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Nord Equateur 2 & Sud Colombie

Samedi 2 juillet, avec 5 heures de retard, nous voici revenus à l’aéroport de Quito. Il est 21h30 et Manu s’arrange avec la compagnie aérienne pour qu’elle nous paie le taxi jusqu’au parking gardé où est resté le van. Nous rangeons rapidement nos affaires et dormons du sommeil du juste encore plein d’images des Galápagos dans la tête...

 

Le lendemain matin, nous reprenons possession de notre maison sur roue et nous voici repartis pour un dernier gros mois sur les routes ! Nous avions fait une partie du Nord de l’Equateur avant les Galapagos mais nous n’avions pas tout vu...

 

Nous repassons la ligne de l’équateur, la ville d’Otavalo pour nous arrêter à San Antonio de Ibarra. Ce village est réputé pour ses artisans sculpteurs sur bois. La plupart des œuvres est liée à la religion et nous n’accrochons pas trop... Nous entrons dans une boutique un peu différente, celle de Luis Potosi, homme âgé qui a voué sa vie à la sculpture. Il est très sympa et nous faisons un tour des œuvres exposées. Nous n’aimons pas tout mais certaines pièces sont magnifiques. A défaut d’en avoir ramené une vraie des Galapagos, Manu serait bien parti avec une tortue géante. Mais ça va être compliqué de cohabiter avec elle dans le van pendant encore un mois !

 

Nous poursuivons notre chemin pour nous stationner en soirée au bord de la Laguna Yaguarcocha, à proximité de la ville d’Ibarra. Nous faisons d’abord un tour du lac en van pour repérer un peu les lieux. C’est dimanche et il y a encore un peu de monde à pêcher ou déguster un filet de Tilapia (poisson du lac) dans une des gargotes qui borde le lac. Finalement nous nous installons près de la caserne des pompiers pour être tranquille. Le propriétaire du camping tout proche essaie bien de nous faire venir chez lui mais sans succès... Le lendemain, Manu discute avec un couple très sympa qui tient un petit bouiboui juste à côté de là où nous sommes garés. Petite photo souvenir !

 

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Nous quittons les abords du lacs pour déposer nos douze kilos de linge sale à la lavanderia. Et oh surprise, c’est la première fois que nous en avons si lourd et la première fois que nous payions aussi peu cher... Allez comprendre ! Pour le plus grand plaisir des loulous, nous profitons ensuite de la matinée pour reprendre l’école après deux semaines de vacances.

 

Nous déjeunons dans un marché pour une bouchée de pain et l’après-midi est consacrée à la visite de la ville d’Ibarra. Celle-ci est tranquille et sympa sans offrir pour autant de monuments exceptionnels. Pas mal d’églises aux architectures assez variées disséminées un peu partout. Par contre, nous sommes lundi et tous les musées sont fermés.

 

Pour nous consoler, nous essayons quelques spécialités culinaires locales. Les nogadas constituées de crème avec des noix, la gelée de mûre et surtout les helados de paila (sorbet préparés dans une casserole de cuivre posée sur la glace). Les deux premières spécialités ne méritent pas le détour selon nous, par contre les sorbets... On s’est régalés, même moi, ce qui veut tout dire !

 

En fin de journée, nous montons sur une colline surplombée d’une immense statue d’archange. Depuis ce promontoire, nous avons une très belle vue sur Ibarra d’un côté et la laguna Yaguarcocha de l’autre. Nous faisons la connaissance d’Adrian Emmanuel, équatorien qui tient un hôtel tout proche. Il a eu l’occasion de voyager en Europe en van il y a quelques années. Nous faisons le tour du propriétaire et il nous propose de revenir pour bivouaquer près de chez lui.

 

Il reste encore un peu de temps dans l’après-midi et nous préférons redescendre sur Ibarra pour profiter du parc de la famille. Celui-ci dispose de supers équipements sportifs : piste de bicross, murs d’escalade, terrains d’équaball (volley équatorien), de basket... Manu et les loulous en profitent pour se défouler un peu autour d’un panier de basket jusqu’à la nuit tombée. Finalement nous restons dans le coin pour passer la nuit.

