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Sur la route des ruines de Quilmes

Lundi 11 janvier, nous arrivons en soirée à Villa Union. Direction l’office de tourisme afin de se renseigner sur la Laguna Brava. Nous avons croisé différentes personnes qui nous l’ont décrite comme étant un endroit superbe avec des paysages dignes du sud Lipez (au sud de la Bolivie) et beaucoup moins touristique donc plus tranquille. Nous sommes bien tentés de prendre un peu notre temps dans cet endroit loin des sentiers battus. Malheureusement nous apprenons que non seulement il est obligatoire de s’y rendre accompagné d’un guide, mais qu’en plus cela se fait tambours battants sur une journée (en comptant 300 km de routes et pistes en plus de la visite)... Ce n’est pas vraiment ce que nous espérions ! De plus, cela fait plusieurs jours que nous faisons des excursions payantes et nous avons programmé d’en faire une sur plusieurs jours dans le sud Lipez. Nous changeons donc notre fusil d’épaule et décidons de continuer notre route.

 

Le lendemain, nous voilà donc repartis sans trop savoir où nous nous arrêterons le soir. Nous savons que le Dakar passe dans la région ces jours-ci mais nous ne sommes pas férus de cette course. Nous avons également eu vent de thermes très sympas à Fiambala mais cela nous fait faire un gros détour. C’est à ce point de notre réflexion que nous croisons... et oui, pour changer, les Mollalpagas. Ils se rendent à Fiambala pour voir le Dakar. Après une rapide réflexion, nous nous disons que cela peut être une bonne expérience... Ce sera donc Fiambala !

 

Nous y parvenons dans la soirée en talonnant les Mollalpagas. Sur la fin de la route, nous sommes salués dans les villages traversés par les habitants qui bordent la route. Ils nous prennent très probablement pour des personnes du Dakar avec nos deux véhicules un peu hors normes ! Arrivé dans le village, Sylvain réussi à passer quelques contrôles policiers pour nous permettre de stationner sur un parking d’où nous pourrons voir passer la course le lendemain. Sur notre chemin nous croisons Luc Alphand ! Nous partons ensuite faire un petit tour dans la ville à la recherche d’empanadas pour le dîner. Nous passons devant l’école qui a été reconvertie en QG pour l’organisation du Dakar (stationnement des motos et des quads). Sylvain (suivi de Manu) va alors jouer à Rémy Gaillard ! Ils entrent par les cuisines et se retrouvent au milieu des équipes de coureurs et mécanos à l’œuvre sur les motos. Ils vont également aller discuter un peu avec un Luc Alphand ayant visiblement légèrement abusé de la bière locale (la Quilmes pour les connaisseurs)... Heureusement qu’il ne participe plus à la course en tant que pilote !!! Il est consultant pour France Television, ce qui laisse un peu plus de place aux loisirs visiblement! Sylvain et Manu repartent après avoir à écouter le briefing de l’étape du lendemain !

 

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Mercredi 13 janvier, les premiers coureurs doivent passés dans le lit du rio juste en face de notre bivouac vers 7 heures. A 7h15, ils ne sont toujours pas passés et nous avons la surprise de voir, à leur place, arriver... le rio ! Il y a eu des orages un peu plus en amont la veille et une vague d’eau pleine de boue vient remplir le lit du rio en quelques secondes... Au lieu des motos, voitures et autres camions, une rivière coule devant nous. Le Dakar va donc passer un peu plus loin, en dehors du rio. Nous ne verrons pas la course en elle-même mais seulement les véhicules partant et revenant vers Fiambala (hors course).

 

 

 

Jusqu’ici nous n’avions pas une image très glorieuse de cette course, aujourd’hui, après avoir vu de près comment cela se passe, nous sommes confortés dans notre opinion. La sécurité y est quasi nulle et est uniquement gérée par la police locale (l’organisation du Dakar n’est présente nulle part afin de sécuriser le parcours). Manu a vu des enfants traversant les rues de la ville juste devant les voitures et camions. La course ayant été détournée, d’autres véhicules pouvaient emprunter les mêmes routes que les coureurs. Ces tronçons étaient hors des zones de compétition mais cela reste impressionnant de voir un camion du Dakar passer en klaxonnant dans une rue du centre-ville à sens unique avec voitures stationnées sur le bas-côté, taxi en double file, livreur près à traverser la rue et une personne quasiment allongée sur la route pour prendre une photo... Le tout sans la moindre personne pour assurer la sécurité ! Et question respect des spectateurs venus passer la journée sur les sites conseillés pour voir passer la course, c’est le zéro absolu. A aucun moment, nous n’avons été mis au courant des changements induits par l’impraticabilité du tracé initial. Les autres spectateurs autour de nous se tenaient informés en écoutant la radio...

