sent toujours pas bien et je suis resté avec elle toute la nuit. Nous décidons qu’elle restera au van toute la journée se reposer avec moi pendant que Youenn et Manu iront faire une visite éclair de Lima.

 

Ils partent pour cela prendre le bus vers le centre-ville qui est distant d’environ 10 km de notre lieu de bivouac. Impressionnant ce bus qui fonce dans l’avenue, frôlant les autres véhicules, klaxonnant à tout va ! Manu et Youenn se demandent encore comment ils sont passés à certains moments. Après un déjeuner dans un petit restaurant pour 10 soles chacun (2,5 €), ils se rendent sur la place centrale. Elle est entourée de la cathédrale (qui est fermée), du palais présidentiel et de très beaux monuments. N’ayant qu’une après-midi pour visiter, ils vont voir une personne de l’office du tourisme qui leur concocte un petit circuit.

 

Premier arrêt dans la casa de la literatura. Cette ancienne gare abrite aujourd’hui une exposition sur la littérature, la musique et le théâtre péruvien. Ensuite rapide visite des ruines d’un ancien quartier de Lima. Ils continuent vers le palais du gouvernement et font une petite incursion dans le quartier chinois. Retour par une des rues piétonnes pour un arrêt dans un Starbucks café afin de mettre à jour le blog. Au passage, ils auront l’occasion d’admirer quelques jolies façades d’église : San Francisco, San Augustin... Ensuite cap vers la belle place San Martin (général à l’origine de l’indépendance du Pérou) et les parcs qui longent l’avenue Arequipa.

 

 

La nuit commence à tomber et c’est le moment attendu par Youenn pour aller dans le parc de la Reserva afin de profiter de son « circuito magico del agua ». Il s’agit d’un parcours qui permet d’admirer de nuit des fontaines et jets d’eau de toute beauté. La visite commence avec une immense fontaine composée de nombreux jets d’eau qui s’illuminent de différentes couleurs et d’un geyser de 80 m de haut qui s’élève par moment. Impressionnant !!! Ensuite une farandole de jets d’eau de formes et couleurs diverses dans un bassin de 120 m de long. Le tunnel en jets d’eau ! Passage obligé à l’intérieur pour ressortir un peu humide mais ce n’est rien comparé à la fontaine au sein de laquelle il est possible de déambuler. Bien évidemment, les jets d’eau s’allument de manière aléatoire et au final tout le monde est trempé ! Youenn et Manu n’essaieront pas car après il faut retourner au van en bus... Ils finissent le circuit par la pyramide en jets d’eau, très spectaculaire !

 

Il se fait tard et il est temps de rentrer. Sauf que lorsqu’ils attendent le bus, celui-ci n’arrive pas. Les péruviens sont également surpris et certains préfèrent prendre un taxi. Suite au conseil d’une personne, Youenn et Manu reviennent par un autre bus. Ils arrivent bien fatigués alors qu’Auria de son côté garde une toute petite forme...

 

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Le lendemain matin, nous quittons Lima, d’autant plus qu’un agent de sécurité d’un immeuble voisin est venu me voir la veille pour savoir combien de temps nous comptions rester. Qui dit quartier chic, dit souvent habitants paranos... Nous sortons de Lima dans une circulation très dense et parfois très... bordélique ! Nous avançons un peu sur la panaméricaine pour dormir sur la côte dans la ville de Barranca. Auria se sent légèrement mieux mais elle ne mange quasiment rien...

 

Le lendemain, nous quittons l’océan Pacifique pour retourner vers les montagnes et la fameuse Cordillère Blanche. Il s’agit de la deuxième plus importante chaine de montagne au monde après l’Himalaya ! Nous passons du niveau de la mer à 4200 m d’altitude en une matinée... Nous traversons la Cordillère noire (nommée ainsi car elle est proche de la côte et ses pics ne sont donc pas enneigés). Nous remontons une jolie vallée qui offre un fort contraste : les bords de la rivière sont verts et cultivés alors que les pentes alentours sont totalement désertiques. Les habitants cultivent de nombreux fruits et légumes. Dans un village, des parcelles entières sont recouvertes de piments qui sèchent au soleil !

 

Après avoir passé un col, nous apercevons enfin la majestueuse Cordillère blanche et ses nombreux pics à plus de 6000 m. Petite pensée pour la Socarett qui s’est baladée quelques temps dans ce massif il n’y a pas si longtemps et en ont ramené un sacré souvenir !

 

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Une bonne partie de ces montagnes est inscrite dans le parc national Huascaran. Nous commençons notre visite de la région par une incursion dans ce parc par la piste qui mène au glacier Pastoruri. Nous allons jusqu’à l’entrée du parc et décidons de bivouaquer ici. Nous venons de prendre plus de 4000 m d’altitude, Auria est encore en très petite forme et il faut que Youenn fasse un peu école. En plus le temps est couvert et il se met à pleuvoir. Les gardes du parc sont super sympas et nous ouvrent le petit centre de visiteur qui nous sensibilise (si besoin était) au réchauffement climatique et la fonte des glaciers.

 

Le lendemain matin, après une nuit assez fraîche, nous entrons dans le parc. Celui-ci est très bien aménagé avec plusieurs points d’arrêt permettant d’observer les particularités écologiques du secteur. Première halte au niveau d’une zone humide (bofedal) qui permet la filtration des eaux issues de la montagne et chargées de nombreux minéraux parfois toxiques. Nous observons également une source d’eau gazeuse ! Bon l’eau est rougeâtre et clairement non potable...

 

Nous continuons la piste, escortés par un troupeau de mouton qui en veut pas se ranger... Nous finissons par les doubler et quelques mètres plus loin, un nouveau site d’observation. Nous nous arrêtons et les moutons repassent devant ! Cette fois-ci, l’arrêt nous permet de découvrir une plante rare et vraiment exceptionnelle : la Puya raimondi. Cette broméliacée est composée à sa base d’une boule de feuilles grasses et pointues atteignant 2 m d’envergure. Au bout de 40 à 100 ans, elle fleurit. Et quelle fleur ! Sa hampe florale, de forme phallique, peut atteindre jusqu’à 15 m de hauteur et comporter jusqu’à 20 000 fleurs ! Cette floraison est très rare et nous n’aurons pas l’occasion de la voir. Déjà, les pieds défleuris sont très impressionnants...

 

Nous poursuivons notre grimpette dans la vallée qui mène au glacier. Nous nous arrêtons au niveau d’un rocher comportant de vieilles peintures rupestres de formes humaines ou animales. Et la piste continue à monter tranquillement. Nous sommes à l’altitude du Mont Blanc (4810 m) et toujours pas en haut... Nous arrivons à un croisement où nous pouvons contempler plusieurs glaciers qui nous entourent. Un panneau explicatif nous montre la limite du glacier Pastoruri il y a plusieurs décennies. Et là nous prenons vraiment conscience du recul du glacier qui est aujourd’hui quelques kilomètres plus loin !

 

 

Nous atteignons finalement le parking d’où débute un chemin vers le glacier actuel. Nous sommes à 4900 m et dehors il commence à faire un peu froid ! Auria, bien que convalescente, voudrait quand même faire la balade. Tout le monde s’emmitoufle et nous voilà partis. Sauf que sans avoir mangé depuis plusieurs jours et à 4900 m, Auria préfère faire demi-tour au bout de quelques centaines de mètres à 4950 m d’altitude. Manu le raccompagne et je continue la petite ascension avec Youenn. Celle-ci nous mènera à 5050 m, au pied du glacier.

 

Spectacle éblouissant que cette masse neigeuse et ce lac glaciaire ! Nous voyons nettement les contours de l’ancienne emprise du glacier et à ce rythme, dans quelque dizaines d’années, il n’y aura plus de glace... Pourtant ce lieu n’a pas toujours été aussi froid. Avant la création des Andes, il y a plusieurs dizaines de millions d’années, vivaient ici une faune et une flore luxuriante.  Pour preuve les fossiles de végétation qui marquent certaines roches. Et que dire de ces dinosaures qui semblent figés par le froid, à moins qu’ils ne soient en plastique... Et oui des traces de dinosaures ont été retrouvés dans le parc ! Coïncidence car justement en ce moment, nos soirées cinéma nous ont conduits à revoir la saga « Jurassic park » avec Youenn !

 

Il est temps de revenir au van et de quitter ce lieu très impressionnant. Thé chaud pour tout le monde et nous redescendons un peu pour déjeuner à une altitude raisonnable. Bon 4300 m quand même...

 

 

Dans l’après-midi, nous ressortons du parc et prenons la route de la vallée qui sépare cordillères blanche et noire. Plus nous avançons, plus nous prenons conscience de l’ampleur de ce massif avec ces pics enneigés à perte de vue. Nous passons la ville de Huaraz et bivouaquons sur la place d’un village. Un habitant vient même nous voir pour nous dire de nous garer devant sa maison pour ne pas être embêtés la nuit... 

 

Auria va mieux et commence à manger un peu plus. Très doucement (imaginez pour ceux qui savent à quelle vitesse elle mange d’habitude), mais l’important est qu’elle reprenne des forces. Nous continuons dans la vallée et passons devant l’ancien village de Yungaï. Celui-ci a été totalement détruit suite au tremblement de terre de 1970. Quasiment toute la population a péri lors de cette catastrophe, soit environ 20 000 personnes. Aujourd’hui un lieu de mémoire a été édifié (le campo santo) au niveau de l’emplacement de l’ancien village. Il est surmonté d’un immense Christ qui ouvre les bras vers le ciel... façon de demander « mais pourquoi » ?

 

Nous bifurquons une nouvelle fois vers la Cordillère blanche et les lagunes de Llanganuco. La piste est assez cassante mais le spectacle magnifique. Nous passons au milieu de champs et maisons très bien entretenus avec pour point de mire le pic enneigé du Huascaran. Avec ses 6 768 m, il s’agit du point culminant du Pérou et du second plus haut sommet d’Amérique du Sud !

