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De Salta au salar d'Atacama

Notre première nuit aux abords du centre de Salta est assez bruyante. La chaleur qui endort la ville durant la journée se dissipe assez tard et nous nous rendons compte vers minuit qu’une fête a lieu sur la place à côté de laquelle nous sommes stationnés...

 

Le lendemain, mercredi 20 janvier (bon anniversaire Hélo !), nous profitons de la journée qui s’offre à nous pour visiter la ville. Après un petit tour à la lavanderia pour mettre un peu de propre dans notre linge, nous nous dirigeons vers le centre. La ville est très sympa et le quartier dans lequel nous avons dormi offre de magnifiques villas de style espagnol ou mauresque. Même si Salta compte plus de 500 000 habitants, il est agréable de s’y promener. Nous visitons la cathédrale, le cabildo (un des premiers bâtiments de la ville qui accueille aujourd’hui un musée) et déambulons dans les rues.

 

 

Initialement nous souhaitions aller au musée d’anthropologie de la ville qui est assez réputé, malheureusement celui-ci est fermé. Un autre musée nous motive bien, celui de l’archéologie de haute montagne. Le hic c’est que ce musée est centré sur la découverte de trois momies incas et que l’une d’elle est présentée dans l’exposition. Et comme Auria ne supporte pas la vue des squelettes et des momies, seuls Youenn et Manu iront faire la visite.

 

Celle-ci est assez fascinante, l’atmosphère tamisée du musée est très prenante. Les trois momies ont été retrouvées à 6 700 m d’altitude sur le volcan Llullaillaco. Il s’agit d’enfants sacrifiés lors d’une cérémonie inca. Dans tout l’empire, chaque peuple choisissait le plus bel enfant qui se rendait à Cuzco pour une cérémonie. A son retour cet enfant était sacrifié : enivré, il mourait de froid la nuit dans un sanctuaire d’altitude. Les habitants pensaient qu’ensuite, il veillait depuis le haut du volcan sur le village dont il était originaire. Les momies ont été retrouvées vêtus et accompagnées de statuettes en or richement décorés de tissus. Le tout est très bien exposé dans le musée. Et la dernière salle permet de se retrouver face à l’une des momies parfaitement conservée, c’est vraiment très impressionnant.

 

Nous continuons notre balade dans la ville afin de rejoindre le téléphérique qui permet de monter sur une colline qui domine la ville. Il fait chaud et cela fait du bien de prendre un peu de hauteur. Nous montons progressivement et bénéficions d’une vue imprenable sur la ville. Nous profitons du panorama pour prendre quelques clichés et redescendons à pied jusqu’au van.

 

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 Comme nous étions motivés, nous avons enchainé sur des courses au supermarché et nous avons récupéré notre linge à 20h30 le soir... Ensuite nous souhaitions quitter la ville trop bruyante pour trouver un bivouac plus tranquille. Sauf que 20 km après la sortie de la ville, nous n’avions toujours pas trouvé de site où dormir. Nous avons fini par faire demi-tour pour stationner dans une station-service à la sortie de Salta.

 

Le lendemain, après une matinée d’école, Manu se rend compte que le cric et le compresseur achetés la veille ne convienne pas au van (malgré les conseils du vendeur). Nous sommes donc obligés de retourner au magasin pour nous faire rembourser. Nous partons ensuite à la recherche de ces deux outils, précieux pour la suite du voyage, dans le centre de Salta. Nous trouvons finalement... les Mollalpagas ! Ça tombe bien car nous étions partis un peu précipitamment de Cachi sans vraiment nous dire au revoir et avec leur guide de la Colombie ! Retrouvailles furtives car nos routes se séparent là. Ils rejoignent le Chili par le Paso de Jama (route internationale) et de notre côté nous souhaitons tenter de rejoindre le Chili par le Paso de Sico plus au sud.

