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Centre Colombie 2

Le jeudi 21 juillet, après avoir bêtement suivi le GPS qui nous a fait faire un détour de 80 km, nous arrivons en toute fin de journée dans un des plus beaux villages de Colombie. Fondée en 1572, Villa de Leyva a su garder ses rues pavées et ses bâtiments coloniaux d’un blanc immaculé. Après avoir un peu tourné dans le village sur les pavés d’époque, nous finissons par nous arrêter pour dormir sur le parking d’un petit hôpital tout près de la place centrale.

 

Le lendemain matin, nous partons nous promener à la découverte du village. Nous débutons par l’immense place centrale qui s’étale sur la bagatelle de 14 000 m² ! L’église paraît bien petite du coup... Les rues pavées sont très agréables et nous faisons un petit circuit pour découvrir les différents monuments et musées. Arrêt devant la maison où s’est tenu le premier congrès des Provinces Unis d’Amérique. Elle est fermée à la visite mais c’est un lieu incontournable dans l’histoire de l’indépendance des pays d’Amérique du Sud.

 

Nous entrons dans la maison d’un des héros de la nation, Antonio Ricaute. Elle conserve les meubles d’époques et quelques objets liés à l’indépendance de la Colombie. Petit passage par la place del Carmen qui accueille l’église et le couvent du même nom. Nous visitons ensuite la maison d’un autre héro de l’indépendance ayant vécu à Villa de Neyva, Antonio Narino, notamment célèbre pour avoir traduit en espagnol la déclaration des droits de l’homme. Retour sur la place centrale qui est décidément très impressionnante !

 

 

Après la déception du musée Négret à Popayan (si si souvenez-vous le sculpteur contemporain), nous décidons de nous relancer dans la découverte d’un artiste colombien. Il s’agit de Luis Alberto Acuna, muraliste inspiré, d’après nos guides, de Picasso et d’art précolombien. Bon nous n’accrochons vraiment pas avec les artistes contemporains de Colombie. A part quelques murs sympas et le patio de la maison, c’est globalement assez moche et vieillot... On vous met uniquement quelques photos des œuvres que nous avons préférées pour vous épargner !

 

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Une fois ce petit tour terminé, nous prenons le van direction le village de Raquira, très réputé pour ses poteries. Nous sommes surtout surpris par le nombre de magasins d’artisanat ! Le secteur est un des lieux de villégiature privilégié des habitants de Bogota pour les week-ends et les vacances. Ça se voit ! Le village reste néanmoins très agréable avec ses maisons peintes de couleurs vives et sa place décorée de poteries au goût parfois douteux. Nous mangeons un almuerzo (déjeuner) sur la place centrale et faisons les boutiques en quête de quelques souvenirs.

 

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L’après-midi, nous retournons vers Villa de Leyva et nous nous arrêtons au musée « El Fosil ». Il y a des millions d’années, avant la création des Andes, la région était recouverte par la mer. Des vestiges de cette époque se retrouvent dans le sol et de très nombreux fossiles ont été mis à jour. La star du coin est le kronosaure, dinosaure marin  de 15 m de long retrouvé il y a une quarantaine d’année. Il y a également une quantité impressionnante d’ammonites. Une jeune fille nous fait la visite guidée du petit musée mais visiblement elle n’en a rien à faire ! Elle mâche son chewing-gum et nous regarde à peine quand elle parle...  Une fois son bla-bla terminé, nous refaisons tranquillement le tour à notre rythme !

 

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Nous avions prévu de poursuivre par une visite du site archéologique « El Infernio » sur la culture Muisca mais les deux visites du jour ne nous ont pas vraiment convaincus et quand nous passons devant le site, celui-ci nous semble bien petit et seulement constitué de quelques pierres dressées... Nous préférons retourner sur Villa de Leyva pour faire école et passer la nuit.

 

Nous prenons la route le matin vers un autre très beau village colonial, celui de Barichara. Nous y parvenons dans l’après-midi et nous nous garons dans une des rares ruelles pavées pas trop pentues... Petite balade dans ce charmant village, probablement le plus beau que nous ayons vu en Amérique du Sud. Toutes les maisons sont parfaitement entretenues et il se dégage une atmosphère calme et reposante que nous apprécions beaucoup. Certes la place principale est surveillée par des militaires en armes mais il y a un mariage, peut-être sont-ils là pour s’assurer que tout se passe bien ?

 

Nous profitons des portes ouvertes de la cathédrale pour y jeter un œil. La décoration intérieure nous plaît bien : lumineuse et pas trop chargée. En  ressortant nous avons le droit à quelques gouttes, heureusement les maisons ont des débords de toit qui nous protège. Etant donnée la hauteur de certains trottoirs, quand il pleut vraiment ici, ça doit être quelque chose !

 

Comme d’habitude, nous déambulons dans les rues à la découverte des petites églises, jolies façades et parcs arborés. Nous faisons également un petit saut dans le cimetière réputé pour être très joli, ce que nous confirmons. Nous finissons notre tour en montant en haut du village. Nous profitons d’un splendide panorama sur la vallée en contrebas et faisons le tour du petit parc qui jouxte la chapelle Santa Barbara. Du haut nous avons également une vue imprenable sur les magnifiques ruelles pavées qui descendent vers le centre du village. Nous retournons au van et partons nous garer à la sortie de Barichara, au niveau d’un autre point de vue sur la vallée.