 

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Après 25 km réalisés en 2h (vraiment cassante cette piste...), nous atteignons la première lagune. Encaissée entre deux falaises qui tombent directement du Huascaran et du Huandoy (6 395 m), elle est magnifique. Les sédiments glaciaires lui donnent une teinte bleue turquoise balayéee par le vent qui s’engouffre entre ces deux pics 6 000 m. Petite balade le long du lac au milieu des quenuas, ces petits arbres à l’écorce orange qui s’effrite. Il y a bien des barques pour faire un tour sur les eaux glacées mais il y a également un vent à décorner les bœufs ! Nous observons des péruviens bien en peine pour manœuvrer leur embarcation et préférons rester sur la terre ferme. Nous croisons également un alpaga avec lequel j’essaie de sympathiser mais visiblement lui n’a pas l’air très enthousiaste. Il est même à deux doigts de me cracher dessus !

 

Nous continuons la piste jusqu’à une seconde lagune également d’un bleu intense. Nous nous stationnons à côté d’un van californien énorme et sacrément décoré. On se demande comment il est monté jusqu’ici... Nous hésitons à aller faire la rando qui monte à la laguna 69 mais en fonction des personnes interrogées, il faut de 3 à 5h pour faire l’aller-retour. Auria va mieux certes mais c’est encore un peu juste. Et en consultant notre application Ioverlander, nous apprenons que pour passer la nuit dans le parc, il faut s’acquitter du droit d’entrée pour 21 jours à 65 soles (17 €) par personne. Le calcul est vite fait et nous rebroussons chemin pour sortir du parc.

 

 

En  redescendant, nous passons la barrière d’entrée au parc et Manu a repéré une petite lagune (laguna Queuchua) hors parc national où il est possible de bivouaquer. Nous empruntons une piste qui se rétrécit au fur et à mesure et arrivons devant une magnifique étendue d’eau surplombée par le pic enneigé du Huandoy ! Nous décidons d’y rester pour faire un peu école et y passer la nuit. Il fait frais mais nous sommes un peu au bout du monde, sous l’œil protecteur de la cordillère blanche. Au petit matin, nous apercevons également la calotte neigeuse qui recouvre le Huascaran ! Manu se fait moitié chargé par un alpaga, visiblement nous sommes garés sur son petit déjeuner...

 

Nous redescendons et croisons en cours de route nos amis les basques que nous avions quittés un peu après Cusco. Ils ont commencé à monter mais la piste étant assez mauvaise, ils préfèrent continuer en taxi. Rencontre furtive car le chauffeur du taxi s’impatiente. Nous ne nous recroiserons plus car cette fois-ci : ils descendent et nous montons. Bonne fin de voyage à eux !

 

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Il reste encore plein de chose à faire dans la Cordillère Blanche. Mais le temps passe et nous prenons conscience qu’il nous reste moins de trois mois pour visiter le reste du Pérou, l’Equateur (avec une excursion de 12 jours au Galapagos) et la Colombie. Du coup il ne faut pas trop chômer ! Nous déjeunons sur une place de village devant une église fraichement repeinte. Puis nous reprenons la route vers le Pacifique, objectif le site archéologique de Sechin. En ce dimanche du 15 mai, nous partons le matin de 3800 m d’altitude pour descendre à 2500 m, remonter à 4200 m et finalement redescendre quasiment au niveau de la mer ! Sacré yo-yo ! Nous bénéficions au passage d’une vue imprenable sur la ville de Huaraz dominée par la Cordillère blanche...

 

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NB : nos amis voyageurs, la famille Lecomte, sont en train d'écrire un livre qui sortira à la rentrée. Ce sera un carnet de bord, mais aussi quelques bons plans de voyage. Si vous êtes intéressés, voici leur site Internet : surlesroutesdameriquedusud.jimdo.com

 


18/05/2016
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Nasca et Paracas

Dimanche 1er mai, nous quittons les Andes et ses contreforts pour le Pacifique. Ça fait presque deux mois que nous n’avons pas vu la mer et les enfants sont impatients de mettre les pieds dans l’eau. Après avoir quitté Arequipa, nous continuons la longue descente à travers le désert qui longe l’océan. Nous ne nous attendions pas à voir de si grandes étendues de sables, dunes et montagnes arides dans notre voyage ! Au sommet d’une butte, l’horizon s’ouvre et nous pouvons enfin revoir le Pacifique ! Nous arrivons sur le village de la Puntilla qui longe une immense plage sauvage seulement peuplée par les oiseaux. Le village est quasiment désert, certainement car nous sommes hors saison... Impression étonnante que nous offrent ces maisons qui paraissent abandonnées, ses étendues de sable fin qui s’étendent à l’infini et cette brume qui rend l’horizon presque flou.

 

Les loulous en profitent pour tremper les pieds dans l’eau mais ils n’iront pas plus loin. Avec les courants, l’eau froide et les énormes vagues, il est plus sage de rester jouer sur le sable. Petite partie de frisbee, trous dans le sable, observation des oiseaux marins. Sur ce dernier point, nous nous en donnons à cœur joie avec les pélicans qui surfent quasiment sur les vagues, les fous qui font des piqués pour pêcher, les milliers de goélands et un étonnant oiseau au bec rouge démesuré ! Manu se fait plaisir avec l’appareil photo...

 

Nous sommes à présent sur la panaméricaine qui traverse l’ensemble du continent. Nous pensions bien rouler mais en fait ce n’est pas vraiment le cas. Pas mal de camions qui roulent à des vitesses variant de 15 à 100 km/h ! Beaucoup de virages, montées, descentes en longeant la falaise qui borde la mer... Et quelques éboulements par-ci par-là qui rendent la route assez dangereuse. Du coup nous dépassons péniblement les 40 km/h de moyenne. Nous avions repéré un point de bivouac sur une plage un peu à l’écart. Nous y arrivons de nuit, descendons par une piste assez mauvaise sur 3 km pour nous rendre compte que l’accès est fermé par une chaine ! Bon bah demi-tour vers le village de Challa que nous venons de dépasser... Nous dormons un peu en hauteur face à la plage sous la protection d’un vautour au petit matin !

 

 

Le lendemain, nous reprenons la route qui devient progressivement plus rectiligne et bien meilleure. Elle nous permet d’arriver au cimetière antique de Chauchilla en milieu d’après-midi. Nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres de Nazca et décidons de visiter cet ossuaire comprenant de nombreuses momies très bien conservées avant de dormir sur le parking du site. Vous vous douterez bien qu’Auria préfèrera s’abstenir de la visite et rester dans le van pendant que nous partons à la découverte de ce lieu étonnant.

 

De nombreuses tombes ont été découvertes dans ce lieu désertique au milieu de nulle part. Elles contiennent des momies et offrandes qui ont été très bien préservées dans ce lieu où il ne pleut pas tous les ans ! Certaines tombes ont été dégagées, a priori par des pilleurs, et les momies ont été laissées en place en l’absence de subventions pour réaliser des études plus poussées. C’est assez surprenant mais aussi assez macabre... Il y aussi bien des hommes, des femmes que des enfants. Certaines momies ont conservé leur chevelure parfois longue de 2 m façon rasta. Elles étaient pour la plupart entourées de tissus de coton et peintes en rouge ou noir pour assurer une meilleure préservation. Cette mise en scène a un petit air de pirates de Caraïbes ! Spécial comme ambiance mais on aime bien en fait... La nuit sur site est très calme et nous ne sommes même pas hantés par les âmes des momies toutes proches ! En plus, le ciel dégagé et l’absence de lumières permettent de voir des milliers d’étoile à la nuit tombée...

 

Avertissement : les images que vous allez voir peuvent choquer un jeune public !!!

 

 

Nous continuons ensuite en passant la ville de Nazca car nous avons rendez-vous avec nos amis les Mollalpagas un peu plus loin, au géoglyphes de Palpa. Nous les avions laissés en bien mauvaise posture il y a trois mois après leur gros problème mécanique du côté de Calama au nord du Chili. Depuis tout va bien pour eux et nous sommes bien contents de les revoir ! Auria est plus qu’impatiente de revoir sa copine Anaïs et bizarrement elle était la première levée ce matin...

 

En passant sur la panaméricaine, nous sommes fascinés par certains métiers absent de notre beau pays : laveuse de plot de chantier au péage, peintre des poteaux qui tiennent les panneaux de signalisation (ils étaient quatre pour un poteau), balayeur du bas-côté de la route au milieu du désert. Par contre, bizarrement, personne n’est chargé de ramasser les déchets accumulés aux abords des grandes villes...

 

Après ce petit constat qui nous rend perplexe, nous arrivons en avance afin de faire un peu d’école sous la chaleur de fin de matinée, le thermomètre atteignant 42°C. Et un peu avant midi, nous apercevons le camping-car qui arrive, bien chargé, car les Mollas sont pour 3 semaines accompagnés du papa de Sylvain et du frère d’Audrey. Pour la petite histoire, Manu avait déjà croisé le papa de Sylvain... à Anvers quand il emmenait le van pour le mettre sur le bateau ! Et oui, grâce à eux il avait pu revenir du port et prendre son train dans le centre d’Anvers sans avoir à faire du stop... Encore merci à eux en passant !

 

Nous prenons l’apéritif sur le parking devant la panaméricaine avec toutes les deux minutes le klaxon de routiers pour nous faire coucou ! Visiblement nous ne passons pas inaperçus !!! Nous ouvrons la bouteille de Coteau du Layon apportée par les parents de Manu et conservée dans l’attente de cette occasion (Audrey nous aillant fait part de son penchant pour ce doux breuvage !). Les enfants se retrouvent eux aussi avec plaisir et les filles s’échangent même leurs cadeaux respectifs !


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Dans la joie de ces retrouvailles, nous en profitons pour monter au mirador qui offre une vue sur les géoglyphes de Palpa. Malgré un soleil de face, nous arrivons à discerner, dessinés sur des collines : la famille royale, le chasseur, le paysan au chapeau... Quand on pense que ces géoglyphes ont environ 2500 ans !

 

Nous décidons de passer la journée et la soirée ensemble avant de nous quitter le lendemain, eux partant vers Cusco et nous vers Lima. Les Mollas ont réservé un vol pour voir les lignes de Nazca du ciel à 8h le jour suivant. J’étais bien tenté par l’expérience mais Manu préférait s’abstenir de peur d’être malade dans l’avion. Du coup, pris dans le mouvement, nous réservons également pour survoler les lignes le lendemain matin. Manu restera à surveiller les véhicules car voir les petits coucous virevolter dans le ciel ne l’a pas rassuré quant à l’état de son estomac dans l’avion ! Par contre Youenn et Auria sont également motivés, nous serons donc trois !