 

Après moult rebondissements pour trouver le bon cric, nous partons le lendemain en direction de la frontière chilienne avec l’idée de faire une première halte au village de San Antonio de Los Cobres à 3 800 m d’altitude. Nous allons passer plusieurs cols à plus de 4 000 m et nous souhaitons nous habituer progressivement à l’altitude. La route qui mène au village est pour partie goudronnée et pour partie en terre. Après une petite halte pour découvrir les ruines pré incaïques de Santa Rosa de Tastil, nous arrivons dans la soirée à San Antonio. Au-dessus de la piste prévue pour le lendemain un ciel est noir et couvert d’éclairs... La ville de San Antonio de Los Cobres est liée à la présence de mines dans le secteur et ne nous laissera pas en elle-même un souvenir impérissable.

 

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Ce premier test en altitude est toutefois concluant. Tout se passe pour le mieux, sauf pour notre chauffage qui malgré le kit d’altitude plante dans une grosse fumée blanche au bout de dix minutes... Au petit matin, l’orage de la veille a laissé place à un ciel bleu totalement dégagé. Après confirmation de la praticabilité de la piste à la station essence du village, nous prenons la route pour 150 km de piste jusqu’au poste frontière. Celle-ci monte progressivement et nous passons successivement 4 000, 4 200 et même 4 500 m sans encombre pour nous ou le véhicule.

 

Nous serpentons entre les montagnes arides dans un paysage désolé avec toutefois quelques surprises. Par exemple un homme se promenant seul au bord de la piste avec son chien à ... 4 500 m d’altitude ! Nous percuterons plus tard que la ruine que nous avions vue juste avant devait en fait être sa maison. Pas la peine de dire que le premier village est à plus de 50 km !!! Nous croisons également nos premiers troupeaux de lamas au plus grand bonheur des loulous... En fin de journée, la piste devient de plus en plus éreintante avec une chaussée en tôle ondulée comme jamais nous n’en avons connue. Le compteur affiche un petit 20 km/h et c’est à ce rythme de tortue que nous rejoignons le poste frontière du Paso de Sico.

 

 

 

Nous sommes le 23 janvier et il est 18 h. Comme il reste au moins 200 km (et essentiellement de la piste) pour rejoindre le prochain village, les douaniers nous recommandent de dormir au niveau du poste frontière. Comme celui-ci est très reculé, il dispose d’un dortoir avec douches et cuisine pour accueillir les personnes transitant par ce paso. Nous profiterons de la douche et de la wifi mais préfèrerons manger et dormir dans le van. Le couché de soleil est superbe avec des couleurs roses qui envahissent progressivement les montagnes environnantes. Et que dire de notre premier lever de lune ! Improbable, pendant que le soleil se couche d’un côté, la lune se lève de l’autre !

 

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Le lendemain matin, passage de frontière un peu surréaliste. En effet, le poste de douane accueille une quinzaine de personnes (police, douane et autres services du Chili et de l’Argentine) pour le passage d’environ dix véhicules par jour !!! Autant dire que ça ne se bouscule pas au portillon... Pour notre part nous ne verrons personne d’autre que nous passer la frontière ! Habituellement nous faisons la queue aux différents guichets, ici on attend plutôt que la personne rejoigne son poste de travail !!! Comme pour toutes les entrées au Chili, il y a une « fouille » du véhicule pour vérifier que nous ne passons ni fruit, ni légume, ni bois, ni ni ni... Habituellement une personne est préposée à ce travail mais ici comme tout le monde s’ennuie à mourir et bien ils viennent tous !!! Finalement pas de problème et nous passons la frontière pour nous retrouver 8 km plus loin devant une autre barrière et un poste de gendarmerie perdu au milieu de la puna. Le gendarme écrit scrupuleusement sur son cahier à petits carreaux notre nom et nous pouvons continuer notre chemin !

