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De l'Aconcagua au Parc Talampaya

Vendredi 1er janvier 2016, nous commençons cette nouvelle année par un passage de frontière. Et oui, ça faisait longtemps que nous n’étions pas allés en Argentine ! Un peu avant de prendre la route nous avons des nouvelles des malouins David et Tiffen. Leur véhicule ne leur permet pas de passer certains cols trop hauts et ils doivent donc faire demi-tour afin d’emprunter un autre chemin pour passer en Bolivie. Du coup, nous allons nous recroiser et rendez-vous est pris pour le soir même au Puente del Inca, près du parc de l’Aconcagua. Nous n’y serons pas seuls puisque les Mollalpagas seront de la partie.

 

En attendant les malouins nous découvrons le Puente del Inca avec les Mollalpagas. Il s’agit d’un pont semi-naturel. Un glacier présent à cet endroit a érodé la montagne emportant avec lui de gros blocs rocheux. Lorsque le glacier a fondu, le pont de roche est resté. Le cours d’eau s’est par la suite chargé d’apporter divers sédiments (sel et soufre essentiellement) qui se sont déposés sur la roche pour lui donner une palette de couleurs dans les jaunes orangés. Les Incas, qui sont descendus jusque dans cette région, se sont aperçus du phénomène. Ils auraient détourné le cours d’eau afin de l’amplifier et de rendre le pont plus praticable (d’où son nom). Un hôtel y avait été construit au début du 20ème siècle, mais celui-ci fut détruit par une avalanche. Depuis, on ne peut observer le pont que de loin mais le spectacle est tout de même incroyable.

 

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A la tombée de la nuit, les malouins nous rejoignent. Nous sommes très contents de les retrouver et c’est encore l’occasion d’une soirée bien agréable.

 

Le lendemain matin nous partons tous les treize pour une petite balade qui nous mène jusqu’à un superbe point de vue sur l’Aconcagua. Il s’agit du sommet le plus haut d’Amérique du Sud avec 6959m d’altitude. Bien des randonneurs ont essayé son ascension avec plus ou moins de succès. Nous avions rencontré la veille à la frontière des allemands habitant Angers (le monde est vraiment petit) qui avaient tentés de gravir le sommet sans y parvenir à cause d’un vent trop violent. Pour les puristes, Killian Jornet a battu le record de l’ascension de l’Aconcagua en 2014 à Noël en un peu plus de 12h depuis l’entrée du parc. Pour vous donner une idée, en général les cordées mettent autour de 5 jours pour le même parcours...

 

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Et puis c’est de nouveau l’heure des aux revoir. De notre côté nous nous dirigeons vers le parc Leoncito réputé pour la présence du puma et ses observatoires astronomiques. Malheureusement le ciel est couvert à notre arrivée et nous ne pouvons pas aller observer les étoiles. Nous profitons tout de même du trajet jusqu’à l’observatoire pour admirer le coucher du soleil sur les Andes. Le ciel se teinte d’un rouge écarlate et prend un air de coulée de lave ! Par contre toujours pas de pumas...

 

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Le lendemain, entre deux averses, nous partons randonner sur les chemins du parc. Nous traversons des monticules de roches dans les teintes grises, jaunes, orangées et rouges avec les Andes en toile de fond. Et puis, au détour d’un des sentiers, un cours d’eau encaissés dans une roche plus tendre offre des palettes de couleurs plus végétales. Un véritable oasis dans un océan de collines rocailleuses.

 

 

L’après-midi nous donne également l’occasion de visiter un des observatoires astronomiques du parc. C’est une visite intéressante même si nous n’avons sans doute pas tout compris. Notre espagnol est toujours un peu limité et nos notions d’astrophysiques aussi !!! Nous accédons toutefois au télescope principal qui permet d’obtenir des données physiques et chimiques sur les astres observés. Ces données sont ensuite envoyées aux scientifiques de différentes universités qui traitent les informations. Le site est très favorable à l’astronomie car il est très éloigné d’autres sources lumineuses et il présente 265 jours de ciel dégagé dans l’année. De ce fait plusieurs pays ont construits des observatoires sur le secteur.