 

Notre journée se poursuit par la visite du musée Maria Reiche. Cette allemande est arrivée au Pérou en 1941 et a consacré sa vie à l’étude et la restauration des lignes de Nazca. Elle est très respectée dans le coin car elle a longtemps arpenté seule le désert à chercher une signification à ces motifs géométriques. La préservation du site lui doit également beaucoup car le peu de subventions qu’elle arrivait à réunir était essentiellement dédié au salaire de gardes s’assurant que personne ne saccage les lignes. Pour la petite histoire Maria Reiche se promenait très souvent avec un balai pour restaurer les lignes et les rendre plus visible, sacrée femme ! Hormis quelques documents de travail, des photos et le lieu de vie des premières années de Maria, le musée permet également de découvrir quelques poteries de la culture Nazca.

 

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En soirée, nous revenons sur Nasca pour nous rendre au planetarium de l’hôtel des lignes de Nazca. Une projection en français explique l’état des connaissances sur ce mystère archéologique. Assez bien fait, il nous permet de mieux comprendre les débats qui perdurent à ce jour.

 

Pour faire simple, on ne sait pas aujourd’hui avec certitude quel était le rôle des lignes dessinées dans le sol. Ce dont on est sûr, c’est qu’il y a deux types de représentations : des motifs zoomorphes (singe, baleine, condor...) et des lignes. Elles dateraient d’époques différentes. Pour le reste, rien n’a pu être prouvé. Maria Reiche pensait qu’il y avait un lien entre ces représentations et la cosmologie : lignes en direction du soleil couchant au solstice, formes animales dans lesquelles peuvent s’insérer des constellations... Pourtant, les dernières études tendent plutôt à montrer que ces lignes avaient une vocation rituelle. Des cérémonies étaient organisées et les gens de Nazca défilaient en suivant le cheminement dessiné par les lignes. De notre côté, nous ne sommes pas plus convaincus par l’une que par l’autre, les inscriptions ayant été réalisées sur une période de plusieurs siècle, il n’est pas improbable que leur fonction ait évolué au cours du temps.

 

En soirée, nous nous installons devant le parking de l’hôtel, sortons les table et nous voilà reparti pour un apéro et un bon repas ! Cette fois-ci, nous dégustons notre premier pastis depuis plus de 8 mois (ramené par le papa de Sylvain) que nous complétons avec une boisson plus locale : du Pisco... La soirée se prolonge à discuter, échanger nos expériences et nos bons plans. Sauf que le lendemain, il y a un avion à prendre à 8h !

 

Au petit matin, tout le monde est debout. Sylvain s’est arrangé pour que nous soyons acheminés depuis notre lieu de bivouac à l’aéroport. Nous voilà donc tous partis, sauf Manu qui profitera de la connexion Wifi récupérée auprès de l’hôtel pour mettre à jour le blog. Nous arrivons à l’aéroport de Nazca et sommes tous pesés afin de mieux répartir le poids dans l’avion 6 places que nous allons prendre. Ça rassure un peu... Nous nous installons et nous voilà parti pour une bonne demi-heure de vol.

 

Moment très excitant car nous survolons les lignes de Nazca ! L’avion vire d’un bord à l’autre pour que tout le monde profite du spectacle ! Nous découvrons les lignes mais aussi tous les animaux représentés par les nazcas : la baleine, le chien, le singe, le colibri, l’araignée, le condor, les mains, l’arbre défilent sous nos yeux. Youenn est aux anges dans l’avion, tant mieux car il rêve de devenir pilote... Auria n’est pas très bien mais fait face avec courage. A l’arrivée, elle nous dira que deux minutes de plus et elle vomissait ! Chez les Mollas, certains sortent avec un teint bien blanc, mais nous ne citerons pas de nom !!! En tout cas, sacrée expérience...

 

 

Un petit café pour nous remettre de nos acrobaties aériennes et nous repartons avec les Mollas pour visiter ensemble un dernier site. Il s’agit d’aqueducs réalisés par les nazcas pour canaliser les écoulements d’eau et gérer cette ressource très précieuse en ce territoire aride. Le guide du planétarium nous expliquait que dans certains quartiers, les gens n’ont un accès à l’eau qu’une heure par jour. Ce qui n’empêchait pas en passant l’hôtel d’avoir une immense piscine...

 

Une fois de plus les aménagements suivent une logique très géométrique. Des sortes de puits en colimaçons ont été construits à l’aide de galets de la rivière toute proche. Nous ne savons pas trop s’ils permettaient d’accéder à la nappe d’eau souterraine ou à entretenir les canalisations d’eau. En tout cas il y en a toute une ribambelle sur quelques centaines de mètres. Nous descendons sur plusieurs d’entre eux et les enfants s’amusent en voyant les petits poissons qui nagent dans l’eau limpide. Manu entend même un « croa » près d’un arbre, une grenouille ? Et bien non, c’est un oiseau qui chante ! Peut-être vient-il d’avaler une grenouille, qui sait ?

 

Sur cette dernière visite commune, nous disons au revoir aux Mollas avec le plaisir de tous les moments que nous avons partagés ensemble. Ils repartent d’Uruguay et nous de Colombie, la prochaine fois que nos routes se croiserons, ce sera donc en France ! Bonne route à eux !

 

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Pour notre part, nous retournons devant l’hôtel afin de profiter de la connexion wifi pour réserver nos hébergements pour les Galapagos au mois de juin. Ça ne durera pas bien longtemps car la gérante de l’hôtel nous demande assez vite de partir ou de payer 50 soles pour la journée (soit plus de 12€)... Nous reprenons donc la route vers les lignes de Nazca que nous observerons cette fois-ci depuis le sol. Enfin presque car celles-ci ne sont pas visibles sans prendre un peu de hauteur. Nous monterons donc successivement sur une colline puis sur un mirador aménagé en bord de Panaméricaine. Forcément on voit moins de choses que depuis l’avion mais ça permet à Manu d’avoir une première impression de l’étendue des figures.

 

Nous arrivons en fin d’après-midi au niveau d’un dernier site de la culture Nazca. Il s’agit de lignes qui servaient probablement aux observations astronomiques. Nous montons à un nouveau mirador pour une vue en surplomb sur les lignes et la vallée. Nous restons stationnés sur le parking de ce site pour une nouvelle nuit tranquille.

 

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Nous prenons ensuite la direction de la ville d’Ica, réputée pour la production de Pisco, l’alcool national péruvien. Nous avons prévu la visite de la bodega de Vista Alegre. Par contre nous n’avons pas trop d’indication sur sa localisation. Manu demande à un taxi qui lui indique un lieu le long de la Panaméricaine de l’autre côté d’Ica. Nous décidons donc d’inverser l’ordre de notre programme et de commencer par l’oasis de Huacachina toute proche.

 

Nous y arrivons en fin de matinée. Surprenante cette lagune plantée au milieu de dunes de sable immenses aux portes d’une grande ville ! En tout cas du haut c’est très beau. Quand on descend les routes sont défoncées et les buggies qui défilent dans les rues font un bruit assourdissant... Nous allons faire le tour à pied de la lagune sur la promenade aménagée, ce qui est assez rapide. Nous décidons donc de piqueniquer sur ses bords pour profiter de ce cadre enchanteur. Petit tour dans un café car Manu souhaiterait skyper avec sa famille réunie en ce jeudi de l’ascension. De mon côté je souhaiterais finir les réservations pour les Galapagos. La connexion n’est pas terrible et Manu doit se contenter d’un coup de Whatsapp... Quant aux Galapagos, je ne pourrai pas finir la totalité des démarches !

 

En milieu d’après-midi, Manu et Youenn décident de profiter de ce lieu un peu hors normes pour faire une activité un peu hors normes également : du surf des sables ! Il est possible de combiner cette activité avec un tour de buggy mais ce n’est pas trop notre truc, alors nous louons seulement deux surfs. Voilà Manu et Youenn équipés partis gravir les dunes pour les redescendre sur leur planche artisanale. Celles-ci disposent de fixations à scratch et il faut les frotter à la bougie (faisant office de paraffine) avant de descendre... Manu a l’habitude du snowboard mais pour Youenn c’est une première. Il se débrouillera plutôt bien malgré quelques gamelles mémorables la tête dans le sable ! Manu aussi aura le droit à quelques gadins : la planche aillant une glisse limitée, il lui arrive de se planter dans le sable et dans ces cas-là, vol plané garanti !!!  Ils reviendront couverts de sable mais contents de cette nouvelle expérience.

 

Pendant ce temps-là avec Auria, nous profiterons de la lagune entourée de palmiers pour faire un petit tour de pédalo... Moins technique que le surf de sable mais nous avons malgré tout failli rester coincées sur une berge !

Le temps passe vite et nous restons dormir sur place dans une des rues de l’oasis. Sauf que cette dernière, bien calme dans la journée (en omettant le bruit assourdissant des buggies), se transforme en véritable rave-party à la nuit tombée. Forcément deux voitures se garent juste à côté du van, ouvrent leur coffre et mettent la sono à fond ! On se croirait en Argentine... A 1h du matin, Manu n’en peut plus et décide de bouger le van dans un coin de la rue un peu plus calme. Ouf !

 

Au petit déjeuner, nous voyons un ouvrier faire des allers et retours devant le van, que peut-il bien se passer ? Manu sort et surprise, le bout de rue où nous sommes garés vient d’être fermé par des barrières car ils creusent une tranchée juste derrière nous... Manu demande si on peut passer et on lui répond comme d’habitude : « si, normal ! ».

 

 

Après cette nuit agitée, nous partons à la recherche de la bodega laissée de côté la veille. Bon finalement nous n’arriverons jamais à la trouver et nous n’insisterons pas, préférant prendre la direction de la réserve naturelle de Paracas. Nous poursuivons sur la Panaméricaine, toujours dans un paysage quasiment désertique.

 

Nous arrivons à Paracas où nous achetons des billets pour aller jusqu’aux îles Ballestas le lendemain matin. Ensuite, nous prenons la route qui mène à la partie côtière de la réserve. Nous commençons par la visite du centre d’interprétation, plutôt bien fait mais en travaux. De là une ballade nous mène à un point de vue sur une plage où s’alimentent les oiseaux. Ils sont un peu loin mais nous distinguons flamants, huitriers, goélands, gravelots... Le vent est également très présent et il est bien difficile de tenir les jumelles sans trembler !

