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Autour de San Pedro de Atacama

Au matin du 26 janvier, les enfants se mettent au travail pour une séance d’école dans le désert d’Atacama avec une immense étendue pour cours de récréation.

 

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De leur côté, Philippe, Sylvain et Manu se lancent dans quelques petites réparations. En suivant les conseils de Philippe, Sylvain essaie une nouvelle fois de réparer son frigo qui affiche ce matin-là un petit 22° tandis que Manu démonte avec l’aide de Sylvain notre capricieux boiler (qui permet d’avoir de l’eau chaude). Au final malgré beaucoup de bonne volonté, les résultats seront assez maigres !

 

En début d’après-midi, après avoir convenu d’un rendez-vous en soirée à la Vallée de la Lune, nous partons de notre côté visiter la Laguna Caxa. Il s’agit d’une étendue d’eau située au milieu du salar d’Atacama qui appartient à la réserve nationale Los Flamincos. Autant la veille nous avions été déçu par les abords du salar, autant se retrouver au milieu de celui-ci vaut vraiment le coup. Il ne s’agit pas d’une surface plane de sel telle que l’on imagine mais plutôt un amoncellement de cristaux de sels désordonnés. La lagune est magnifique et bondée d’oiseaux. Trois espèces de flamands roses sont présentes. Comme nous visitons en début d’après-midi, période la plus chaude, nous sommes quasiment seuls dans la réserve. Nous pouvons ainsi approcher les flamands à quelques dizaines de mètres... Le salar, la lagune, les oiseaux et les Andes en second plan, nous sommes dans un paysage de carte postale ! Certaines mini lagunes arborent des couleurs insensées : jaune, bleu, rouge... Par contre il fait chaud, très chaud et le soleil tape fort, très fort !

 

 

Après avoir appris à distinguer les différentes espèces de flamands, nous prenons la direction de San Pedro de Atacama pour quelques courses car notre frigo est quasiment vide. La ville de San Pedro est très sympa. Oasis coincé entre désert, salar et montagnes, elle a conservé son architecture en adobe et son organisation quelque peu anarchique ! La première épreuve consiste à trouver la station-service pour les pleins d’essence et d’eau. Nous avions été prévenus qu’il s’agissait d’un sacré casse-tête mais entre les rues piétonnes et les sens uniques, le GPS en perd le nord ! Heureusement au bout d’un moment, après avoir traversé la ville, nous tombons sur des panneaux qui indiquent la station. Habituellement les stations-services se trouvent en sortie/entrée de ville, et bien à San Pedro, elle est en plein centre dans une rue à double sens où il est quasiment impossible de se croiser ! Sans compter que les pompes sont situées au fond d’une impasse et qu’il faut faire demi-tour une fois le plein réalisé... Pour trouver de la nourriture, c’est un peu le même schmilblick car il n’y a que quelques mini-magasins qui vendent quelques denrées au compte-goutte. Pour vous donner une idée, le Viva de La Ménitré ressemble à un hypermarché à côté de ces échoppes...

 

Les pleins faits, nous nous dirigeons vers le lieu de bivouac que nous avions convenus en surplomb de la Vallée de la Lune. En arrivant sur place, nous découvrons qu’il n’est plus possible d’y entrer librement et interdit d’y dormir. Le gardien du site nous conseille d’aller sur le parking d’entrée de la Vallée situé quelques kilomètres plus bas. Nous y serons suivis de Philippe et Catherine et y retrouverons les Mollas pour une nouvelle soirée très sympa. Au cours de nos discussions, nous décidons d’aller le lendemain soir aux geysers d’El Tatio et avec les Mollalpagas de tenter par la suite une incursion dans le sud Lipez en Bolivie. Le lendemain matin, c’est au tour de Philippe de se mettre à la mécanique. Il avait entendu un bruit suspect la veille au niveau de sa roue. Sur le parking, il s’improvise un lieu de réparation pour changer un ressort des mâchoires de frein qui s’était cassé. Très impressionnant de le voir travailler sur son camion de 10 tonnes en improvisant une réparation de fortune !

 

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Après une nouvelle matinée d’école, nous partons avec les Mollalpagas pour une petite baignade au milieu du salar d’Atacama. Une piste mène aux Ojos del Salar (les yeux du salar). Il s’agit de deux trous d’eau parfaitement sphériques perdus au milieu de nulle part qui contiennent une eau très peu salée. Nous passerons tout le début d’après-midi à nous baigner seuls dans un paysage incroyable. Pendant que les enfants nagent et récoltent des algues, les parents s’en donnent à cœur joie en sautant dans les trous d’eau. Ah un détail, même moi je me suis baignée, sautant allègrement avec Audrey dans l’eau !