 

 

Le mardi 5 juillet, nous prenons la direction de la Colombie. Après deux bonnes heures de route, nous nous arrêtons dans la dernière ville d’Equateur : Tulcan. Son cimetière est réputée car il abrite, outre des tombes, de nombreux thuyas sculptés avec des formes diverses et variées. Une petite visite s’impose ! Nous voici à déambuler entre tombes HLM (mises sur plusieurs étages) et tombes résidentielles (avec jardinet) entrecoupées de haies taillées.

 

Plusieurs personnes sont employées à temps plein pour entretenir les sculptures. Il faut dire qu’il y a du travail car ils y en a bien deux cents ! Nous constatons en passant, qu’à Tulcan, il vaut mieux être policier que chauffeur. Si vous jeter un œil sur les photos, vous constaterez que la plupart des emplacements funéraires de la police sont vides, alors qu’il n’y a plus de place du côté des chauffeurs...

 

 

Après cette petite balade agréable, il est temps de passer aux choses sérieuses et de franchir une nouvelle et dernière frontière, celle de la Colombie ! Les formalités sont rapides côté équatorien, ils sont toujours aussi

bien organisés et aimables. Côté colombien, c’est nettement plus bordélique mais nous franchissons le poste frontière sans problème. Nous voici rendu dans un pays qui nous intrigue. Vu de France, on pense tout de suite à la drogue et la violence mais les voyageurs croisés qui revenaient de Colombie ont unanimement adoré ce pays. Alors à nous de voir !

 

Nous commençons par chercher une assurance pour le van (nous avions laissé de côté celles proches du poste frontière car probablement très chères) et faisons un petit tour au supermarché pour quelques courses. Pas de problème pour acheter de la nourriture, par contre plus compliqué pour trouver l’assurance... Finalement nous réussissons juste avant que la nuit tombe. Nous pouvons ainsi rejoindre notre lieu de bivouac du jour. Tant mieux car la frontière est réputée mal famée la nuit avec beaucoup de trafic vers l’Equateur.

 

Nous dormons sur un parking tout proche du sanctuaire de Las Lajas. Il s’agit en quelque sorte du Lourdes colombien. Nous partons en visite le lendemain matin vers la basilique de style néo-gothique qui enjambe la rivière en contrebas. Cette situation lui donne un petit air de château de Chenonceau, mais la comparaison s’arrête là ! Ce lieu de pèlerinage pour les colombiens et équatoriens est assez tranquille en ce mercredi matin.

 

Nous descendons jusqu’à la basilique, admirons les portes sculptées, les angelots qui entourent le pont et montons un peu plus haut pour une vue d’ensemble. Preuve du caractère sacré du lieu, un miracle se produit : je retrouve ma première voiture, une Renault 9 !!! Petit tour dans l’église entre deux messes et nous retournons au van par les ruelles pavées bordées d’échoppes.

 

 

Nous sommes le 6 juillet et il nous reste grosso modo un mois pour visiter cet immense pays qu’est la Colombie. Il va falloir faire des choix ! Après une longue hésitation, nous décidons de zapper la laguna Verde toute proche pour nous rendre à la laguna Cocha située 150 km plus au nord. Nous faisons le joli trajet qui relie Ipiales à Pasto au milieu des vertes montagnes andines. Nous bifurquons vers l’est et arrivons sous un temps très couvert aux abords de la laguna Cocha. Après le Lourdes de Colombie, nous voici à Venise !

 

Nous longeons un canal rempli de gondoles colorées qui mène à la lagune. De nombreux chalets à vocation d’hôtel ou de restaurant complètent le tableau pour un ensemble plein de charme ! Pendant que nous déjeunons, le ciel se bouche complètement et la pluie se met à tomber... Nous allons tout de même nous renseigner pour les tours de bateau qui mènent à une petite île sur la lagune où il est possible de faire une balade de 45 minutes. Mais la pluie redouble et malgré les arguments des gondoliers qui pointent un minuscule coin de ciel bleu au loin, nous préférons laisser tomber...

 

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Nous sommes à plus de 3000 m d’altitude et le ciel est souvent très chargé à cette altitude. Plutôt que d’attendre le lendemain avec une faible chance que le temps change, nous décidons de continuer notre chemin vers Popayan. D’autant plus que demain après-midi, il y a la demi-finale de l’Euro France-Allemagne et que les gars seraient bien contents de trouver un endroit pour voir le match...