 

Nous reprenons le van pour rouler sur une piste jusqu’à la playa roja (plage rouge). Son nom provient de la couleur rouge de son sable. Là encore, nous pouvons observer de nombreux oiseaux comme la sterne inca, des cormorans, huitriers ou encore quelques vautours venus voir si rien ne traînait dans les parages. Très sympa car les oiseaux pêchent juste devant nos yeux ! Nous profitons de ce cadre magnifique pour prendre notre déjeuner. Un ouvrier qui travaille sur le chantier tout proche (en fait tout est en chantier dans la réserve : les bâtiments, les parkings, les pistes...) vient toquer à la porte. Il nous donne gentiment deux petits poissons qu’il vient de pêcher. Nous le remercions même si nous ne savons pas trop quoi en faire...

 

Nous continuons jusqu’au petit port de Lagunillas où les bateaux reviennent de la pêche. Quelques pélicans sont bien évidemment aux aguets ! Ce secteur présente un intérêt plus limité si ce n’est pour ses restaurants mais nous venons de manger... Manu en profite pour aider à pousser une voiture qui n’arrive pas à démarrer et nous repartons.

 

Là nous hésitons car nous sommes tentés par la plage de la Mina mais la piste qui y mène est en travaux et défoncée. Il y a bien des traces à côté dans le sable mais nous ne savons pas trop quoi en penser, sachant que nous n’avons pas de plaques de désensablage. Pas grave, on tente quand même et nous avons eu raison car le sol est assez dur, nous passerons sans problème. Cette plage doit son nom à d’anciennes petites mines de charbon. Située dans une petite crique, elle est plutôt jolie avec son eau limpide. Les loulous mettront les pieds dedans mais elle est un peu fraîche...

 

 

Nous revenons ensuite sur nos pas. Impossible de se rendre au site de « la cathédrale » (formation rocheuse sur la côte) car celle-ci s’est en partie effondrée lors du tremblement de terre de 2007 et la piste qui y mène est... en travaux ! Nous retournons donc sur Paracas au niveau d’un point de bivouac qui nous a été conseillé par nos amis les Janco. Celui-ci se situe sur le bord d’une plage juste au sud de Paracas, à la limite de la réserve naturelle. C’est un lieu privilégié par les kite surfeurs car il y a souvent du vent et nous pouvons le confirmer ! Nous pensions initialement nous baigner mais le vent est vraiment trop fort et rend l’eau gelée. Pas grave, nous profiterons du spectacle des kites surf et du panorama sur le soleil couchant !

 

Nous nous réveillons au petit matin car nous avons rendez-vous à 8h au port pour aller aux iles Ballestas. Nous avons le privilège de pouvoir observer des centaines d’oiseaux qui défilent et viennent s’alimenter sur la plage pendant que nous prenons notre petit déjeuner !

 

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Arrivés au port, nous montons sur un des puissants bateaux en direction de la partie marine de la réserve naturelle de Paracas. Notre ballade commence par un passage devant Puerto General San Martin où est exporté le sel de Paracas. Celui-ci est récolté dans des lagunes toutes proches au sein de la réserve. Nous passons devant un immense candélabre dessiné dans le sable. En fait celui-ci aurait même été creusé dans la roche puis le vent l’aurait recouvert de sable. Sa signification reste un mystère : représentation du cactus sacré des nascas ou point de repère pour les marins espagnols ? Personne ne peut le dire avec certitude...

 

Nous poursuivons pour arriver aux iles Ballestas, point d’orgue de notre petite virée. Ces ilots rocheux sont littéralement couverts d’oiseaux marins. Impressionnant, il y en a des dizaines de milliers qui sont à touche touche sur les falaises ! Essentiellement des fous et des goélands, mais nous avons aussi pu observer des pélicans, manchots de Humbolt, cormorans, sternes... Ils font un sacré chahut et le bateau se promène d’ile en ile pour nous permettre d’admirer le spectacle.

 

Un peu plus loin nous passons également devant quelques vestiges des ports et bâtiments qui permettaient d’exploiter le guano. Cette récolte continue mais seulement tous les sept ans et ce n’est plus la folie qu’ont connues les Ballestas au 19ème siècle. Les charpentes de port qui restent sont aujourd’hui colonisées par les oiseaux !

 

Nous croisons également quelques lions de mer affalés sur des rochers. Ils pêchent la nuit et dorment le jour. Visiblement on dérange certains d’entre eux en pleine sieste... Nous finissons notre tour par la nurserie, une plage abritée où les lions de mer mettent bas. Il y a quelques jeunes sur la plage et des vautours venus se repaître du placenta lié aux accouchements et des éventuels jeunes qui n’arrivent pas à passer les premiers jours !

 

Des images plein les yeux, nous retournons au port accompagnés de quelques oiseaux qui semblent faire la course avec le bateau. Et pour tout dire, les pélicans en rase motte sont bien plus rapides que nous !

 

 

Sur ce, nous poursuivons sur la ville de Pisco afin de manger un petit ceviche (plat typique péruvien à base de poisson cru, citron, sel et oignons). Ensuite nous reprenons la panaméricaine, cap sur Lima !


10/05/2016
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De Cusco à Arequipa

En ce 21 avril, après notre périple en vallée sacrée, nous retournons sur Cusco direction le camping de Quinta Lala. Nous avons prévu d’y retrouver nos amis basques et d’en profiter pour faire une grosse lessive... Nous arrivons sur Cusco en tout début d’après-midi et décidons de commencer par un tour au supermarché pour refaire le plein de vivres. Pendant nos achats un énorme orage éclate, le parking du magasin est inondé ! Les pieds trempés, nous rentrons dans le van et prenons la route du camping. Sauf que le terrain de celui-ci est en herbe, légèrement en pente et rendu extrêmement gras par le déluge qui vient de s’abattre... Manu tente une marche arrière pour se garer un peu plus haut sur un secteur plat et... patine sans pouvoir monter ! Première fois que nous ne pouvons pas aller où nous souhaitons et c’est dans un camping ! Qu’à cela ne tienne, nous nous stationnerons un peu plus bas !

 

Le lendemain matin, le terrain est toujours aussi spongieux et après avoir poussé le combi Volkswagen d’un couple d’allemands, tout le monde nous aide à remonter la pente. En fait le van ne s’en sort pas mal et ne patine même pas... Il est temps pour nous de prendre le large vers Arequipa et de quitter Cusco et la vallée sacrée ! Nous avons beaucoup aimé ce lieu enchanté et avons beaucoup appris sur la culture incas.

 

Nous reprenons la route par laquelle nous sommes arrivés il y a une dizaine de jours. Nous nous arrêtons en soirée à côté du site de Rahqi qui accueille les ruines du temple de Viracocha. La petite piste qui mène au site est défoncée ! Et nous verrons le lendemain matin toute la communauté du village, soit une bonne cinquantaine de personnes avec pelles et brouettes pour refaire la piste ! Nous dormons tranquillement et l’animation n’arrive que le lendemain matin avec les premiers cars qui exécutent leur demi-tour devant nos yeux.

 

Une fois prêts, nous partons à la découverte du site archéologique. Il est assez vaste et la plupart des tours opérateurs se concentrent sur les deux ou trois monuments principaux. De notre côté, nous faisons une jolie promenade. Après une halte aux fontaines, nous cheminons au milieu des parcelles en partie encore cultivées et entourées d’antiques murets de pierres sèches. Nous revenons vers le site en traversant les grands bâtiments qui permettaient de loger la population. C’est assez étonnant toutes ces sortes d’immeubles semblables qui pourraient presque donner l’impression de barres HLM incas !!! Nous continuons par les Qolqas, bâtiments cylindriques de pierre qui permettaient de stocker les récoltes. Alors là nous sommes estomaqués car il y en a vraiment beaucoup. Nous sommes dans une vallée fertile et la production agricole devait vraiment être très conséquente ! Certaines de ces qolqas sont réhabilitées avec leur toit de chaume, on se rend compte de l’immense espace de stockage et de la fraicheur qui règne à l’intérieur... Nous finissons tout naturellement par le temple de Viracocha dont il reste un mur de 15 m de haut et quelques colonnes plus ou moins bien conservées... 

 

 

Nous allons repartir quand nous croisons... Mehdi et Béa, la famille basque avec qui nous étions au camping de Cusco ! Décidément le coin est petit ! Nous discutons un peu et continuons notre longue route vers Arequipa. Petite pause le midi devant les thermes d’Agua Calientes qui bordent la route. Nous n’irons pas nous baigner car en ce samedi, ils sont bondés de monde et l’eau nous semble bien marron... Par contre nous décidons de faire une expérience culinaire. A l’entrée des thermes, des femmes proposent des cuys cuits au four. Qu’est-ce que les cuys (prononcer couilles...) me direz-vous ? Et bien ce sont des cochons d’Inde... Ils sont préparés entiers et Auria ne veut pas les voir avant de les manger. Conclusion : il n’y a pas grand-chose à manger, la chaire se situe entre le poulet et le lapin et question goût, c’est plutôt infect !

 

La route continue et nous recroisons nos amis basques puis une famille suisse en haut d’un col ! C’est la route de Cusco et il y a vraiment du monde à passer par là ! A l’aller, nous avions traversé la ville de Juliaca qui était laide, sale et poussiéreuse. Nous décidons donc de prendre une autre route pour éviter d’y repasser et plutôt nous arrêter dans le village de Lampa. Très joli et très tranquille, nous y passerons une petite journée. Visite du village et de l’église qui est magnifique de l’extérieur. Lampa est réputée pour ses groupes de folklores et plusieurs statues représentent les différents musiciens traditionnels ! On repart dans l’après-midi en prenant la piste qui rejoint la route d’Arequipa. Nous sommes un peu seul au monde, au milieu de la campagne péruvienne avec ses champs et ses quelques bêtes qui se promènent ci et là, et des fois bloquent un peu la piste !