 

Cela restait malgré tout impressionnant de voir les véhicules arriver à la fin de la spéciale avec plus ou moins tous les éléments en l’état et des écarts énormes entre les concurrents. Il semblerait que cette étape ait été une des plus dures du Dakar avec des coureurs toujours au milieu des dunes à lutter contre le sable à 10h du soir.

 

Heureusement pour nous la fin d’après-midi sera nettement plus sympathique. Nous décidons tous les huit (avec les Mollalapagas) d’aller nous prélasser dans des thermes situés quelques kilomètres plus loin. Le site est très beau, au milieu des montagnes. Il y a une quinzaine de bassins en pierres aménagés en escalier allant du plus chaud (48°) au plus froid (température inconnue puisque nous n’irons pas en dessous de celui à 38° !). En sortant nous sommes détendus et... particulièrement propres !

 

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Le lendemain nous quittons les Mollas pour nous diriger plus au nord vers les ruines de Quilmes. En chemin nous croisons rapidement Philippe et Catherine (que nous avons déjà rencontrés à plusieurs reprises et qui ont un ancien camion de pompier réaménagé en « casa rodante »). Cela nous fait très plaisir de les revoir même si c’est bref. Ils ont l’air de s’éclater et cela nous fait bien plaisir. Nous reprenons notre chemin par la route de l’adobe et nous arrêtons au niveau de plusieurs édifices magnifiques (églises principalement).

 

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La route étant assez longue jusqu’à Quilmes, nous nous arrêtons pour la nuit devant les ruines de Shincal et allons visiter le site avant le dîner. Il s’agit d’un des sites Inca les plus au sud du continent. En effet, les Incas sont descendus par les Andes jusqu’à environ Santiago du Chili. Leur passage fut bref puisqu’ils arrivèrent en Argentine vers 1480 soit très peu de temps avant les espagnols qui les délogeront une cinquantaine d’année plus tard. Après tous les sites naturels de ces derniers mois, nous sommes très heureux de renouer avec une visite liée aux civilisations humaines. L’environnement du site est superbe. Au pied de la cordillère, dans une forêt d’arbres et de cactus, deux collines dominent les ruines. Un petit musée à l’entrée nous permet de nous familiariser à l’empire incas et notamment aux 40 000 km de routes qu’ils avaient construits pour quadriller les Andes depuis Cuzco. Shincal était une cité inca importante avec des bâtiments liés au pouvoir politique, aux activités religieuses, à l’artisanat et à la vie courante. Nous grimpons sur les collines par les escaliers d’époque afin de profiter de la vue sur l’ensemble des ruines : magnifique !

 

 

Certains visiteurs incongrus à quatre pattes sont même admis sur le site, visiblement des locaux...

 

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Dans la continuité de cette visite, nous poursuivons notre route vers les ruines de Quilmes. Il s’agit d’un des sites archéologiques les plus importants d’Argentine sur les civilisations pré-incaïque. Les indiens Quilmes sont connus pour plusieurs raisons. D’une part pour leur qualités de guerriers, ils ont su résister aux incas et les espagnols ont eu beaucoup de mal à les soumettre. D’autre part car l’une des bières argentines les plus connues porte le nom de Quilmes ! En fait la brasserie originelle de cette bière se situait dans le quartier de Buenos Aires où les derniers indiens Quilmes avaient été déportés... Nous arrivons à l’entrée des ruines en fin de soirée avec l’idée de visiter le lendemain. Et devinez qui était déjà là... Les Mollalpagas ! Et hop, c’est reparti pour un apéro et nous décidons de visiter ensemble les ruines le lendemain.

 

Le site Quilmes a été construit au pied et sur les flancs d’une montagne. Il est vaste et seule une partie (déjà importante) a été restaurée. Depuis l’arrivée sur le site, il est difficile de l’appréhender dans sa globalité. Nous avons donc décidé de prendre de la hauteur en empruntant le chemin qui monte au-dessus des ruines et offre une vue panoramique. En grimpant le long du sentier, nous prenons conscience de l’immensité du site : il s’étale sur plus d’un kilomètre de large... La partie restaurée permet de prendre conscience de l’organisation de la ville. Les murs observés depuis la colline dessinent des formes géométriques très photogéniques ! D’ailleurs Manu s’en donne à cœur joie... Les enfants quant à eux profitent de ce grand espace de jeu pour se balader librement sans attendre les parents !

 

 

Le plein de culture étant fait, nous remontons plus au nord vers Cafayate et ses célèbres quebradas...



21/01/2016
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