 

Nous croisons beaucoup de points de contrôle militaire sur la route. Les soldats n’arrêtent jamais personne mais ça reste impressionnant cette armada qui va du trouffion avec fusil mitrailleur au gros blindé en passant par le pick-up équipé d’une mitrailleuse... Nous n’avons pas trop l’habitude de voir ces engins de guerre sur notre chemin !

 

Nous ferons les 250 km de route sinueuse qui nous mènent à Popayan en deux fois. Nous préférons faire halte pour bivouaquer dans un lieu sûr, derrière une station-service. Nous sommes bien installés jusqu’au moment où arrive un camion rempli de cochons ! Toute la nuit, ils ont hurlé comme si quelqu’un les égorgeait ! Visiblement ici, le bien-être animal n’est pas à l’ordre du jour... De nuit, nous n’avons pas osé reprendre la route à la recherche d’un autre bivouac hypothétique mais franchement on a hésité...

 

Après cette nuit bruyante, nous rejoignons Popayan vers midi pour manger et trouver un lieu où voir le match de foot. Nous y croisons un nantais qui vient régulièrement en Colombie. Nous apprécions la victoire de la France autour d’un café, la serveuse refusant de nous servir une bière car des enfants sont à notre table... Ach so !

 

En fin d’après-midi, nous nous rendons dans un garage pour changer nos plaquettes de freins avant qui grincent depuis deux jours. Nous avons changé celles des roues arrière en Equateur et il nous semble opportun de nous occuper de celles des roues avant sans trop tarder. Le garagiste démonte les roues et nous annonce que nos plaquettes sont comme neuves et que le bruit vient probablement d’une impureté coincée sur une des plaquettes. Nous avons fait plus de 30 000 km en Amérique du Sud, dont beaucoup sur des routes de montagnes sinueuses et pentues, et les plaquettes sont comme neuves ! Il est vraiment étonnant ce van, dur comme un roc !!!

 

Le lendemain, vidange et changements des filtres pour un dernier entretien avant le retour. Ensuite visite de la très jolie ville de Popayan. Nous nous promenons dans la « ciudad blanca » à partir du Parque Caldas sur la place centrale. Ce lieu est très ouvert et essentiellement entouré de maisons coloniales blanches qui donnent une sensation d’espace. Il y a également la cathédrale basilique et la tour de l’horloge qui dominent le tout.

 

Nous partons en promenade dans les rues très agréables et passons comme toujours devant différentes églises aux styles très variés. Petit arrêt dans un restaurant italien pour manger la pizza que les loulous nous réclament depuis quelques temps. Excellentes soit dit en passant ! Nous continuons notre petit tour et décidons de rentrer dans quelques musées.

 

 

Le premier, la casa museo Mosquera, est fermé car ce sont les vacances... Nous nous rendons donc au musée de Guillermo Valencia, déclaré patrimoine national et à ce titre gratuit ! Nous avons le droit à une très intéressante visite guidée de la maison de l’ancien poète colombien qui a eu un fils devenu président de la République et une fille qui fut la première femme à avoir une charge politique en Colombie. L’intérieur de la maison est très sympa avec vieux parquet, meubles anciens et pas mal d’objets ayant appartenus à la famille Valencia. Photos interdites comme bien souvent...

 

Nous tentons un autre musée, celui consacré au sculpteur colombien Edgar Négret. Alors là comment dire... Bon je me lance, c’est le musée le plus minable que nous ayons fait du voyage. En fait nous n’avons pas du tout accroché avec les œuvres qui se limitent à l’assemblage anarchique de pièces d’aluminium. Des sortes de mécanos géants. Vous savez, quand vous vous retrouvez devant une œuvre en vous disant intérieurement « ah oui, quand même... ». Pour vous donner une idée, l’œuvre sur la deuxième photo est une maquette proposée à la ville de Bogota en hommage au libérateur Simon Bolivar. Il faut de l’imagination quand même ! Pour la petite histoire, la proposition de « l’artiste » a été refusée... Une salle est dédiée à des artistes contemporains faisant également dans l’abstraction. Que dire devant un tableau noir intitulé « sans titre » ? Bref on passe !