 

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La route est assez longue mais très jolie. Nous passons la nuit à l’entrée du village de Santa Lucia. Une fois la nuit tombée, un monsieur vient toquer à la porte pour nous demander de payer pour qu’il veille sur nous toute la nuit. Manu lui explique gentiment que nous n’avons pas besoin de son aide et il repart un peu penaud... Après une nuit fraîche mais tranquille, nous décidons de commencer par le canyon de Colca avant de nous rendre sur Arequipa. Il s’agit d’un des canyons les plus profonds du monde et surtout il est possible d’y observer des condors de très près ! Nous bifurquons donc de la route principale et décidons en début d’après-midi de nous stationner en pleine puna, derrière un ancien centre d’interprétation touristique abandonné, pour faire l’école et deux trois bricoles. Nous sommes peinards mais sentons dans la soirée que le temps se rafraîchit. Nous sommes à 4 400 m d’altitude et les nuits peuvent être très fraîches !

 

La surprise arrive à 5h du matin quand nous entendons cogner à la fenêtre. Manu se réveille et veut regarder par la vitre, sauf de celle-ci est recouverte de givre à l’intérieur ! Obligé de gratter, une personne à moto attend de l’autre côté. En fait il s’agit d’un monsieur très sympa qui nous explique qu’il fait un tour dans la réserve naturelle où nous dormons pour voir si tout se passe bien. Comment lui dire... avant qu’il ne nous réveille oui, mais maintenant on a un peu froid !!!

 

La route qui mène au canyon de Colca est magnifique, nous croisons oiseaux, troupeaux d’alpagas et des paysages superbes. Nous passons par le mirador des volcans, situé à 4 900 m d’altitude et qui permet d’observer tous les volcans alentours.

 

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Nous arrivons enfin dans la vallée de Colca. Ce cours d’eau s’écoule tout d’abord dans une très belle vallée verdoyante avant de progressivement s’encaisser et créer le célèbre canyon. La partie la plus profonde est compliquée à visiter car on ne peut s’y rendre qu’à pied et les treks durent la plupart du temps plusieurs jours. En revanche, la vallée est très accessible. Nous arrivons par le village d’entrée de Chivay où nous nous arrêtons pour une petite ballade. Nous passons au niveau d’un ancien pont inca qui franchit le ruisseau Colca, déjà un peu encaissé, pour rejoindre un site archéologique. Perché sur un promontoire, il est composé de petits bâtiments circulaires en pierres, d’un antique lieu d’observation astronomique et d’un amphithéâtre. La vallée a toujours été un lieu de passage très fréquenté et il n’est pas étonnant d’y retrouver toutes ces ruines...

 

Nous déambulons également dans le village assez tranquille. Il dispose, comme Lampa, de nombreuses statues de musiciens traditionnels qui décorent la rue principale. Petites courses et retour au van pour manger avant de nous avancer vers le canyon.

 

 

Nous reprenons donc la route en ce début d’après-midi vers la Cruz del Condor, lieu avec une vue sur le canyon et l’envol des condors le matin. Le trajet serpente sur les flancs de la vallée qui s’encaisse progressivement. Les paysages sont somptueux ! Petit détour par le village de Yanque jusqu’au pont Cervantes qui traverse la rivière au niveau d’un passage plus étroit de la rivière. Juste à côté se situent les thermes de Chalcapi mais ils ne nous tentent pas vraiment. Nous poursuivons en longeant la rivière sur les flancs du versant sud de la vallée. Plusieurs miradors permettent d’apprécier les lieux et de faire quelques photos ! Déviation au niveau du village de Maca car la piste principale semble bloquée et un riverain nous explique que si nous la prenons, nous allons « souffrir »... Nous passons ensuite sous un tunnel qui provoquerait une crise d’angoisse chez tout contrôleur de la sécurité qui se respecte : taillé à même une roche qui paraît assez friable, il ne dispose ni de lumière, ni d’aération, ni de rien du tout en fait...

 

En fin d’après-midi, après cette très belle route, nous parvenons au parking de la Cruz del condor. Petit tour pour repérer les lieux en prévision du lendemain matin et nous voyons déjà quelques condors nous passer au-dessus de la tête, ça promet !!! Nous dormons au calme sur ce parking désert dans la soirée.

 

 

Réveil à 7h30 pour être fin prêt une heure plus tard afin de ne pas rater les condors. Les premiers bus sont arrivés et des personnes attendent au niveau des lieux d’observation. Le parking se remplit petit à petit et vers 8h45, les premiers condors apparaissent. Ensuite, c’est une heure de spectacle magique avec ces immenses rapaces qui effectuent leur balai dans le ciel. Ils profitent du réchauffement de la paroi et des courants d’air chaud ascendant pour s’envoler et prendre le large. Certains condors passent à quelques mètres de nous et nous entendons le souffle du vent dans leurs plumes ! Que dire ? C’est juste magique !!!

 

Vers 9h15, les premiers bus repartent et à 10h nous sommes quasiment seuls sur le site ! Il y a tout un cheminement qui mène à différents observatoires, nous profitons du beau temps et du reste de la matinée pour nous balader et profiter des lieux.

 

 

Nous reprenons ensuite un peu la route pour nous rendre au village de Cabanaconde. On arrive dans un secteur très rural avec beaucoup plus d’ânes que de véhicules motorisés. A l’entrée du village, nous sommes même bloqués par des ânes car deux groupes se croisent et un petit se trompe de groupe en partant dans le mauvais sens ! Son propriétaire est obligé de lui courir après pour le ramener et pendant ce temps-là les autres ânes s’éparpillent un peu partout sur la chaussée ! Nous nous stationnons sur la place pour manger et faire quelques courses. Manu en achetant du pain trouve un voltmètre (qu’il cherchait pour retester le boiler) dans la même boutique ! Boulanger-électricien, un concept qui manque cruellement en France...

 

Depuis ce village, un chemin pédestre mène 1500 m plus bas dans l’oasis de Sangalle au fond du canyon de Colca. Nous décidons de commencer ce sentier et nous verrons bien où cela nous mène. Au bout d’une trentaine de minutes sur un terrain assez plat, nous arrivons au niveau de la partie qui descend. Et là, pas de demi-mesure ! Ça descend à pic ! Nous continuons un petit peu par curiosité et vite nous comprenons qu’il va falloir faire demi-tour si on ne veut pas galérer à remonter après... Nous préférons donc rebrousser chemin et retourner vers le sympathique petit village. Pour l’anecdote, un chien nous a suivis pendant tout le parcours, baptisé « noiraud » par les enfants. Ça arrive de temps en temps en Amérique du Sud avec tous les chiens qui trainent dans la rue !

 

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Nous sommes en milieu d’après-midi et il est un peu tard pour prendre la route vers Arequipa. Nous avons tellement aimé notre matinée avec les condors que nous décidons de renouveler l’expérience. Nous retournons donc bivouaquer sur le parking de la Cruz del condor, toujours aussi seuls au monde ! Et en plus cette nuit, le chauffage marche parfaitement à 3800 m d’altitude...

 

Le lendemain matin, même topo que la veille, sauf que cette fois-ci les condors arriveront plus tard vers 9h30. Dommage pour certains touristes car à cette heure-ci, certains bus sont déjà repartis sans avoir assisté au spectacle... Notre patience est récompensée et même s’il y a moins de condors que la veille, la magie reste au rendez-vous. D’autres rapaces se mêlent au spectacle : aigles et faucons qui paraissent bien petits par rapport à l’envergure démesurée du condor !

 

 

Rassasiés de nature et de condors, nous décidons de partir pour Arequipa en milieu de matinée. Nous faisons la route en sens inverse pour éviter d’emprunter une piste de près de 200 km assez peu fréquentée. Et franchement refaire la même route qu’à l’aller est un vrai plaisir ! En chemin nous croisons un couple de retraités venant du Portugal que nous avions croisé en Patagonie et nos amis basques qui se dirigent àleur tour vers la Cruz del condor. Nous relongeons le rio Colca, remontons au col à 4 900 m, recroisons les immenses troupeaux d’alpagas et les oiseaux des lagunes d’altitude avant de rejoindre la route qui mène à Arequipa. En nous arrêtant manger au-dessus de Chivay, je me fais même des petites copines qui prennent un malin plaisir à mettre des fleurs dans mon café !

 

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Nous arrivons à l’entrée de la ville vers 16h et hésitons à nous arrêter sur le parking de thermes quelques kilomètres avant. Mais le lieu ne donne pas envie avec une immense usine qui gâche tout le paysage. Allez, nous tentons d’entrer dans la ville avant la tombée de la nuit afin de stationner près d’une église en plein centre-ville (point de bivouac utilisé par nos amis les Mollalpagas). Nous parvenons au lieu indiqué juste au moment où la nuit tombe, sauf que... nous ne voyons pas où il est possible de se garer. Il y a bien une petite rue pavée sur la gauche mais elle est fermée par une barrière et un lieu type dépose minute mais les quelques voitures garées ont mis leur warning et ne restent pas... Ah ! Il commence à faire nuit, nous sommes dans le centre d’une ville de 800 000 habitants et nous n’avons aucune idée d’où nous allons bien pouvoir bivouaquer !!!

 

On tente notre chance en continuant au hasard quand Manu repère sur le GPS une impasse située dans un quartier qui semble assez chic... Et là, le coup de chance, nous nous garons dans ce lieu tranquille et gardé en pensant que nous allons nous faire rapidement déloger. Nous attendons un peu pour voir, Manu sort et discute avec le gardien qui lui dit qu’il n’y a pas de problème pour rester là. Il croise un monsieur qui observe le van avec insistance, c’est le père de la propriétaire de l’hôtel devant lequel nous sommes garés (hôtel Arequipay). Petite discussion sympathique et le monsieur nous demande juste d’avancer un peu pour ne pas gêner l’entrée des usagers de l’hôtel. Ouf !

 

Après une bonne nuit dans cette ville au climat agréable, nous partons à sa découverte. Nous sommes à 10 minutes à pied de la place centrale ! Première visite dans l’église de la Compania (jésuites) et ses cloîtres. Elle est assez sympa, mais le mieux reste à voir : la chapelle Saint Ignacio ! Les murs et plafonds sont totalement recouverts de peintures assez naïves représentant les plantes, fruits et oiseaux de la forêt amazonienne. Certains des angelots sculptés ont même une allure très locale alors qu’habituellement ils ont des bonnes têtes d’européens... En fait cette chapelle servait à l’instruction des prêtres destinés à officier en Amazonie, d’où certainement ce décor atypique ! Nous nous promenons ensuite dans les anciens cloîtres aujourd’hui reconvertis en boutiques vendant des vêtements d’alpagas ou en cafés. Très jolis avec leurs colonnes sculptées... Depuis la partie haute, nous apercevons même les sommets enneigés des volcans proches d’Arequipa.

