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Tupiza, sud Lipez et Uyuni

Une fois la frontière passée, nous nous retrouvons enfin en Bolivie dans la ville de Villazon. Sensation un peu étrange car nous ne savons pas trop à quoi nous attendre dans ce pays pour lequel les avis sont partagés : soit on aime, soit on passe sa route. Notre première impression est liée à la vie qui se dégage des rues. Nous sommes le 7 février, dimanche soir de carnaval, et les rues sont bondées d’échoppes et de passants. Rien à voir avec la ville argentine de Laquiaca de l’autre côté du rio qui était beaucoup plus calme. Il commence à être tard et nous n’avons pas mangé, nous trouvons une rue en limite du centre pour nous stationné. Manu va retirer de l’argent et chercher à manger dans une des innombrables échoppes de rue qui propose à manger pour trois fois rien. Il aperçoit quelques bribes du carnaval derrière des échafaudages de bois qui relève du bricolage ! Grosse ambiance ! Mais nous sommes crevés et Auria est un peu intimidée par le monde et le bruit (beaucoup de pétards). Nous restons donc au calme dans le van.

 

Le lendemain, nous profitons des centaines de commerces de la ville pour faire des courses. Impressionnant ! Nous pouvons tout trouver à des prix dérisoires (et probablement la qualité qui va avec)... Les échoppes regorgent de contrefaçons chinoises et les marchés sont pleins de fruits et légumes. Auria aperçoit même au coin d’une rue des vêtements exposés sur des mannequins Monster High !

 

Une fois notre bonheur trouvé, nous prenons la route de Tupiza au départ de la laquelle nous souhaitons découvrir le sud Lipez. La route est asphaltée et serpente au milieu de zones arides puis d’une vallée fertile. Progressivement le vert domine et les champs de maïs se font de plus en plus nombreux. Nous passons également dans des zones de canyons et notamment au niveau d’un passage très étroit nommé « El Angosto ». Nous arrivons à Tupiza dans l’après-midi. Rapide tour dans la ville pour trouver un opérateur nous permettant de réaliser le tour dans le sud Lipez et le salar d’Uyuni. Nous trouvons assez facilement et rentrons sans tarder au van car le ciel menace. Effectivement quelques minutes plus tard, un violent orage s’abat sur la ville et les rues se transforment en torrent ! Nous savions que la météo serait un facteur important lors de notre séjour en Bolivie car nous sommes en saison des pluies. Mais là nous sommes servis !

 

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Le lendemain matin, nous nous rendons à 8h au point de rendez-vous pour garer le van dans la cour d’un hôtel et commencer notre périple de quatre jours dans le sud Lipez et le salar d’Uyuni. Nous rencontrons Mauricio, notre chauffeur, et Irma, notre cuisinière. Premier contact très sympa et nous embarquons dans le 4x4 Toyota Land Cruiser. Nous nous étions posés la question de réaliser cette expédition seuls (ou avec les Mollalpagas pour la partie sud Lipez). Les premiers kilomètres nous montrent que nous avons eu raison de passer par une agence en cette saison. Dès la sortie de la ville, la route traverse un rio sans le moindre aménagement et ce n’est qu’un début ! Nous montons progressivement sur une piste coincée entre montagne et précipice pour atteindre le site d’El Sillar. Celui-ci offre une vue magnifique sur la quebrada de Palala et ses reliefs sculptés par l’érosion.

 

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Nous continuons notre ascension à une vitesse d’escargot car la route sinueuse a été rendue très glissante par les pluies de la nuit précédente. Mauricio passe régulièrement en mode 4x4 pour franchir les petits rios qui traversent la piste ou gravir les secteurs plus pentus. Le paysage est très beau mais le ciel est bien noir... De temps en temps nous traversons une averse qui rend la piste compliquée ! Et arrive ce qui devait arriver, la voiture qui part de temps en temps en crabe se retrouve tanquée en travers sur la piste. Les roues patines et malgré le mode 4x4, impossible de sortir de ce bourbier. Nous voyons sortir Mauricio, très flegmatique, et pensons tout de suite qu’il est parti chercher des plaques de désensablage ou un autre équipement similaire. Que nenni ! Nous le voyons commencer à arracher des touffes de graminées et les glisser sous les roues !!! Irma sort de la voiture pour l’aider et Manu fait de même. Après plusieurs essais sans succès, Manu et Irma se mettent derrière la voiture pour pousser et au bout d’une petite demi-heure, la voiture arrive à s’extirper du bourbier...

