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La Carretera Australe

Vendredi 27 novembre, nous rentrons de nouveau au Chili au niveau du village de Chile Chico. Nous commençons à être rodés : tamponnage de passeport, importation temporaire du van, remplissage de papiers, contrôle sanitaire. Et oui, les chiliens sont très à cheval sur les denrées importées dans leur pays. Il est interdit de faire passer des produits frais (viande, légumes, fruits, œufs,…) et autres (miel, confiture, bois africain…). Alors nous mangeons tout avant de passer, nous faisons durcir les œufs en espérant de ne rien avoir oublié. Nous avons rencontré des français qui nous ont raconté que des amis à eux ont passé 16 heures en garde à vue parce qu’ils ont oublié de déclarer qu’ils avaient des pommes de terre !!! Le douanier est un peu tatillon et nous demande de descendre le sac des loulous qui est dans la capucine, mais au final tout est ok !

 

Les formalités passées, nous continuons notre route direction la Carretera Australe : nom donné à la route qui sillonne le sud du Chili. Elle est réputée pour être très belle et nous ne sommes pas déçus. Les paysages, entre lacs bleus turquoise et montagnes enneigées, sont magnifiques.

 

 

Elle est également réputée pour être assez difficile. En effet, il s’agit sur certains tronçons plus d’une piste que d’une route, avec beaucoup de lacets, de cailloux,  de nids de poule. Disons que ça permet d’avoir le temps d’admirer le paysage. Voici un bref résumé…en panneaux !

 

 

Nous avons d’ailleurs par deux fois fait taxi pour des voyageurs dans la panade. D’abord, un chilien, une suisse et leur roue éventrée (visiblement ils n’avaient pas de roue de secours !), puis deux argentins avec leurs vélos (l’un des deux étant tombé la veille ils préféraient faire un bout de route en voiture). En passant, nous avons pu constater que nous avions la place de loger deux personnes, deux vélos et une multitude de sacoches en plus de nos affaires !

 

                                                         IMG_1358.JPG

 

La route est en cours de mutation. Un vaste plan de travaux est en cours pour l’asphalter. Certaines parties sont déjà goudronnées et pas mal de portions font l’objet d’importants travaux qui tranchent avec la beauté des paysages… Du coup nous voyons du monde sur le bord de la route. Comme bien souvent dans ces cas-là, nous avons parfois l’impression qu’il y en un qui travaille et dix qui attendent. Et là dans certains cas c’est vraiment flagrant : cinq personnes à faire la circulation, cinq autres à attendre sur le bord de la route pour une personne qui fait un trou avec une pelle !

 

IMG_1355.JPG  Dédicace à mon Papa : il est pas mal l’épouvantail !

 

Dimanche 29 novembre, nous profitons d’une escale sur la Carretera australe à Puerto Tranquilo pour faire un tour de bateau sur le lago Tranquilo à la découverte des caves et cathédrales de marbre. Il s’agit d’un site protégé à flanc de coteau sur le bord du lac. L’exploitation du marbre y est interdite. Le vent et l’eau ont creusé la falaise et créé des cavités aux formes les plus diverses. Entre l’eau du lac et les différentes teintes du marbre, les couleurs sont superbes.

 

 

En plus, nous avons le droit à un retour face au vent et le bateau fait de véritables bonds sur l’eau : Auria a adoré !

 

Un peu plus loin, la route nous mène au parc national Queulat. Il est interdit d’y dormir ailleurs qu’au camping et vue l’heure à laquelle nous arrivons nous n’avons plus tellement l’envie de reprendre la route pour chercher un bivouac. Nous payons donc notre deuxième nuit de camping depuis le début du voyage. L’emplacement est sympa avec table abritée et l’inévitable barbecue (comme en Argentine). On en profite pour faire une tournée générale de douche chaude…

 

Au moment de partir nous promener le lendemain, nous avons le plaisir de recroiser Serge et Sylviane. Un couple de retraités suisses, avec un énorme camion aménagé, que Manu avait vu à l’arrivée du van en Uruguay et que nous avions aussi rencontrés sur la plage de Las Canteras près de la péninsule de Valdès. Nous restons donc un peu à discuter. Si, pour l’instant, nous n’avons pas fait vraiment de rencontres avec des argentins ou des chiliens, nous sommes très contents de celles que nous faisons avec d’autres voyageurs. C’est toujours de  bons moments et l’occasion de lier de nouvelles amitiés avec des gens venants de tous horizons.

 

Après cette rencontre nous partons à la découverte du parc de Queulat en sillonnant les différents sentiers de randonnée qui le parcourt. Là encore nous sommes ravis des paysages qui s’offrent à nous. Nous commençons par une petite ballade qui mène à un lac et au loin nous pouvons apercevoir le glacier Queulat en suspension en haut d’une falaise. Nous parcourons ensuite un sentier à travers une végétation luxuriante qui aboutit à un point de vue beaucoup plus proche sur le glacier. Juste avant notre arrivée, nous entendons le craquement d’un morceau du glacier qui tombe. Nous mangeons notre pique-nique devant ce magnifique spectacle en appréciant les cascades éphémères créées par les morceaux de glace tombent dans un bruit sourd. Superbe !

 

 

Après moult hésitation nous décidons que nous ne continuerons pas sur la Carretera Australe. Nous laissons donc de côté la partie nord de cette route avec plusieurs bacs à prendre entre les fjords (beaucoup de voiture et d’attente, on a peur que les loulous s’ennuient un peu). Nous faisons également l’impasse sur l’île de Chiloé, mais on ne peut vraiment pas tout faire ! Nous repasserons donc du côté argentin afin de nous rendre au parc national Los Alerces avant de remonter sur Bariloche et la route des sept lacs. Nous ressortons donc nos passeports pour entrer en Argentine pour la sixième fois depuis le début de notre voyage ! Youenn et Auria commencent à être rôdés, à tel point qu’ils jouent même à faire les douaniers dans la voiture. En passant, Youenn arborant fièrement son maillot du SCO d’Angers (si on l’écoutait il dormirait avec), nous avons l’occasion de faire la promotion du club auprès des douaniers qui croyaient qu’il s’agissait d’une équipe brésilienne…



08/12/2015
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