 

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Nous retrouvons en soirée les familles Molla et Leconte qui arrivent sur le parc. Nous profitons d’une soirée plus dégagée que la veille pour retourner à l’observatoire et observer les étoiles. Un scientifique nous explique différentes notions d’astronomie, la reconnaissance de certaines constellations et comment identifier le nord et le sud dans cet hémisphère.

 

Nous quittons finalement le parc de Leoncito pour remonter vers le Nord. La route longe un relief qui a longtemps été exploité pour ces minerais. Nous verrons plus au nord des traces de cette exploitation mais l’intérêt réside surtout dans les couleurs dont se parent les roches. C’est impressionnant toute ces teintes et le nom de « vallée colorée » n’est pas usurpé. Nous nous promenons en van et à pied dans cette vallée et collectons quelques échantillons de roches qui viennent grossir la collection géologique de chacun... Le soir nous dormons un peu plus loin dans un bivouac de rêve à l’entrée du vallon du Cerro Alcazar et de ses roches colorées avec une vue sur le coucher de soleil au-dessus des Andes.

 

 

Le 6 janvier, la route nous mène du côté de Rodéo et d’un lac qui nous a été conseillé par nos amis malouins. Ce lac appelé « Cuesta del Viento » à la particularité d’être un spot très connu pour le windsurf et le kite surf. Etant donné le vent que nous avons eu aux bords du lac nous n’en doutons pas une seconde. Un côté du lac est dédié aux pratiquant de wind et kite surf avec un petit goût de plage de bord de mer. Le vent est beaucoup trop fort et nous continuons notre route pour nous rendre vers l’autre côté du lac à proximité du barrage hydroélectrique. Nous nous dirigeons vers un lieu de bivouac quand nous apercevons derrière nous sur la route qui borde le lac... les Mollalpagas !!! Ils utilisent également l’application I overlander qui recense les lieux de bivouacs répertoriés par les voyageurs ! Nous nous rerereretrouvons pour rerererepasser une soirée bien sympa avec une vue sur le lac, le coucher de soleil sur les Andes et bien moins de vent que de l’autre côté du lac... Autant vous dire que les enfants sont également bien contents de retrouver Anaïs et Victor.

 

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Nous discutons de nos programmes respectifs pour les jours à venir et constatons que nous projetons de visiter les mêmes sites. Nous décidons donc de passer les prochains jours ensemble. C’est bien agréable de partager ces moments de voyage. En plus, les prochains parcs visités nécessitent la présence d’un guide. A huit nous constituons un groupe suffisant et pouvons donc espérer réaliser les visites ensemble.

 

Notre première étape commune se situe dans la réserve provinciale d’Ischigualasto, plus connu sous le nom de « vallée de la lune ». Pour arriver à ce parc, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, nous empruntons une nouvelle route asphaltée. Elle traverse des paysages de canyon splendide. Nous sommes pourtant étonnés par la construction de cette route qui accueille un trafic automobile presque nul et qui a dû couter des millions d’euros pour sa réalisation...

 

A notre arrivée au parc nous constatons qu’il a beaucoup plu les jours précédents. En effet, le parking d’accueil ressemble à une vaste flaque d’eau. Nous comprenons rapidement qu’il sera compliqué de visiter le site. Après renseignement auprès de l’accueil, nous apprenons que le site est fermé et qu’il pourra éventuellement rouvrir « manana si no chubia » (traduire par demain s’il ne pleut pas). Nous décidons de rester dormir une nuit sur place pour voir et profiter du camping pour nous faire un asado !!!

 

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Comme nous nous en doutions, le parc reste fermé toute la journée du lendemain. Nous décidons donc de continuer la route vers le parc national de Talampaya situé 80 km plus au nord. Sur la route nous traversons des cours d’eau qui ont visiblement coupé la route assez récemment, laissant sur le bitume une terre rouge nous obligeant ponctuellement à ralentir.