 

La route continue, toujours à une allure très lente qui nous permet de profiter du paysage de plus en plus somptueux. Sauf qu’au détour d’un autre virage en pente bien humidifié par un petit rio, rebelote !!! La voiture part en crabe dans le bas-côté et impossible de sortir. Cette fois-ci il y a des pierres à dispositions... Après avoir calé des pierres partout dans le sillage des roues et au bout d’innombrables tentatives, Manu et Irma se remettent à pousser pour extirper le 4x4 du bas-côté !

 

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Nous poursuivons le chemin en empruntant une autre piste que celle initialement prévue (rendue impraticable par la pluie). Nous prenons conscience que nous ne serons jamais rendus au village où nous sommes censés dormir. Mauricio et Irma nous propose donc de dormir dans le village de San Antonio de los Cobres. Nous franchissons un dernier rio d’environ 150 m de large et nous arrivons sur notre lieu de repos. Irma se charge de nous trouver un lieu où dormir et nous allons faire un petit tour dans ce village très très isolé. Les habitants ne semblent pas parler espagnol car ils ne répondent pas à nos bonsoirs ni à nos questions... Mauricio nous dira plus tard que la plupart ne parle que quechua. En attendant, après la pluie le soleil et un magnifique arc en ciel sur 180° ! Nous nous couchons dans notre duvet et sous quatre couvertures pour passer une nuit douillette sur des lits à ressorts. Les loulous sont ravis d’enfin dormir dans un vrai lit !

 

 

Au réveil du lendemain matin, petite pensée pour Pierre car nous sommes le 10 février : bon anniversaire ! Bon il est 4h du matin, car nous n’avons fait que les deux tiers du parcours prévu la veille et nous devons rattraper le temps perdu... Petit déjeuner copieux préparé par Irma afin de partir vers 5h. Nous sommes prêts mais nous voyions Mauricio penché sous la voiture au moment de partir avec une pompe comme celle que nous utilisons pour gonfler un ballon. Il nous rassure, tout va bien !

 

Notre première halte a lieu au niveau des ruines d’un ancien village de migrants espagnols venus exploiter les ressources minières. Nous sommes à 4700 m d’altitude et le soleil se lève. Les espagnols ont cédés la place aux viscachas, lapins andins à longue queue qui grimpe sur les pierres comme des écureuils dans les arbres. Ils sont partout ! Petite balade dans l’ancien village de mineur et nous revenons vers la voiture. Et là surprise, nous retrouvons Mauricio en train de gonfler les pneus au gonfleur pour ballon ! Les valves de deux des pneus sont défectueuses et ceux-ci sont bien dégonflés... Mauricio pompe mais nous sommes quasiment à l’altitude du Mont Blanc ! Manu le relaie, le souffle un peu court ! Nous ne sommes pas trop rassurés car nous sommes au milieu de nulle part avec des roues qui se dégonflent et une pompe à la limite de rendre l’âme !!!

 

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Nous remontons dans la voiture pour nous diriger vers les joyaux du sud Lipez. Les paysages sont superbes : montagnes arides aux couleurs changeantes, vallées verdoyantes broutées par les lamas, ruines en adobes... Nous arrivons sur une première lagune d’altitude située à plus de 4800 m. La suite se passe de commentaires ! Vallées, lagunes parsemées de flamands roses, micro-salars, montagnes colorées... Nous en prenons plein les mirettes. En fin de matinée, nous arrivons à la Laguna Verde, l’un des sites les plus connus du secteur. Et elle ne nous déçoit pas ! Couleur menthe glacée !!! Et en fond le volcan Licancabur qui marque la frontière entre la Bolivie et le Chili et que nous apercevions déjà depuis San Pedro d’Atacama quelques jours plus tôt.

 

Nous enchainons sur une petite halte dans un terme constituée d’une piscine alimentée par une eau chaude légèrement soufrée. Alors que nous avions vu les termes bondés avant d’aller à la Laguna Verde, elle est quasiment déserte à notre arrivée. Manu, Youenn et Auria profitent de la baignade et du paysage magnifique pendant que je reste au chaud et prend quelques photos. Tout à coup Irma me dit qu’il faut absolument qu’ils sortent car cela fait trop longtemps qu’ils sont dans l’eau. Effectivement une argentine ne se sent pas trop bien sur le bord de la piscine. L’eau soufrée à plus de 4000 m d’altitude peut altérer la respiration. Tout le monde sort de l’eau, Youenn se sent un peu KO mais tout va bien !