 

 

Après cette pause rafraichissante et revigorante, nous prenons la route qui mène au geyser d’El Tatio. Ceux-ci sont actifs tôt le matin car liés à la différence de température entre la chaleur des profondeurs et la fraîcheur des eaux s’écoulant à la surface. Nous avions un peu peur des 80 km de piste qui mène au site mais en fait celle-ci est globalement très roulante. En plus nous traversons des paysages magnifiques. Des lagunes d’altitude peuplées de vigognes, flamands et autres oiseaux d’eau ponctuent la route. Quelques arrêts s’imposent et les enfants en profitent pour tenter une imitation du flamand rose au repos !

 

 

Après cette nature préservée, les troupeaux de lamas en bord de route et la traversée de quelques hameaux perdus, nous retrouvons Philippe et Catherine en soirée. Nous avons prévu de passer la nuit à près de 4300 m d’altitude sur le parking d’entrée qui conduit aux geysers. Très vite la température tombe et comme nous avons prévus de nous lever aux aurores le lendemain matin, chacun rejoint ses pénates très tôt.

 

Au réveil, vers 5h30, il fait aux alentours de -6°C dehors... Tout le monde se couvre très chaudement et nous voilà partis de nuit en véhicule sur le chemin qui mène aux geysers. Manu a entendu des grondements sourds cette nuit et nous découvrons progressivement les fumeroles à l’approche du site. A notre arrivée, vers 6h30, il fait encore trop nuit pour bien distinguer les geysers. Ceux-ci sont plus impressionnants en période hivernale car la température extérieure est encore plus fraîche (brrr...). A notre suite arrivent tous les minibus de San Pedro de Atacama et nous sommes assez nombreux sur le site. Nous croisons même la Mystery Machine (mais nous n’avons pas vu Scoobydoo...). Le spectacle n’en reste pas moins fascinant ! Entre fumerolles, concrétions colorées et geysers imprévisibles, le lieu est assez magique. Il y a très peu d’endroits au monde où il est possible d’observer ce type de phénomène et nous sommes sur l’un des principaux !

 

Nous déambulons tranquillement entre les différents phénomènes tous plus impressionnants les uns que les autres, et sans parler du bruit ! Vers 9h, les tours opérateurs commencent à déserter le site et nous nous retrouvons progressivement quasiment seuls au monde. Nous profitons de cette solitude pour nous baigner dans une piscine semi-naturelle alimentée par des eaux chaudes. Les enfants se défoulent en nageant (même si à 4300 m le souffle manque parfois un peu) et les parents se prélassent sur le secteur le plus chaud du bassin ! Quel bonheur d’être là au milieu des montagnes et des fumeroles dans un bain chaud à discuter et profiter !

 

 

Au bout d’un moment nous finissons tout de même par décoller avec le plaisir de refaire la route en sens inverse vers San Pedro de Atacama. A l’heure du déjeuner nous arrivons au petit village de Machuca situé aux abords d’un vallon à 4000 m d’altitude. Nous décidons de stationner sur la place pour manger ensemble. Et comme par hasard, la communauté qui gère le village propose des brochettes de lamas ! Nous en prenons pour tout le monde afin de tenter l’expérience... excellent !

 

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 Le repas se passe très bien, Sylvain en profite pour bricoler un peu et changer son filtre à gasoil... Comme nous avons prévu de faire la Vallée de la Lune en soirée, nous repartons en début d’après-midi. Sauf que 200 m plus loin, les Mollas se garent sur le bas-côté avec les warning. Le moteur s’est subitement arrêté et ne veut plus repartir.

 

Malgré toute l’expérience de Philippe et différents tests, impossible de réparer sur place ! Le moteur est bloqué et la pompe à gazoil fait un bruit étrange. Nous sommes à plus de 40 km de San Pedro de Atacam à 4000 m d’altitude... Philippe tracte le camping-car des Mollas jusqu’à la place du village de Machuca où nous avions déjeuné. Il est près de 16h et le premier garage Fiat est situé à 140 km de là dans la ville de Calama !!! Nous décidons de nous séparer en deux. Sylvain et Manu partent sans tarder pour Calama afin de trouver un garage et une dépanneuse acceptant de venir jusqu’ici. Avec Audrey et les enfants, nous resterons dans le camping-car en attendant leur retour...

 

Manu et Sylvain ne garde pas un souvenir impérissable de Calama qui mérite bien sa réputation des trois P (« polvo, perros y putas » !). Mais ils ont réussi à trouver une dépanneuse et un garage Fiat susceptible de s’occuper du camping-car une fois rendu sur Calama. Et comme on devait se faire quelques courses dans une grande ville avant de passer en Bolivie, ils ont même eu le temps de s’en occuper (compresseur, tablette, antenne wifi...). Bref une grosse journée efficace puisqu’ils sont de retour le lendemain vers 18h.