 

Nous continuons par un petit tour sur la place des armes et les arcades qui l’entourent. Très agréable car sensation d’espace et de verdure associée à des rues quasi piétonnes. Premières impressions très positives sur cette ville d’Arequipa ! Nous souhaitons entrer dans la cathédrale mais une messe est en cours. Ce sera pour plus tard. Nous hésitons à aller discuter avec un des prêtres qui attendent devant la cathédrale pour les confessions mais avec notre espagnol balbutiant...

 

Nous continuons vers le museo santuarios andinos consacré à la présentation de la momie Juanita et des tombes incas d’altitudes retrouvées sur les volcans qui entourent Arequipa. Nous réussissons à convaincre Auria d’entrer car elle pourra éviter la salle de la momie. Après un film qui explique la découverte et les cérémonies liées à ces tombes, nous déambulons au milieu des objets rituels retrouvés avec les momies. Comme à Salta, l’ambiance est vraiment très prenante. Les objets (lamas en or, poteries, vêtements) sont étonnamment bien conservés et très impressionnants. Nous apprenons encore des choses sur ce rite inca qui consistait à sacrifier des enfants dans les montagnes à plus de 6000 m d’altitude pour qu’ils veillent sur leur communauté. Fascinant également de voir les archéologues travailler en altitude emmitouflés dans leur doudounes et leurs grosses chaussures alors que les incas réalisaient les cérémonies en sandale et en tunique !

 

Petit tour au marché de San Camilo où nous pensions manger mais j’ai un peu de mal avec le bruit ambiant et les femmes tenant les petits restaurants qui nous harcèlent pour nous vendre leur menu. Nous quittons donc l’ambiance un peu étouffante (malgré une enseigne bien tentante selon Manu) pour nous rendre dans un petit restaurant français recommandé par nos amis bretons les Lecomte. Nous dégustons notre brochette melon/tomate puis notre aubergine farcie sauce poivron avec bonheur. Les loulous finissent même par un petit moelleux au chocolat, le tout pour un prix qui ferait pâlir Benjamin !!!

 

 

Nous repartons donc de plus belle en début d’après-midi. En passant devant l’église Saint Augustin, nous assistons à une cérémonie. Des policiers sortent de l’édifice en portant une vierge, patronne de la ville. Fanfare, rassemblement et tout le monde se dirige vers la cathédrale. Nous suivons le pas par curiosité ! Nous bifurquons ensuite vers le couvent Santa Catalina où nous avons prévus de passer l’après-midi.  

 

Il nous a été chaudement recommandé et nous n’allons pas être déçus ! Ce n’est pas un couvent mais une véritable ville dans la ville... Nous optons pour la visite guidée afin de profiter au mieux de ce lieu tentaculaire. La visite débute par la présentation des parloirs où les sœurs pouvaient communiquer une fois par mois avec l’extérieur. Comme à Potosi en Bolivie, elles étaient surveillées par une autre sœur et l’échange se faisait à travers une grille et sans possibilité de se toucher... La guide nous mène ensuite aux cellules des novices. Elles sont assez spacieuses et les jeunes recrues conservaient ce statut entre 1 et 3 ans. Elles vivaient alors quasiment toute la journée seule dans leur chambre à prier, méditer ou confectionner des objets vendus par le couvent.

 

Nous arrivons ensuite chez les sœurs ayant franchies l’étape du noviciat. L’histoire du couvent est assez complexe car construit initialement grâce à l’héritage d’une richissime femme, il a été détruit à plusieurs reprises par des tremblements de terre et reconstruits sous plusieurs formes. La première reconstruction a été financée par les familles des sœurs et en fonction de leur richesse, leur chambre était plus ou moins luxueuse. Certaines sœurs ayant même alors plusieurs servantes ! Quelques chambres ressemblent à des habitations que l’on imagine luxueuse pour l’époque avec cuisine, jardin, salon... Et pour parer aux tremblements de terre, les lits étaient placés sous des voutes jugées plus résistantes aux risques d’effondrement des bâtiments.

 

Nous passons également par la salle funéraire où étaient préparées les défuntes. C’est la seule fois de leur vie où elles pouvaient être peintes, sinon c’était pêché de vanité ! Bon elles sont peintes les yeux fermées car sur leur lit de mort, pas très glamour...

 

La visite continue et nous découvrons des mécanismes qui nous concernent directement : pierre volcanique pour filtrer l’eau (dommage car un peu lourd pour le van), toilettes qui ressemblent fortement à notre caissette, machine à laver manuelle...

 

Les chambres sont très nombreuses et la guide privilégie les plus emblématiques comme celle de la sœur Ana de los Angeles Monteagudo qui vécut au 17ème siècle et fut béatifiée par Jean-Paul II en 1985. On lui attribue un certain nombre de miracle, mais nous sommes surtout impressionnés par les accessoires avec lesquels elle se flagellait !!!

 

En fin de visite (on ne vous racontera pas tout car trop long), nous décidons de rester un peu à déambuler dans le couvent. Nous montons sur les toits pour un panorama sympa et refaisons tranquillement le parcours à l’envers. En fin de journée, nous retournons à notre van dans ce lieu si tranquille où nous passerons une très bonne nuit.

 

 

Nous ne comptons pas nous attarder trop à Arequipa mais la ville nous plaît. Nous décidons donc de repartir en promenade dans le centre-ville le lendemain. Nous repassons devant la cathédrale qui est cette fois ouverte. Elle est monumentale avec une décoration pas trop surchargée qui nous plaît bien. Certains objets tels que la chaire sont réalisés en bois très finement sculpté, superbe...

 

Nous nous baladons du côté de l’église San Francisco, dans la rue commerçante de Mercaderes. Nous trouvons un électricien qui regarde la carte électrique de notre boiler qui ne fonctionne plus mais selon lui tout va bien... Pas mal de jolis bâtiments dans les rues dont la plupart sont reconvertis en banque.  Comme toujours beaucoup de circulation avec plein de petit taxis jaunes qui peuvent parfois contenir beaucoup !

 

Avant de retourner au van, nous retournons au restaurant Ratatouille où nous avions mangé la veille. Session course dans un supermarché, puis nous mettons le cap vers la place du quartier de Yanahuara réputée pour son panorama sur la ville. En fait rien d’exceptionnelle sinon le volcan Misti tout proche, la magnifique église sculptée qui borde la place et les vendeurs de glace au fromage. Manu tentera l’expérience mais ne sera pas emballé... Il est 15h et nous décidons de quitter Arequipa. Vraiment une très belle ville, au même titre que Sucre en Bolivie.

 

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Nous prenons la direction de l’ouest et du Pacifique ! I’m a poor landsome cowboy...

 


04/05/2016
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Vallée sacrée et Machu Picchu

Suite à notre excursion en Amazonie péruvienne, nous sommes de retour sur Cusco. Après avoir dit au revoir dans l’avion aux parents de Manu, que nous remercions encore au passage, nous retournons vers le camping où le van est stationné. Le minibus affrété spécialement pour nous arrive dans le centre de Cusco et au moment de prendre la rue qui monte vers le camping, une policière nous arrête. Impossible de passer car il y a une fête dans la rue et pas d’autre route (sauf à faire un énorme détour) pour nous rendre au camping... Nous finissons donc la remontée à pied avec nos bagages sur le dos !

 

Arrivés là-haut, nous avons la bonne surprise de retrouver Mehdi et Béa ainsi que leurs enfants que nous avions déjà croisés à El Chalten en Argentine. Nous nous posons donc l’après-midi et la nuit pour permettre aux enfants de jouer ensemble, discuter et pour faire quelques lessives. Le lendemain, école et virée en ville pour faire le plein de courses. Nous prenons ensuite la direction de la mythique vallée sacrée et en premier lieu du site de Pisac.

 

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Nous arrivons sur Pisac dans la soirée et nous bivouaquons non loin de l’entrée haute du site. Ce dernier est assez étendu avec pas loin de 500 m de dénivelé entre l’accès du bas et l’accès du haut. Normalement il est possible de visiter l’ensemble en une seule fois mais les chemins qui relient les deux parties du site sont actuellement fermés à cause des risques d’éboulement... Nous arrivons sur la partie haute du site au petit matin, avant l’arrivée massive des tours opérateurs. Ballade dans cette citadelle inca accompagnée de nombreuses terrasses agricoles sur des pentes vertigineuses. La vue sur la vallée est magnifique et la visite des ruines très sympa.

 

Nous passons par la tour de guet, les bains, une zone d’habitation... Nous observons un antique cimetière inca constitué de trous dans une falaise et finissons notre tour en surplombant les immenses terrasses agricoles. Le site a fait l’objet de construction à de différentes époques et nous pouvons observer les techniques propres à chacune. Un mur est même en restauration avec des ouvriers qui lancent du torchis à la main entre les pierres. A notre retour, le van est encerclé par les Mercedes Sprinter des tours opérateurs ! On a failli ne plus savoir lequel était le nôtre, bon si quand même car il est vraiment reconnaissable parmi tous !

 

Une fois la partie haute visitée, nous descendons et partons à l’assaut de la partie basse. Quelle différence ! En haut la marche était aisée et le site plein de monde, en bas nous sommes quasiment seuls mais ça grimpe dur, très dur... Nous montons par un chemin qui serpente entre les terrasses agricoles puis continuons sur un escalier d’époque en pierre qui file droit dans la pente. La montée est éprouvante mais le lieu et la vue sur la vallée sont exceptionnels !

 

Nous arrivons tout d’abord au niveau d’une tour de guet où nous croisons une famille française avec qui nous continuerons la visite. Ensuite direction le temple d’Intihuatana dédié au soleil, à la lune et aux observations astronomiques. L’ensemble offre une architecture très fine avec ces énormes blocs de pierre encastrés au millimètre. Et que dire de son système d’aqueduc parfaitement conservé ! Splendide ! Nous prenons un peu de hauteur pour surplomber le site, encore plus beau ! Nous avons bien fait de monter !!! Petit tour plus en bas vers le vieux village de Pisac en ruine puis nous redescendons finalement par un petit sentier qui longe un très joli vallon.