 

 

Direction des geysers situés à 5000 m d’altitude (nous continuons à grimper sans souffrir de l’altitude). Impressionnants ! Le site est plus petit que celui d’El Tatio que nous avions visité au Chili, pas très loin d’ailleurs. Mais il y a une concentration de fumerolles et mini-cratères de boue colorée en ébullition qui éructent régulièrement. Il y en a pour tous les goûts : du jaune, du rouge, du gris, des ébullitions à petites gouttes, des mini geysers de boue... Nous sommes scotchés ! Nous n’oublions toutefois pas de regarder où nous mettons les pieds pour éviter de nous brûler !

 

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Nous finissons cette riche journée par la Laguna Colorada, autre lieu phare du sud Lipez. Le ciel est très couvert mais les couleurs vertes, roses, blanches sont au rendez-vous. Les flamants roses aussi ! Après une petite balade et quelques photos, nous rejoignons le village où nous dormons. Cette fois-ci nous sommes en compagnie de nombreux autres touristes car nous avons rejoint les tours opérateurs venus d’Uyuni. Nous retrouvons une couple de français aperçus à la frontière argentino-chilienne. Manu s’improvise ponctuellement traducteur anglais-espagnol pour un chinois qui n’arrive pas à se faire comprendre auprès de sa cuisinière. Nuit bien au chaud sous les couvertures car le thermomètre descendra en dessous de zéro...

 

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 Le troisième jour commence un peu plus tard que la veille mais nous sommes tout de même debout à 6 h du matin... L’émerveillement continue. Première halte aux arbres de pierres, formations rocheuses sculptées par le vent en plein désert de sable. Les loulous s’en donnent à cœur joie et escaladent toutes les roches qu’ils peuvent gravir. Nous avons eu la confirmation le matin que nous ne pourrons pas prendre la route initialement prévue qui traverse le salar d’Uyuni. Celui-ci étant inondé suite aux importantes pluies des derniers jours, il est impraticable. Avantage de ces précipitations, il a neigé en altitude ! Nous nous retrouvons à un moment sur des dunes de sables couvertes de neige... Situation improbable, nous nous retrouvons à faire une bataille de neige sur un des lieux les plus secs de la Bolivie !

 

 

Nous continuons dans un paysage de carte postale. Plusieurs lagunes plus belles les unes que les autres parsèment notre itinéraire. La plupart accueille des flamants roses que nous pouvons approcher de très près. Vraiment sympa ces oiseaux roses bonbons qui conservent leur élégance tout en ayant les deux pieds dans la boue.

 

 

Nous bifurquons vers la route de substitution en passant par un étroit vallon dénommé le « Canyon del Inca ». Ce passage était utilisé par les troupeaux au temps des incas. Il y a tout juste la largeur de faire passer une voiture. Au détour d’un virage, nous apercevons des viscachas en train de grignoter des restes de pastèques laissées sur un rocher. Pas farouches cette fois-ci, Auria s’approchera à quelques centimètres !

 

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Nous remontons ensuite vers la ville d’Uyuni, porte d’entrée du salar. La route se fait plus roulante et nous faisons une halte au niveau d’une vallée ponctuée de gros rochers aux formes diverses. L’un d’eux évoque clairement la silhouette d’un condor et nous en profitons pour faire quelques clichés amusants. Nous longeons un peu plus loin la mine de San Christobald qui appartient pour partie à un consortium japonais et à... Evo Morales, le président bolivien. Nous sommes assez étonnés car, pour nous, ce président indien menait une politique de développement tournée vers les plus pauvres (accès à l’éducation notamment). En attendant, il est aujourd’hui pour partie propriétaire d’une des mines d’argent les plus lucratives du pays !

 

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Nous arrivons en soirée sur Uyuni sans trop savoir où nous allons dormir. Nous trouvons assez rapidement un hôtel. Nous n’avons pas pris de douche depuis le début de l’excursion car il n’y en avait pas dans les lieux où nous avons dormi. Mauricio nous propose d’en prendre une et nous sautons sur l’occasion. Après plusieurs quiproquo avec la propriétaire de l’hôtel un peu foldingue, nous nous retrouvons à passer à la chaine avec une minute chacun pour se laver. La señora est hystérique et rentre dans la douche malgré notre présence pour nous dire de faire vite ! Heureusement le reste de la soirée se passera très bien, nous en profitons pour faire plus ample connaissance avec Mauricio, Irma et les coutumes boliviennes.