 

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Nous retournons au van pour aller faire quelques courses avant de partir demain pour la montagne. Bivouac dans une zone résidentielle très calme de Popayan. Au petit matin, nous prenons la route du site de San Augustin distant de 135 km. Sauf qu’il faut passer l’une des deux cordillères qui coupent la Colombie selon un axe nord-sud. Nous partons sous le soleil par une route goudronnée qui monte en serpentant vers le parc national Puracé. Après une cinquantaine de kilomètres, la route laisse place à une piste constellée de nids de poules (voire d’autruches parfois !) et le soleil cède sa place à la pluie... Forcément le rythme ralentit et nous voici à 3 000 m d’altitude au milieu de la montagne à 20 km/h. En souvenir de la demi-finale de l’Euro, nous doublons un énorme camion Mercedes jaune d’un couple d’allemands également en voyage !

 

Ce qu’on ne vous a pas encore dit, c’est que ces montagnes constituent l’un des repères historiques des FARC, groupe armé révolutionnaire colombien (souvenez-vous d’Ingrid Bettancourt). La paix a été signée avec le gouvernement mais nous sentons bien que tout n’est pas si limpide. A l’entrée de la montagne, nous passons un check point militaire digne d’une zone de guerre, et après, plus un soldat... Après une cinquantaine de kilomètres de piste, nous nous arrêtons dans un petit hameau sur la place de l’église pour déjeuner. En sortant boire le café, nous nous rendons compte que derrière un magasin, il y a une tente couleur militaire et trois hommes armés en treillis. Pas de drapeau sur les épaules, ce ne sont donc pas des militaires... Comme nous sommes dans un secteur qui semble échapper au contrôle de l’armée, ce sont probablement des membres des FARC ou d’un autre groupe révolutionnaire. Nous ne faisons pas de vieux os dans le coin !

 

Quelques kilomètres plus bas, nouveau check point de l’armée, cette fois-ci ils sont tous habillés en tortue ninja ! Les protections qu’ils ont sur tout le corps ressemblent vraiment à une carapace. Ils ont aussi à disposition véhicule blindé et picks up armés de mitrailleuses...

 

Après avoir traversé la montagne, nous arrivons dans la vallée du fleuve Magdalena. Celui-ci prend sa source à l’extrême sud de la Colombie pour se jeter tout au Nord dans la mer des Caraïbes. Nous allons longer cet immense cours d’eau sur une bonne partie de notre trajet. Ici les paysages sont magnifiques, beaucoup de végétation, des cascades, des plantations sur les flancs de la montagne...

 

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Nous arrivons dans l’après-midi au parc archéologique de San Augustin. Nous demandons la permission de bivouaquer sur le parking et faisons notre dernière session d’école de la semaine. Bon assez vite ça dérape car il y a pas mal de touristes colombiens en visite et quelques-uns s’intéressent à notre van. Nous faisons notamment la connaissance d’une famille de Popayan dont la fille de 15 ans rêve de voyager en moto !

 

La nuit sera également un peu bruyante, il semble qu’il y ait une boite de nuit un peu au-dessus du site archéologique et nous sommes samedi soir... En ce dimanche matin 10 juillet (pleins de gros bisous à Erwann pour ses 3 ans !), nous voici parti à la découverte du site de San Augustin. A l’entrée, on nous délivre un petit passeport du site, Auria est déjà conquise ! Nous débutons la visite par le musée qui expose quelques statues et offre quelques éléments historiques. En fait nous comprenons vite que les archéologues ne sont sûrs de rien hormis du fait que le site était un lieu de vie et de rites funéraires.

 

Nous nous dirigeons ensuite vers le « bosque de las estatuas » : un cheminement traverse la forêt tropicale où sont exposées des statues du site qui ont été pillées puis récupérées et exposées ici. Elles sont très impressionnantes et certaines présentent des visages très expressifs. Forcément les loulous se lancent dans des imitations plus ou moins réussies ! Les formes sont assez variées mais on retrouve quelques signes communs comme une mâchoire très carrée, des canines proéminentes et des yeux tout ronds...

 

Nous continuons par les lieux funéraires et les anciennes zones d’habitation. Elles sont nommées « Mesitas » et correspondent à des collines aplanies artificiellement afin de permettre leur aménagement. Peu de choses subsistent de la vie sur place mises à part quelques restes de céramiques. En revanche, les ouvrages funéraires ont été conservés pour certains et restaurés pour d’autres. Très intéressants car on a le sentiment de se trouver face à un mélange de cultures que nous connaissons déjà. Dans la période principale (de 0 à 900 ap JC), les morts étaient enterrés sous des sortes de dolmens recouverts de terre et une ou plusieurs statues marquaient l’entrée de ce tombeau. Le lieu est déjà très beau en lui-même mais avec ces ouvrages, c’est magnifique !