 

Après la frontière chilienne, l’environnement change et les premières lagunes d’altitude apparaissent. Nous sommes plongés dans les paysages tels que nous les imaginions avant de partir : montagnes colorées, lagunes, étendues de sel, vigognes et flamands roses. Une fois de plus nous en prenons plein les yeux. . Nous avons vainement cherché la petite bergère de la puna chère à Atahualpa mais sans succès... Nous décidons de nous arrêter aux abords d’une lagune pour faire école dans un contexte un peu particulier : à 4 200 m d’altitude avec les flamands roses visibles depuis les fenêtres du van... Ce serait dommage de s’en priver ! Nous continuons ensuite notre chemin jusqu’au salar d’Agua Calientes où nous trouvons un bivouac de rêve : salar, lagune, montagnes, vigognes, flamands roses et coucher de soleil... Que demander de mieux ! Bon la nuit est un peu fraîche à plus de 4 000 m, mais le lendemain quel bonheur de sortir du van et de se retrouver à 20 m d’une vigogne en train de brouter son petit déjeuner ! Vous vous en douterez, Manu a fait exploser la carte mémoire de l’appareil photo...

 

 

 

Nous continuons notre route au milieu de ce paysage féérique pour finalement déboucher sur... une route asphaltée ! Après 300 km de pistes, ça fait un choc mais on s’y refait très vite !!! Direction le salar d’Atacama qui se devine au loin dans le paysage. Avant de redescendre vers celui-ci (situé à environ 2500 m d’altitude), nous faisons une halte vers un des sites de la réserve de Los Flamincos : les lagunes de Miscanti et Miniques. Ces deux lacs d’altitude sont magnifiques. Ils accueillent eux aussi vigognes, flamands roses et quelques autres espèces d’oiseaux adaptées à l’altitude. Au détour d’une observation avec les jumelles, nous apercevons un camion qui descend sur les lagunes. Mais, mais... on le connaît celui-là ! C’est le NUAJ de Philippe et Catherine que nous avons eu l’occasion de croiser à plusieurs reprises depuis le début de notre périple. Grands signes, retrouvailles et nous voilà partis pour manger ensemble le midi, attablés dehors avec une vue imprenable sur la lagune Miniques ! Quel plaisir de les retrouver et tout à nos discussions, nous en oublions de mettre de la crème solaire. A cette altitude et avec un soleil magnifique, le nez et le front de Mary s’en souviennent encore !

 

 

Après ce repas prolongé, nous décidons ensemble de faire route vers le Salar d’Atacama. Nous nous arrêtons tout d’abord dans le village de Socaire afin d’admirer une magnifique petite église en adobe et toit de chaume. Nous souhaitons en profiter pour faire le plein de produits frais, mais nous allons vite déchanter. Il faut déjà trouver un petit magasin d’ouvert dans ce village endormi au milieu de l’après-midi... Une fois celui-ci trouvé, la gérante nous fait comprendre que trouver un fruit, un légume ou un bout de viande dans le village tient du miracle ! Nous repartirons donc avec des œufs et une question sous-jacente : de quoi se nourrissent les habitants du village ???

 

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 Nous poursuivons notre chemin en empruntant la piste/route qui longe le salar. Nous sommes un peu déçus car en fait le salar est quelques kilomètres plus loin et nous déambulons au milieu d’étendues de terres arides sans grand intérêt. Le soleil déclinant, nous décidons de bivouaquer sur ce secteur perdu au milieu de nul part avec Philippe et Catherine. Nous trouvons un bout de mur au milieu du désert (si si !) qui permet de nous abriter du vent et du sable. Une fois installés, apéros, repas et discussions reprennent de bon train. Le soleil se couche, nous finissons notre repas quand nous apercevons un véhicule tous phares allumés qui ralentit sur la route à quelques dizaines de mètres de notre site de bivouac. Nous levons les yeux et... mais ça ressemble à un camping-car... mais ça ressemble au camping-car des Mollalpagas !!! Et oui, même perdu au milieu du désert d’Atacama, nous arrivons à nous croiser ! Du coup la soirée se prolonge avec en prime un levé de lune sur les Andes...

 

Nous ne sommes plus très loin de San Pedro de Atacama et bien accompagnés pour continuer notre périple !

 

 

 

 

 



02/02/2016
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