 

Petit tour dans le village de Pisac et ses rues bondées d’échoppes d’artisanat. Quelques achats en prévision de notre retour en France et nous filons manger, les loulous étant affamés. De fait, nous crapahutons depuis le matin et il est déjà plus de 15h !!!

 

 

Le ventre plein, nous continuons notre route dans la vallée sacrée vers les salines de Maras. Nous longeons l’Urubamba dans ce lieu qui fut le berceau de la civilisation inca... Nous arrivons aux salines dans la soirée, juste avant la fermeture du site à 17h. Nous payons notre entrée pour le lendemain et nous garons plus bas sur le parking avec un premier aperçu sur les fameuses salines perchées dans un vallon.

 

Nous commençons la visite le lendemain vers 8h pour profiter de la lumière du matin (l’après-midi le site est à l’ombre) et éviter le flot des touristes qui arrivent un peu plus tard. Nous empruntons le chemin qui longe et domine l’ensemble des bassins alimentés par un ruisseau à forte teneur en sel. Nous sommes seuls sur le site avec une super lumière, le pied quoi ! Youenn et Auria partis devant se retrouvent interpelés par deux personnes qui travaillent dans les salines. Ils nous attendent car ne comprennent pas tout. En fait, ces deux personnes, très gentilles, veulent leur montrer de plus près le sel et leur en offrir un bloc. Nous en profitons pour discuter avec eux et en apprendre un peu plus. Il y a 5 000 « pozos » (bassins) exploités par 380 familles réunies en coopératives. La récolte a lieu à partir de juin car le temps est alors parfaitement sec. Quatre personnes travaillent à temps plein pour la coopérative afin d’entretenir le site et chaque famille vient de temps en temps s’occuper de ses bassins. Nous goûtons l’eau du ruisseau qui est étonnamment salée ! On se croirait presque dans les marais salants de Guérande, bon certes sans la mer mais avec quelques montagnes à plus de 5 000 m aux alentours... Manu piquerait bien une petite tête dans un bassin mais il n’y a pas beaucoup de fond !

 

 

Suite à cette visite instructive, nous nous dirigeons vers le site inca tout proche de Moray. Après avoir un peu tourné dans le village de Maras pour trouver la bonne rue à prendre, nous arrivons sur site pour le déjeuner. En début d’après-midi, nous empruntons le petit cheminement qui permet de découvrir ce lieu aux formes très géométriques. Il est constitué de trois ensembles de terrasses concentriques. L’un d’eux a été restauré et permet de se rendre compte de la beauté du site à l’époque inca. Plusieurs thèses coexistent sur l’utilité de ces terrasses mais la plus communément admise est leur rôle de laboratoire agricole. Les incas y auraient développé et testé différentes variétés de plantes cultivées (patates essentiellement) en profitant des microclimats liées aux expositions variées des différentes terrasses. En tout cas, vue du haut c’est superbe ! Sympa également le système d’escalier réalisé à partir de pierres plus longues qui dépassent des murs de soutènement des terrasses.

 

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Notre périple dans la vallée sacrée se poursuit et nous prenons cette fois-ci la route d’Ollantaytambo. Nous y arrivons dans l’après-midi et profitons du reste de la journée pour nous balader dans le village aux rues pavées. Petit arrêt dans un bistrot pour boire un gigantesque pichet de limonade pour les enfants et un cusquena (la bière locale) pour les parents. A notre retour sur le parking où nous sommes stationnés, nous faisons la connaissance de Georges et Claude, deux retraités français ayant une solide expérience du voyage. Ils circulent avec un ancien camion du Dakar reconverti en maison mobile. Georges propose depuis plus de 40 ans des voyages d’exception partout dans le monde ! Si vous êtes curieux, voici leur site : www.360degresdaventure.com.

 

Ollantaytambo est connu pour son site inca qui surplombe le village. Ce toponyme signifie « le lieu de repos d’Ollantay » qui était le principal général de l’inca Pachacutec. Il y a toute une histoire autour de ce général, qui a permis la conquête de la majeure partie de l’empire inca, et de la fille de l’inca mais nous vous passerons les détails. Le temps ayant changé dans la nuit, nous ferons la visite sous la pluie... Nous montons le long des terrasses agricoles pour rejoindre le temple du soleil. Celui-ci est constitué d’énormes blocs de pierre taillés et anciennement décorés de pétroglyphes en forme d’animaux. Le plus étonnant, c’est que ces blocs de plusieurs dizaines de tonnes seraient issus d’une carrière située à 6 km du site... de l’autre côté de la vallée !!! Impensable vu du haut, mais pourtant les incas l’ont fait !

 

Nous poursuivons par la zone militaire, les qolqas (bâtiments de stockage des récoltes), puis redescendons sur un secteur aménagé en bord de ruisseau. Il y a un observatoire astronomique taillé à même la roche, un ensemble de fontaines cérémoniales et des bains alimentés par le cours d’eau. C’est vraiment bien pensé et les quelques bâtiments partiellement restaurés laissent penser que l’ensemble devait être merveilleux à l’époque.

 

 

Nous arrivons au bout de la vallée sacrée, et il nous reste à découvrir la pépite, la cerise sur le gâteau, le site auquel nous pensons depuis des mois... le Machu Picchu ! Plusieurs solutions s’offrent à nous pour rallier le village d’Aguas Calientes, point de départ vers la merveille inca : le train (rapide et pratique mais cher), le bus (pratique mais long et Manu a peur d’être malade) et bien sûr le van ! Bon vous aurez compris nous optons pour la dernière solution. Et là, l’aventure commence ! Tout d’abord 120 km d’une route asphaltée magnifique. Nous passons par un col à 4 300 m entouré de montagnes enneigés, plongeons dans une vallée dans un brouillard d’une densité incroyable avant de longer un cours d’eau bordé d’une forêt semi-tropicale. La montagne suinte des pluies qui sévissent depuis plusieurs jours dans le secteur et nous passons de nombreux rios qui débordent sur la route.

 

Nous quittons cette route au village de Santa Maria pour nous engager sur une piste de 24 km qui mène à un autre village, celui de Santa Theresa. Nous avons lu qu’il ne fallait pas se tromper de piste car l’une d’elle monte très fort sur un chemin étroit et sinueux. Il pleut légèrement et nous trouvons la bonne route qui passe plus bas, en surplomb du rio Urubamba. Mais en fait, celle-ci n’est pas si bonne que ça. Elle est assez étroite et malgré les secteurs de croisement aménagés, Manu se retrouve contraint de faire marche arrière et manœuvrer au centimètre près pour laisser passer un minibus venant en face. Sur certains secteurs Manu fait même quelques incantations pour ne croiser personnes car d’un côté il y a la roche abrupte taillée dans la falaise et de l’autre un à pic de plus de 100 m qui donne directement sur le rio...

 

Les incantations ayant fonctionnées, tout se passe bien jusqu’au moment où nous arrivons face à un dilemme : d’un côté la traversée d’un torrent en crue et de l’autre un pont en bois à la solidité douteuse. Manu hésite une seconde et finit par s’engager dans le torrent. Il y a une trentaine de mètre à traverser dont une quinzaine présentant un fort courant. Le van glisse un peu mais nous passons sans trop d’encombre ! Ouf, nous venons de pulvériser notre record de traversée de rio en repoussant encore un peu plus les limites du van. Bon sauf que cette fois-ci nous ne pourrons probablement aller beaucoup plus loin car c’était quand même un peu chaud... Nous finissons par arriver sur Santa Theresa en soirée où nous nous stationnons sur la place principale.

 

Il reste 10 km avant la fin de la piste et le début de la randonnée qui permet de rejoindre Aguas Calientes. Nous décidons de rester dormir ici et préparons nos affaires pour les prochains jours. Le lendemain, après une nuit pluvieuse, nous décidons de prendre un collectivo (petit véhicule de transport collectif) pour rejoindre la centrale d’Hydroelectrica où commence la rando. Nous laissons donc le van dans un camping pour quelques jours. Bien nous a pris car la route, sans être impraticable, est constellée d’énormes nids de poule et rendue très boueuse par les précipitations. Nous arrivons en fin de matinée à la gare d’Hydroelectrica, où la partie pédestre du périple va pouvoir commencer.

 

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Les 10 km de balade qui permettent de relier Aguas Calientes longent une voie ferrée dans la vallée très encaissée de l’Urubamba. Nous sommes parfois obligés de marcher sur les rails pour traverser de petits rios, passons sur un pont en fer un peu douteux pour franchir l’Urubamba et nous rangeons le long de la falaise quand le train passe à côté de nous. C’est assez sympa ! Nous nous arrêtons manger en route, et au bout de 3h de marche, nous arrivons au village d’Aguas Calientes.

 

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Petit tour pour repérer les lieux et nous prenons une chambre dans un hôtel pour deux nuits. Bonne douche pour tout le monde et nous retournons en ville nous promener dans le marché artisanal et manger une bonne pizza. Il nous faut prendre des forces car le lendemain c’est le grand jour. Nous en profitons également pour acheter notre billet d’accès au Machu Picchu et nous renseigner sur les bus qui mènent à l’entrée du site. Comme on nous l’avait dit, le prix de ces derniers est exorbitant : 24 dollars par personne pour un aller et retour d’une vingtaine de minutes ! Bon bah nous monterons à pied...

 

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Le lundi matin 18 avril, nous y sommes ! Nous ne nous levons pas aux aurores comme beaucoup de touristes qui repartent dans l’après-midi par le train. D’autant plus que le temps est un peu couvert et que nous prions pour que le ciel se dégage. Vers 8h, nous voici partis sur le chemin qui mène à l’entrée du site. Après une dizaine de minutes peu agréables sur la piste empruntée par les bus, nous accédons au chemin pédestre qui monte raide dans la pente. Plutôt sympa cette montée et au bout d’1h15 d’effort, nous arrivons au lieu de contrôle des billets. Bravo aux loulous qui ont marché comme des chefs !

 

Nous prenons un petit moment pour souffler et boire un coup. Une guide francophone nous aborde pour nous proposer ses services. Nous avions initialement prévu de recourir à un guide pour visiter mais quand elle nous annonce le prix, nous changeons subitement d’avis. 150 soles (40 €), en plus des 128 soles (35€) d’entrée par adulte et un peu moins pour les enfants. Nous lui expliquons que c’est hors budget. Très sympa, elle nous conseille malgré tout de commencer par le pont de l’inca puis la porte du soleil avant de visiter le site en lui-même. Ça tombe bien car c’est ce que nous avions prévu !

