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Jeudi 10 décembre, nous basculons au Chili dans la région de l’Araucanie. Il s’agit de la terre ancestrale des Mapuches, un des rares peuples à avoir très longtemps tenu tête aux « conquistadors » espagnols. Aujourd’hui encore, leurs descendants continuent de réclamer reconnaissance et restitution de leurs terres au gouvernement chilien. Pour info, le Chili est le seul pays d’Amérique latine à n’avoir aucun représentant des peuples indigènes dans son gouvernement. Les Mapuches vivent pour la plupart dans des communautés assez pauvres en vendant de l’artisanat. Nous avons appris plus tard, que des conflits parfois violents ont lieu en ce moment dans certaines villes d’Araucanie.

De notre côté nous nous dirigeons pour commencer vers le parc Huerquehue. Il est permis d’y bivouaquer sur un parking bien au calme et juste à côté d’un lac. Nous décidons d’y rester plusieurs jours pour profiter de la tranquillité du lieu, des balades que l’on peut y faire et, pour les plus courageux, de la possibilité de baignade qu’offre le lac.

Notre première rando nous emmène vers un mirador où nous pouvons voir trois sommets volcaniques en même temps : les volcans Lanin, Villarica et Quetrupillan. Par chance, les quelques nuages qui nous bouchent la vue à notre arrivée ont la délicatesse de se dissiper pendant que nous pique-niquons pour nous laisser admirer la vue.

C’est aussi l’occasion pour Manu et Auria de voir leur première tarentule. Charmante petite bette poilue qui n’est pas dangereuse du tout par ici. Impressionante quand même, surtout pour Auria qui a un peu la phobie des araignées !!!

Dès que nous sommes redescendus, Auria file se mettre en maillot de bain suivie de près par Youenn et Manu. Et oui, aussi étrange que cela puisse paraître, je passe mon tour ! Au final, l’eau est encore assez froide et seule Auria met la tête sous l’eau. Depuis le temps qu’elle attendait ce moment, elle ne pouvait pas rater l’occasion !

La deuxième rando est censée nous mener à différents lacs. Malheureusement, la pluie vient jouer les troubles fête et nous finissons par rebrousser chemin. Nous reprenons la route pour aller à Pucon, petite ville au pied du volcan Villarica. La pluie nous contraint à rester enfermés toute une journée dans le van. Heureusement, nous rencontrons une nouvelle famille de français avec trois enfants : Alex, JB, Ally (9 ans), Lucas (6 ans) et Timéo (5 ans). Du coup, nous en profitons pour discuter dans un véhicule, jouer et regarder des dessins animés dans l’autre.

Le beau temps revenu et après avoir sacrifié à quelques obligations (école, courses, laverie), nous montons vers la base du volcan Villarica pour bivouaquer. Celui-ci étant encore actif, il nous est conseillé de dormir près de la maison des gardes du parc. Nous avons une superbe vue sur le volcan et le plus beau reste à venir : le soir venu, la fumée qui s’échappe du cratère prend des teintes rouges ! C’est magnifique !

    

Alex et JB dorment au même endroit et comme nous avons prévu de faire la même ballade le lendemain nous décidons de marcher ensemble.

Cette marche nous donne l’occasion de très beaux points de vue sur le volcan. De loin nous pouvons apercevoir des randonneurs monter au sommet. Nous comptions le gravir mais cette ascension est interdite aux moins de 14 ans et voyant les pentes enneigées nous comprenons pourquoi. Ce n’est pas grave, nous profitons déjà bien de la rando que nous faisons. Nous avons d’ailleurs appris par la suite que depuis une éruption récente, l’accès au cratère est interdit. Or voir la lave en fusion dans le volcan est le point fort de l’ascension.

Petite (voire grande !) frayeur pour Youenn qui, en voulant explorer un tunnel de lave, est tombé dans un trou assez profond. La roche volcanique étant abrasive, en voulant se rattraper, il s’est bien abimé les mains. Au final plus de peur que de mal, mais nous serons plus vigilants à l’avenir.

Après la ballade, c’est l’heure de dire au revoir à Alex, JB et leurs enfants et de reprendre la route. Dernier parc à notre programme dans la région : le parc Conguillio et son volcan, le Llaima. La dernière éruption volcanique date de janvier 2008 et nous pouvons encore bien voir les coulées de lave assez récentes. Le sol est recouvert de poussière volcanique qui donne un aspect lunaire au paysage. Nous passons deux jours à nous balader et là encore les points de vue sur le volcan sont magnifiques. Youenn est content car nous avons de nouveau l’occasion de croiser quelques tarentules.

Jeudi 17 décembre, il est grand temps pour nous de nous diriger vers Santiago. Les kilomètres se font rapidement sur la panaméricaine et nous arrivons dans la capitale chilienne le samedi 19 décembre. Plusieurs voyageurs nous ont conseillé de bivouaquer sur parking près d’un parc de Santiago. Nous sommes très surpris de trouver un endroit aussi tranquille à quelques rues de grands centres commerciaux et du métro qui mène au centre-ville. L’endroit est d’ailleurs régulièrement occupé par des voyageurs dont Patricio, un ancien voyageur très sympa, qui s’est « sédentarisé » avec son bus aménagé depuis trois ans.

Nous profitons d’être revenu à la civilisation pour faire nos courses de Noël dans un centre commercial énorme près de la plus grande tour d’Amérique du Sud. Il n’est pas dit que le Père Noël ne retrouvera pas Youenn et Auria sous prétexte que nous ne sommes pas chez nous !

Le dimanche après-midi se passe sur le parking de l’aéroport à faire des valises, imprimer des cartes d’embarquement... Et oui, demain, nous nous envolons vers l’Ile de Pâques !