 

Nous passons ensuite par la fontaine cérémonielle de Lavapatas. Des formes d’iguanes, de serpents ainsi que des trous et bassins sont creusées à même la roche au fond du lit du ruisseau. Le site est très bien aménagé et un pont en bambou permet d’avoir une vue d’ensemble sur ces reliefs. Nous montons enfin à un autre lieu funéraire localisé sur un point haut et dominant la vallée. En plus des statues, la vue est superbe sur les alentours.

 

 

Après 3h de balade, nous retournons vers le van bien protégé car garé juste à côté d’un camion de l’armée... Cet après-midi (décalage horaire oblige), c’est la finale de l’Euro ! Nous nous rendons à San Augustin et trouvons un petit resto-café avec une télé diffusant le match. Nous y croyions à fond mais vous connaissez la suite... Déçus, nous nous rendons vers un autre site faisant partie du parc de San Augustin, celui « del Alto de los Idolos ». Nous y arrivons en fin de journée pour bivouaquer.

 

Après une nuit très calme, nous entrons dans le site pour découvrir une version plus petite du parc de la veille mais tout aussi fascinante. Là encore, deux mesitas ont été aménagées il y a plusieurs milliers d’année pour y établir des lieux de vies et des tombes. Comme hier, nous retrouvons ces longs dolmens gardés par des statues aux formes anthropomorphes et zoomorphes. Il y a même un couvercle de sarcophage en forme crocodile alors que celui-ci ne vit pas dans les parages ! Visiblement, le peuple qui vivait ici entretenait des relations avec l’extérieur...

 

Nous nous promenons pendant une heure pour découvrir avec grand plaisir chacune des tombes exhumées. Au milieu du site trône une immense statue qui a été retrouvée penchée au-dessus d’une tombe, comme si elle veillait sur cette dernière... La particularité de ce site réside dans la présence de nombreux sarcophages en pierre. Ils étaient pour certains recouverts de pierres également taillées. Très impressionnant !

 

 

Après cette bonne balade, nous ne tardons pas à prendre la route vers un autre parc archéologique, celui de Tierradentro. Nous avons 250 km à faire et ici cela prend une bonne journée. D’autant plus que tout est fait pour nous ralentir : multitude de dos d’âne, virages incessants, montées-descentes et même une opération escargot des routiers colombiens ! La police empêche de dépasser le convoi de camions qui nous précède et roule au pas. Du coup à chaque village, tout le monde prend les petites routes à fond les gamelles pour passer devant ! Hyper dangereux mais nous finissons par faire pareil...

 

A 20 km de Tierradentro, la pluie commence à tomber et la route asphaltée s’arrête. Des travaux sont en cours pour la prolonger, du coup nous devons emprunter une piste provisoire humide sur quelques kilomètres. Un vrai bordel ! Il y a même un endroit où on nous demande d’attendre car des camions (pourtant vides et équipés de roues jumelées) n’arrivent pas à monter à cause de la boue... Nous descendons tout doucement en partant moitié en crabe sur les secteurs les plus humides. Pourvu que ce soit plus sec au retour !

 

Nous arrivons finalement avant la nuit au village de San Andres de Pisimbala et stationnons dans le jardin d’un particulier pour l’équivalent d’1,5 € la nuit. C’est dans le coin qu’est né le mouvement des FARC, en ce moment ils sont tranquilles mais nous préférons ne prendre aucun risque !

 

En ce mardi matin 12 juillet, le ciel est dégagé et le soleil nous promet une très belle journée. Nous avons prévu la visite du parc archéologique de Tierradentro. Ce lieu unique accueille de très nombreux hypogées, des chambres funéraires creusées dans la roche pour accueillir les restes des défunts importants. Il y a plusieurs lieux qui disposent de ces étranges tombes souterraines et un sentier permet de visiter l’ensemble dans la journée.