 

Pendant ce temps-là à Machuca, après avoir fait école, les enfants construisent cabane et parcours d’adresse avec les déchets trouvés sur le parking de la place... Le résultat est très réussi ! Avec Audrey bah, on papotte ! Nous ne savons pas du tout quand Sylvain et Manu vont revenir ni s’ils auront trouvé une dépanneuse, alors nous tentons de penser à autre chose et de garder le moral des troupes (Audrey arrive à garder le sourire et à rester zen, chapeau à elle !!!). Sur le coup de midi nous avons la visite de la famille Lecomte qui vient nous soutenir un moment avant de reprendre sa route. Nous sommes contentes de voir arriver Sylvain et Manu et de savoir qu’une dépanneuse va arriver dans la soirée.

 

Nous attendons la confirmation que la dépanneuse est bien en route pour quitter les Mollalpagas en leur souhaitant beaucoup de courage pour les jours à venir. Nous apprendrons par la suite qu’ils arriveront dans la nuit vers 2h du matin à Calama, sachant que la dépanneuse tombera elle-même en panne pendant le trajet ! Inutile de préciser que l’incursion au sud Lipez envisagée ensemble est abandonnée...

 

Nous redescendons pour dormir sur San Pedro de Atacama afin de publier un article sur le blog. Le lendemain, après avoir encore profité d’Internet, nous nous dirigeons vers la Pukara de Quitor. Cette ancienne cité indienne est localisée aux abords de la ville de San Pedro sur une colline qui domine les lieux. Les ruines en elle-même ne sont pas extraordinaires mais nous profitons d’une ballade parallèle pour grimper à un point de vue panoramique très sympa. On observe nettement l’oasis verte de San Pedro se détacher du paysage aride d’Atacama. C’est également l’occasion de mettre un peu les pieds dans l’eau au niveau de la rivière qui passe près des ruines.

 

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Dans la soirée, nous décidons de faire la Vallée de la Lune que nous n’avions pas pu faire précédemment. Nous arrivons à l’entrée vers 17h et demandons conseil à une personne de l’accueil. Comme d’habitude la réponse se limite à nous donner la carte du site... La Vallée de la Lune est située à l’ouest de San Pedro sur plusieurs kilomètres avec des secteurs de ballades délimités. Nous commençons par le canyon. Super sympa de se balader dans le lit du cours d’eau creusé dans la roche. Il s’agit d’un canyon qui se rétrécit progressivement pour devenir souterrain. Lampe torche exigée pour passer en file indienne dans le souterrain de quelques dizaines de mètres. Ensuite nous escaladons la colline pour revenir par le dessus. Youenn et Auria ont adoré.

 

Nous continuons la route et nous arrêtons au parking suivant. Nous empruntons le chemin encaissé entre colline et dune de sable pour monter sur une ligne de crête qui surplombe la vallée. La vue est magnifique avec ces collines à l’aspect lunaire et d’immenses dunes de sable brun. Nous revenons sur nos pas en croisant beaucoup de monde qui arrive pour assister au coucher de soleil. Nous tentons d’aller à contre-courant pour l’observer depuis un autre point de vue au bout de la route. Sauf qu’une fois rendus dans le van et partis pour cet autre point de vue, les gardiens du site nous informent qu’il est tard et que le reste du site est fermé... Nous arrivons à nous faufiler un peu plus loin mais devons rapidement faire demi-tour ! Nous tentons de retourner sur la ligne de crête pour observer le coucher de soleil... mais trop tard ! On profite quand même des couleurs déclinantes qui modifient totalement la perception du paysage donnant une couleur orangée aux collines et très brunes au massif dunaire.

 

 

Après une nouvelle matinée d’école, nous profitons de l’après-midi pour faire quelques courses et visiter San Pedro. Entre temps nous avions eu des contacts avec les Janco, nos amis belges en galère mécanique depuis quelques temps. Leur Land Rover est reparti et ils ont avalé les kilomètres pour arriver très prochainement sur San Pedro. Et qui croisons nous lors de nos pérégrinations dans San Pedro ??? Les Janco ! Nous sommes super contents de les revoir. On se boit un verre ensemble et direction un bivouac tranquille en dehors de la ville pour passer une bonne soirée entre nous. Nous sortons un peu des chemins balisés pour nous stationner dans un coin un peu perdu, enfin croyons-nous. Au cours de la soirée, nous découvrirons qu’en fait notre bivouac est à 200 m d’une maison isolée cachée par les arbres ! Peu importe, nous passons une soirée bien sympa avant de nous dire une nouvelle fois au revoir et à bientôt !

 

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 Nous partons en fin de matinée direction l’Argentine et le Paso de Jama (poste frontière). La route part de 2500 m pour atteindre 4860m d’altitude. C’est notre record ! Plus haut que le Mont Blanc ! Pour la petite histoire, Youenn pris d’une envie pressante ira se soulager dans la nature à 4840 m ! La route est magnifique et défilent à tour de rôle volcans, lagunes, salar et puna... Jusqu’au poste frontière mais ça c’est une autre histoire !

 

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07/02/2016
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