 

Notre bonne étoile nous suivant, il se trouve que le parc de Tampalaya est ouvert. Plusieurs options sont envisageables : un tour organisé dans le canyon en minibus ou des ballades avec un guide du parc. Nous optons pour une ballade de 5 h qui permet de découvrir le canyon de Tampalaya ainsi que la Quebrada Don Eduardo. Rendez-vous est pris le lendemain matin pour un départ à la fraîche à 7 h. En attendant nous parcourons un petit sentier sur les dinosaures et allons une trentaine de kilomètres plus loin pour nous rafraîchir dans le lit d’un rio. Les enfants en profitent pour faire un barrage et attraper des grenouilles.

 

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Le lendemain matin, levés de bonne heure et de bonne humeur, nous nous dirigeons vers l’entrée du parc pour commencer la balade. Le site est étrangement calme et nous devrons attendre une bonne demi-heure avant de voir arriver le guide ! Nous nous dirigeons ensuite en camionnette vers le départ de la ballade. Le ciel est un peu couvert mais ce n’est pas plus mal car la température peut dépasser les 40° sur le secteur... La randonnée est magnifique nous empruntons le lit des rios à sec bordés de falaises impressionnantes taillées par l’eau et le vent. Lucas, notre guide, est très sympa et nous fait part de pleins d’informations qui rendent la ballade encore plus intéressante. Nous découvrons des arbres millénaires coincés au milieu des falaises, des arbustes au tronc vert fluo qui réalise la photosynthèse au même titre que les feuilles. La faune est également bien présente et peu farouche, nous approchons très près de guanacos, maras et nandous. Nous sommes survolés par des vautours et des condors... Nous apprenons d’ailleurs que ces derniers ne nichent plus sur le site du fait de l’affluence touristique. Dommage pour un parc national... Petite anecdote de notre guide en passant : les condors vivent en couple et lorsque la femelle meurt, le mâle attend plusieurs jours et finit par se suicider en se laissant tomber au sol !!!

 

 

Après cette super ballade, nous décidons de retourner à la vallée de la lune. Il ne semble pas avoir plu et nous souhaitons retenter notre chance. A l’arrivée à la réserve, la flaque d’eau est toujours bien présente... Le parc est toujours fermé et on nous répète la phrase magique : « manana si no chubia ». Confiant en notre bonne étoile, nous décidons de dormir une nouvelle fois sur place et d’en profiter pour refaire un asado !!! Le lendemain, le parc finit par ouvrir en début d’après-midi. Le mode de visite est imposé et même s’il ne nous correspond pas vraiment, nous décidons d’y aller. En effet, le site est très étendu et sa découverte passe obligatoirement par une visite en convoi : chacun prend son véhicule et suit la voiture du guide avec plusieurs points d’arrêts. Comme cela fait plusieurs jours que le parc est fermé, la file de voiture présente à cette première visite est impressionnante... Nous avons un peu peur au début d’être très déçus mais en fait le site est vraiment magnifique ! L’érosion liée à l’eau et au vent a créé des formes étonnantes. Au-delà des vallons à l’aspect lunaire, des roches semblent avoir été taillées par le vent pour représenter ici un dragon, là un chien... Nous nous arrêtons également sur le site de la « cancha de bochas ». Il s’agit de boules parfaitement sphériques disposées aléatoirement sur le sol. Avec un peu d’imagination et un verre de pastis, on se croirait presque sur un terrain de pétanque ! En fait, ce sont des restes organiques (bouts d’os par exemple) déposés au fond d’un lac il y a des millions d’années qui ont été entourés par ces concrétions calcaires (sur le même principe que les moules perlières).

 

 

A la sortie de la réserve, nous nous arrêtons sur le bord de la route pour dire au revoir aux Mollalpagas avec qui nous avons passés de super moments. Nos chemins se séparent ici car notre programme diffère par la suite. Pour nous ce sera direction vers le village de Villa Union afin de trouver un peu de wifi et se renseigner sur la possibilité de se rendre à la réserve de la Laguna Brava...



16/01/2016
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