 

Notre dernier jour devait être consacré à la découverte du salar, mais comme expliqué plus tôt celui-ci est inondé et il est impossible de le traverser. Nous nous levons pourtant une nouvelle fois aux aurores pour assister au lever de soleil à l’entrée du salar. Nous rejoignons l’hôtel de sel quelques kilomètres plus loin pour profiter du spectacle. L’arrivée dans le salar nous permet de prendre conscience du phénomène : celui-ci est recouvert de 5 cm d’eau et Mauricio conduit à l’aveuglette sans dépasser les 10 km/h. Nous stationnons aux abords de l’hôtel sur les rares tâches de sel sèches du salar pour contempler le lever d’Inti, dieu soleil. Le reflet du soleil et des nuages dans l’eau est splendide. Même si nous ne pourrons pas traverser le salar, nous profitons de cet effet miroir qui se prolonge à l’infini ! Nous rentrons dans l’hôtel prendre le petit déjeuner et visitons l’édifice réalisé uniquement en sel. Auria en profite pour chevaucher un lama de sel, plus facile à monter que les vrais...

 

 

Après un petit tour dans cette étendue d’eau immense, nous regagnons Uyuni. Visite d’un « cimetière de train » et retour vers Tupiza. Une route asphaltée est en construction et nous croisons pas mal de camions. Nous surprenons même un ouvrier en pleine sieste affalé sur un engin de chantier ! En attendant la piste provisoire est très mauvaise. Avec les pluies, nous traversons des flaques d’eau de plusieurs dizaines de mètres de long et plus de 50 cm de profondeur. Quand on sait que le fond est sableux, on se dit : heureusement nous ne sommes pas passés par là avec le van ! Encore un fois, nous prenons conscience que même sur des pistes reliant des villes importantes, il va falloir faire avec la météo ! Nous arrivons en fin d’après-midi sur Tupiza et remercions chaleureusement Mauricio et Irma qui sont exténués par ces quatre jours marathon. De notre côté nous n’avons fait que profiter, mais nous sommes aussi épuisés !

 

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Après une bonne nuit de sommeil, nous profitons de la journée qui s’offre à nous pour flâner dans les marché et assurer les taches nécessaires au quotidien (courses, lavanderia, douches...). Journée de repos salutaire qui se termine comme tous les jours par des pluies en fin de journée !

 

Au matin du 14 février, nous décidons de visiter les alentours de la ville de Tupiza. Nous avons repéré plusieurs sites sur les dépliants fournis par les agences et décidons de nous rendre vers la « Puerta del Diablo ». Après une tentative ratée, nous finissons par trouver la bonne piste pour sortir de la ville. Première sensation étrange car nous traversons un véritable dépotoir sur plus d’un kilomètre de long. Pour un circuit proposé par les agences de tourisme, ça fait un peu désordre. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises... A peine sortie de cette déchèterie à ciel ouvert, nous devons franchir le lit accidenté d’un rio à sec. Euh non en fait nous nous rendons compte que la route c’est le rio à sec !!! Encore une fois, avec les pluies orageuses des derniers jours, même s’il n’y a pas d’eau, le sol est défoncé et trempé. Impossible pour nous de continuer. Nous rebroussons chemin !

 

En début d’après-midi, nous décidons de passer à une excursion à pied, plus sûre. Nous stationnons aux abords d’un rio afin de nous rendre vers un canyon. En remontant le cours d’eau, nous tombons nez à nez avec une vieille femme et son chien. Elle est en train d’écosser des haricots en criant ou psalmodiant des paroles incompréhensibles. En nous voyant arriver elle nous harangue en  nous criant de passer vite et de revenir rapidement. Un peu étrange ! De toute façon le canyon est muré (sorte de barrage) un peu plus loin et nous devons faire demi-tour...

 

 

De retour dans Tupiza, nous stationnons près d’un hôtel afin de tenter de trouver une connexion wifi. Nous tombons sur le couple de français rencontrés à la laguna Pozuelos au nord de l’Argentine. Nous les invitons à boire un verre et passons la fin d’après-midi à discuter. Quand un orage éclate ! Soudain et violent, la ville se retrouve une nouvelle fois noyée sous les eaux. Nous les véhiculons à leur hôtel et ils nous donnent la clé wifi de celui-ci. La connexion est comme toujours très lente mais en plus le site qui héberge notre blog est en maintenance ! Bon bah ce ne sera pas encore pour aujourd’hui que nous pourrons publier un nouvel article !

 

Lundi 15 février, après une semaine de vacances scolaires pour Youenn et Auria, nous reprenons le rythme : école et départ vers le nord et la ville de Potosi.

 

 



20/02/2016
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