 

 

Le dimanche matin, nous partons en balade vers le petit village de Guane. Il est situé à 5 km en contrebas de Barichara en empruntant un vieux chemin pavé. Nous partons du panorama sur la vallée pour descendre progressivement dans une ambiance assez provençale. Il y a des cigales, des lézards, des chèvres et quelques vaches parquées dans des enclos de pierres sèches. Pendant que nous cheminons, le thermomètre ne cesse de grimper ! Nous profitons des coins d’ombres pour nous rafraichir un peu avant d’arriver sur Guane en fin de matinée.

 

Un peu perdu au milieu dans la montagne, cette petite bourgade est bien tranquille ! Là encore les ruelles pavées et les maisons blanches invitent à la flânerie. Nous pensions visiter le musée paléontologique et archéologique mais nous avons bêtement oublié nos sous dans le van... Pause sandwich sur la place et nous repartons en sens contraire.

 

Il est 13 h et cette fois-ci nous montons sous un soleil de plomb ! Il doit faire un bon 40°C et l’ombre se fait rare. L’eau aussi d’ailleurs ! Nous sommes bien contents de retrouver le van et le Tang limonade bien frais qui est resté au frigo ! Nous profitons de l’après-midi pour nous poser dans un café, les loulous rêvant d’une glace et nous d’un coca glacé...   

 

 

Après une nouvelle nuit dans le très agréable village de Barichara, en ce lundi 25 juillet, nous prenons la direction  du Canyon Chicamocha et de son parc national. Nous y arrivons sur le coup de midi mais mauvaise surprise, celui-ci est fermé le lundi et le mardi... On nous avait prévenus que le site était très aménagé et effectivement, d’extérieur, on se croirait un peu à Disney Land ! Nous sommes malgré tout déçus car nous aurions bien voulu prendre le téléphérique de 6 km qui passe au-dessus du canyon, l’un des plus haut du monde, mais nous n’allons pas rester deux jours à attendre l’ouverture du parc. Nous profitons quand même des impressionnants points de vue que nous offre la route sur les canyons adjacents.

 

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Du coup notre programme est un peu modifié et nous sommes contraints de continuer notre chemin. Sauf qu’il y a un sacré paquet de kilomètres jusqu’à notre prochaine destination... Et encore une fois, la route en Colombie n’a rien à voir avec ce que nous connaissons en France. Dans la journée, sans trop chômer, nous aurons réussi à faire... 185 km ! Entre les virages, les camions, les travaux, la circulation en ville, les déviations, les dos d’âne, j’en passe et des meilleurs, on a parfois l’impression de faire du sur place !

 

Nous sommes sur l’axe Bogota-Santa Martha (important port de la côte Caraïbes) et ce n’est pas facile de trouver un lieu pour bivouaquer. Au bout d’un moment nous rentrons dans le village de La Esperenza un peu au hasard. Nous tentons notre chance dans les ruelles défoncées et pentues. Nous arrivons plein d’espoir devant l’église mais pas de place pour stationner. Sauf peut être derrière, en passant par le côté... Manu va se renseigner et revient avec l’accord du prêtre. Mais pendant ce temps-là, les policiers sont venus me voir pour savoir ce que nous faisions et souhaitent demander à leur chef si lui aussi est d’accord pour que nous bivouaquions derrière l’église. C’est reparti avec les passeports et heureusement, le chef approuve. Ouf ! Avec la bénédiction de Dieu et de la police, nous pouvons dormir tranquille !

 

Le lendemain, il nous reste encore une centaine de kilomètre pour rejoindre le village de Playa de Belen, à l’écart de la route principale, éloigné dans la montagne. Cela nous prend la matinée entière et nous sommes bien heureux d’arriver une nouvelle fois dans un magnifique village. Tout en long autour de trois rues pavées, cette bourgade nous semble bien accueillante. On nous avait recommandé la personne de l’office de tourisme mais pas de bol elle ne travaille pas ce jour-là... Nous finissons par trouver le prof de peinture de la bibliothèque qui peut nous ouvrir les portes de l’office du tourisme mais reste assez limité sur les conseils de visites !

 

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Dans l’après-midi, nous partons pour le principal site du coin, « Las Estoraques ». Il s’agit de formations géologiques sculptées par l’érosion. L’eau et le vent ont ainsi dessiné des cheminées et autres formes très impressionnantes dans la roche friable. Nous déambulons à pied dans les mini canyons creusés en suivant tout d’abord un groupe de colombiens accompagné d’un guide puis les principaux vallons. Le site est magnifique, les parois sont à la verticale et nous paraissons bien petits !

 

Nous montons progressivement jusqu’à un mirador qui offre une vue à 360° sur l’ensemble du site, fantastique ! Certaines formations ont vraiment des formes étonnantes. Nous vous laissons chercher la tête de barbu dans les photos du diaporama... La nature a même eu la délicatesse de lui creuser un œil pour vous aider !