 

Nous sommes dans un lieu très reculé, nous ne croisons pas de touristes et les gens regardent notre van avec beaucoup de curiosité. Nous débutons notre journée par la visite des musées archéologiques et ethnographiques. Comme il n’y a personne, le gardien nous accompagne et nous fait une visite guidée ! Nous découvrons dans l’un les éléments retrouvés dans les tombes (céramiques domestiques et urnes funéraires) et dans l’autre les objets de la culture indigène paece (machine à extraire le jus de la canne à sucre notamment).

 

Une fois notre cerveau bien rempli, nous passons à la pratique : un sentier de 14 km qui serpente dans la montagne et permet d’accéder aux différents sites funéraires aménagés. Après 20 minutes de grimpette dans un paysage sublime, nous arrivons à « el alto de Segovia ». Nous prenons conscience de l’énorme travail de conservation qui a été mené ici. Les hypogées sont protégés par un toit et chacun dispose d’un accès sécurisé par un cadenas. Un gardien est chargé d’ouvrir et fermer la trappe d’accès, il s’assure également que nous n’utilisons pas de flash pour les photos. La descente dans les tombes s’effectue par des marches hautes et irrégulières. Nous découvrons ces cavités creusées à même la roche volcanique (de la tuf issue des cendres des volcans tous proches).

 

L’état de préservation des hypogées est variable mais certaines conservent leur peinture d’origine. Quelques colonnes et bas-reliefs sont même sculptés. Fascinant ! Leur construction daterait d’une période s’écoulant de 900 à 1200 ap JC. Nous sommes seuls sur le site dans cet environnement exceptionnel. Il y a 26 chambres funéraires accessibles à la visite à Segovia mais nous ne descendrons pas dans toutes ! Nous nous concentrons sur les mieux conservées sur les conseils du gardien. Nous restons médusés par l’une des cavités au sein de laquelle sont parfaitement conservées têtes sculptées et motifs géométriques peints. Dans une autre tombe, les urnes funéraires ont été laissées en place. En fait, il y avait deux types de tombes : les premières servaient à laisser pourrir le corps pendant quelques années, les secondes permettaient d’entreposer les restes du corps décomposé dans une urne funéraire pour l’éternité.

 

Impressionnés par cette première visite, nous poursuivons notre chemin au milieu des champs de café, banane ou canne à sucre. Nous arrivons au site « del Duende ». Là encore, descente dans les hypogées qui ne sont cette fois-ci pas éclairés. Leur état de conservation est également moins bon et peu de peintures sont encore présentes. Nous rencontrons tout de même un habitant étonnant des cavités, un millepatte planté au milieu d’une peinture ! 

 

Nous passons ensuite par des lieux un peu plus habités et pouvons profiter de l’architecture locale composé d’une base en bambou recouverte de torchis. Dommage que ces maisons accueillent parfois des chiens très agressifs qui foncent sur nous toutes dents dehors... Nous nous rendons au site « d’el Tablon » qui concentre plusieurs statues retrouvées dans le secteur. Petit goût de San Augustin en plus petit !

 

Après avoir beaucoup monté, nous descendons vers le quatrième ensemble, « el alto de San Andres ». Petite pause déjeuné et c’est reparti pour quelques montées–descentes dans les chambres funéraires. Comme à Segovia, certaines hypogées sont parfaitement conservées et très impressionnantes !

 

Le prochain ensemble de tombes est situé tout en haut de la montagne et nécessite une sacrée grimpette. Mais nous sommes motivés ! Nous montons en moins d’une heure un sacré dénivelé pour atteindre « El Aguacate ». Ici il n’y a pas de gardiens et la visite est libre. Seule une partie des tombes est accessible. Nous voyons l’entrée des autres cavités dans l’état dans lequel elles ont été découvertes, un simple trou ! Tels des spéléologues, nous descendons dans chacune des chambres funéraires aménagées à la recherche d’une d’elle qui dispose de peintures de lunes et de salamandres. Forcément c’est la dernière, celle cachée un peu à l’écart !!! La peinture n’est pas très bien conservée, par contre la vue panoramique depuis ce promontoire est à couper le souffle !

 

 

Il est temps de rentrer au van, d’autant plus que Manu souhaite profiter de cette journée ensoleillée pour faire la partie de la route en travaux. Nous avons bien fait car la piste est sèche et nous passons sans problème les parties compliquées car boueuses la veille. Nous nous arrêtons dormir juste avant la ville de La Plata avant de continuer notre route vers le Nord !



17/07/2016
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