 

Nous entrons donc dans le site avec notre livre sur le Pérou pour guide (la partie Machu Picchu étant bien détaillée). Après une courte montée, nous arrivons sur la vue panoramique du site : grand moment d’émotion ! Le ciel s’est progressivement dégagé et nous avons un grand soleil, nous sommes aux anges ! C’est exceptionnel, comme on le rêvait... Alors forcément après avoir profité du spectacle, nous faisons comme tout le monde la traditionnelle séance photo.

 

A peine remis de nos émotions, nous continuons à monter vers le chemin d’accès au pont de l’inca. Il y avait deux accès au Machu Picchu, celui-ci et celui venant de la porte du soleil. Nous allons faire les deux tour à tour. Nous empruntons le chemin escarpé en flanc de montagne jusqu’au fameux pont. Celui-ci est fermé depuis un accident mortel et on le comprend. Pour sécuriser cet accès, les incas avaient construit un pont amovible constitué de rondins de bois qu’ils pouvaient mettre ou enlever en fonction des menaces extérieures. Très impressionnants ce chemin et ce franchissement aménagés sur une paroi rocheuse vertigineuse ! La vue en contrebas sur l’Urubamba et le chemin emprunté la veille est à couper le souffle...

 

Demi-tour vers le site et l’accès par la porte du soleil. De ce côté, le chemin est nettement plus large. Il s’agissait de la principale entrée vers le Machu Picchu et c’est pas ici qu’arrive le « chemin de l’inca ». Nous avions envisagé de faire ce trek de quatre jours mais le coût et la difficulté nous avaient fait renoncer. Nous ne regrettons pas, d’autant plus que la météo des jours précédents a plutôt été maussade... Nous montons donc doucement vers la porte du soleil, traversons quelques lieux aménagés par les incas et profitons de la vue splendide sur le Machu Picchu et la vallée. Nous apercevons en passant la route en méandre qui permet aux bus de monter vers le site. Arrivés à la porte du soleil nous prenons conscience de l’impression que devait avoir les nouveaux arrivants en franchissant ce lieu et découvrant le Machu Picchu perché sur la montagne. Nous nous posons un petit peu après tous nos efforts et mangeons un morceau.

 

 

En début d’après-midi, nous retournons sur le site même du Machu Picchu. Le temps se couvre et il commence à pleuvoir. Pas grave, nous avons eu la chance d’avoir les plus beaux panoramas sous le soleil ! En passant, la météo a ici quelque chose de très breton : il fait beau plusieurs fois par jour mais irrémédiablement, à la fin de la journée on finit trempé !

 

Nous arrivons par la porte d’entrée principale, bordée des bâtiments de stockage des récoltes et des terrasses agricoles accrochées à la montagne. Petite vue du haut sur le temple du soleil, bâtiment en forme de tour surmontée d’un rocher sur lequel avaient lieu les cérémonies liées au dieu « Inti » (soleil). En arrivant sur la zone des temples, nous observons un attroupement de personnes pendues à leur appareil photo. Nous nous rapprochons et découvrons un colibri perché sur une branche qui veille sur sa nichée ! Nous ne nous attendions pas à une telle rencontre ici !

 

Les différents temples sont construits avec de gros blocs de pierres taillées qui tranchent avec les bâtiments vus précédemment. Ils en imposent et nous avons encore une fois du mal à imaginer comment les incas les ont déplacés avec les moyens de l’époque. Un peu plus haut, nous découvrons « Intihuatana » (poteau qui accroche le soleil), roche taillée qui servait aux observations astronomiques.

 

Nous continuons nos pérégrinations en traversant la grande place centrale. Nous arrivons ensuite devant un immense rocher plat dont la forme évoque la silhouette des montagnes à l’horizon. Il s’agit de la Roca Sagrada. Là encore quelle masse de pierre ! Nous passons devant l’entrée au Huayna Pichu, la montagne située derrière le Machu Picchu. Le chemin qui permet de monter sur ce pic est en option dans le billet et induit un coût supplémentaire ainsi qu’une heure d’entrée prédéfinie. Nous avons préféré nous concentrer sur le site qui est déjà très vaste, d’autant plus que nous avons fait la montée depuis Aguas Calientes à pied...

 

Sur la deuxième partie du site, nous déambulons dans les ruines d’habitations et d’ateliers avant d’arriver dans la salle dite « des mortiers ». Beaucoup de mystères perdurent sur l’utilité de ces deux pierres sphériques légèrement creusées qui trônent au milieu d’un bâtiment. Pour Bingham, qui a découvert le Machu Picchu en 1911, il s’agirait de mortiers pour piler le maïs. Nous doutons de cette explication car les autres mortiers que nous avons vus précédemment étaient beaucoup plus profonds. Pour nous une autre explication se dessine, une approche qui remet totalement en cause les thèses officielles. Il est clair à notre avis que ces deux pierres sphériques sont des... billigs incas ! Et oui, les incas s’en servait très probablement pour cuire les crêpes et les galettes. Et là tout s’éclaire, ce temps qui alterne sans arrêt entre pluie et soleil nous avait mis la puce à l’oreille mais avec ces billigs taillée dans la roche, nous en sommes certains : les ancêtres des incas étaient bretons !

 

Encore sous le choc de notre découverte, nous poursuivons en entrant dans le temple du condor. Il doit son nom à la forme du célèbre oiseau taillée par terre à même la roche : sorte de grand triangle avec une tête et une collerette. Notre visite se termine par le secteur des bains. Ils étaient alimentés par un aqueduc au sein duquel avait été aménagée une quinzaine de fontaines. Un dernier au revoir  à un copain alpaga qui semble attendre la fin de la pluie et nous quittons le site des images plein les yeux ! La redescente nous permet de revenir tranquillement à la réalité avant de retourner à l’hôtel pour une nuit de sommeil bien méritée.

 

 

Pour nous l’aventure Machu Picchu se termine... Euh non en fait ! Nous nous réveillons le lendemain pour prendre le chemin du retour et la pluie se met à tomber, tomber, tomber... Nous effectuerons les 2h30 de marche retour sous une drache de plus en plus battante pour arriver à Hydroelectrica trempés et glacés ! Nous n’attendons pas qu’un « collectivo » soit prêt au départ et montons directement dans un taxi. La piste est couverte d’eau et de boue, le parebrise du taxi couvert de buée mais nous arrivons finalement à Santa Theresa sans encombre. Manu a un peu discuté avec le chauffeur pendant le trajet notamment pour savoir si on pouvait prendre le pont en bois et éviter le rio traversé à l’aller. Le chauffeur répond que oui et plutôt deux fois qu’une car le rio est dangereux et même les camions préfèrent passer sur le pont... Bon bah ça c’est dit ! Et sinon avec les pluies, la piste entre Santa Theresa et Santa Maria, elle est comment ? Euh fermée car il y a eu des éboulements et il y a des endroits où la piste s’est effondrée... Quoi ! Mais comment on va faire pour retourner vers Cusco ??? Bah il va falloir attendre que la piste soit réparée. Et dans combien de temps ? Cet après-midi probablement vers 15 ou 16h.

 

Bon, nous sommes en Amérique du Sud et nous avons appris à nous méfier des délais annoncés. Dans un premier temps nous récupérons notre van, allons-nous garer sur la place principale et sortons nos affaires trempées pour les faire sécher. Manu en profite pour se renseigner sur le délai d’attente pour l’ouverture de la piste et on lui dit de revenir vers 15h. En début d’après-midi, une personne de la municipalité nous demande gentiment d’aller étendre notre linge ailleurs car ça fait un peu désordre sur la place du village. Nous partons poliment nous garer plus loin. Il est 15h et nous passons devant le lieu de regroupement des taxis et collectivos, seuls susceptibles de nous donner des informations sur l’état de la piste. Le chauffeur du taxi pris le matin même nous annonce que la piste est ré-ouverte. Surpris mais contents, nous nous engageons donc de ce pas vers Santa Maria. Sauf que la première voiture croisée s’arrête et nous demande où nous allons... Bah à Santa Maria par la piste du bas, pourquoi ? Impossible elle est toujours fermée ! Bon demi-tour...

 

Nous attendrons ainsi jusqu’au lendemain en début d’après-midi, moment auquel nous avons la certitude que la piste est ré-ouverte.  Nous nous renseignons quand même sur son état car piste ouverte ne veut pas toujours dire piste praticable... On nous répond « normal ». Alors c’est reparti ! Nous franchissons le petit pont de bois, Manu nous ayant par mesure de prudence fait descendre et traverser à pied. Nous continuons en passant quelques secteurs où il y a effectivement eu des travaux suite à des éboulements. Et nous arrivons à un endroit où nous tombons sur un attroupement de personnes à pied et de collectivos garés. En fait nous sommes sur le secteur du principal effondrement de la piste et la plupart des véhicules préfèrent ne pas passer, les voyageurs traversant le rio concerné  pied et prenant un autre véhicule de l’autre côté. « Normal » on nous avait dit... Un Sprinter un peu plus long que nous s’engage sur l’étroit chemin pentu qui traverse le rio qui vient juste d’être aménagé, il arrache son parechoc arrière dans la descente ! Au tour de Manu qui a préféré nous faire sortir du van...Il passe en douceur et sans problème. Par contre, de mon côté, je perdrai une de mes tongues en traversant le rio à pied !

 

Nous prenons en stop deux espagnols qui se sont fait éjectés par leur taxi avant le passage difficile, le chauffeur ne souhaitant pas traverser... Et nous voici arrivés à Santa Maria et la belle piste goudronnée, OUF !!! Nous poursuivons notre route pour bivouaquer dans la montagne après un peu de conduite de nuit, sous la pluie et dans le brouillard. Au petit matin, le ciel se dégage et nous découvrons à notre réveil une vue extraordinaire sur les montagnes enneigées à plus de 5000 m qui nous entourent ! Le reste de la route jusqu’à Cusco sera une simple formalité et nous retraverserons les paysages magnifiques de la vallée sacrée dont nous avions déjà profité à l’aller.

 

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29/04/2016
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