 

 

Après cette superbe balade, retour au van pour la fin d’après-midi. Youenn s’entraine sur le terrain de foot pendant qu’Auria réussit à vaincre sa timidité pour aller jouer avec des copines. Le lendemain matin, nous retournons à l’office du tourisme et trouvons la jeune personne très sympa qui nous conseille quelques lieux de visite tous proches. Nous commençons par nous diriger vers un mirador qui offre un point de vue sur le village. Nous prenons le chemin mais nous nous retrouvons coincés devant une barrière et des chiens qui semblent bien décidés à garder leur territoire... Demi-tour pour interroger un riverain qui nous dit de crier et d’appeler la señora Ana. Ce que nous faisons mais personne ne répond...

 

Nous nous reportons sur un autre mirador, celui du cimetière qui est situé en surplomb de l’autre côté du village. Là encore un chien nous grogne dessus mais il est moins téméraire et nous le faisons fuir. Arrivés en haut, la vue est imprenable sur l’église d’un côté et les formations géologiques des Estoraques de l’autre.

 

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Nous quittons ensuite le village à pied sur un bon kilomètre jusqu’à un autre lieu sympa : « Los Aposentos ». Il s’agit d’une sorte d’église aménagée dans un canyon. Comme la veille, nous déambulons entre les formations rocheuses qui pointent vers le ciel. A notre retour, nous sommes une nouvelle fois embêtés par un chien très agressif et heureusement cette fois-ci nous avions prévu un bâton ! Auria n’est pas trop rassurée par tous ces chiens (on les appelle des « perros bravos » ici) et elle ne lâche pas la main de Manu du trajet... Nous prenons quand même le temps de nous arrêter dans un petit magasin qui vend la spécialité locale : les « brevas ». Il s’agit de petites figues qui sont vendues en bocal et dans des viennoiseries.

 

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Nous quittons le village de Playa de Belen dans l’après-midi pour entamer la longue route qui va nous mener à la côte Caraïbes. Nous avons plus de 400 km à parcourir et nous mettons plus de deux heures pour parcourir les 40 premiers... Entre les travaux interminables et les camions qui n’arrivent pas à se croiser dans les virages, nous passons la moitié du temps arrêtés à attendre, une vraie école de patience !

 

Une fois rendus dans la vallée, nous trouvons, oh miracle, une quatre voies !!! Sauf que comme souvent c’est un peu n’importe quoi... Les limitations de vitesse sont incroyables. Elles varient pour le même type de route entre 20 et 100 km/h ! Sans compter que parfois nous avons cinq indications différentes en l’espace de 500 m ! Et ce qui devait arriver arriva, Manu se fait contrôler au-dessus de la limite autorisée...

 

93 km/h au lieu de 80, sachant qu’il était persuadé que cette partie était limitée à 100. Et c’est reparti pour un bon quart d’heure de discussions avec l’agent qui lui annonce qu’il faut retourner 50 km en arrière pour payer une amende de 800 000 pesos, soit 250 €... Au bout du compte, Manu réussi à négocier pour repartir sans rien payer ! Ouf !!! Il essaiera ensuite de respecter scrupuleusement les limitations mais franchement c’est impossible. Il ne se voit pas piler pour rouler à 20 km/h au beau milieu d’une quatre voies en ligne droite avec des camions lancés à 80 ou 90 km/h juste derrière !

 

Nous passons la nuit dans une station-service avec une musique de mariachis à fond la caisse jusqu’à 22h et une température qui ne descendra pas en dessous de 30°C dehors, soit environ 35°C dans le van... Le jeudi 28 juillet, dernière grosse journée de route pour rejoindre la côte Caraïbes, ultime étape de notre périple !

 

Nous nous faisons arrêter par un policier en civil qui nous conseille de ne pas nous arrêter sur les 200 derniers kilomètres avant la côte. Le paysage s’aplanit et nous passons au milieu d’une zone assez marécageuse où la pauvreté est criante. Le faciès des personnes change également, nous arrivons dans la zone caraïbe et la population est essentiellement noire. Nous continuons entre les montagnes arborées de la Sierra Nevada à droite et les plantations de bananes à perte de vue à gauche.

 

Nous arrivons en fin de journée sur la côte espérant entrer dans le parc national de Tayrona pour passer la nuit. Malheureusement celui-ci est fermé depuis 5 minutes ! Nous continuons un peu jusqu’à une zone où nous pouvons bivouaquer sous les cocotiers. Nous avons demandé l’autorisation à un jeune qui nous conseille d’aller acheter un poisson aux pêcheurs qui vivent dans les cabanes sur la plage. Nous finirons à déguster le poisson dans une gargote avec la mer des Caraïbes toute proche et le coucher de soleil en fond !

 

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Cela fait plus de onze mois que nous sommes partis et il nous reste une quinzaine de jours avant notre retour. Nous commençons petit à petit à nous en rendre compte, reste à profiter à fond de ces derniers moments !!!



02/08/2016
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