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Vallée sacrée et Machu Picchu

Suite à notre excursion en Amazonie péruvienne, nous sommes de retour sur Cusco. Après avoir dit au revoir dans l’avion aux parents de Manu, que nous remercions encore au passage, nous retournons vers le camping où le van est stationné. Le minibus affrété spécialement pour nous arrive dans le centre de Cusco et au moment de prendre la rue qui monte vers le camping, une policière nous arrête. Impossible de passer car il y a une fête dans la rue et pas d’autre route (sauf à faire un énorme détour) pour nous rendre au camping... Nous finissons donc la remontée à pied avec nos bagages sur le dos !

 

Arrivés là-haut, nous avons la bonne surprise de retrouver Mehdi et Béa ainsi que leurs enfants que nous avions déjà croisés à El Chalten en Argentine. Nous nous posons donc l’après-midi et la nuit pour permettre aux enfants de jouer ensemble, discuter et pour faire quelques lessives. Le lendemain, école et virée en ville pour faire le plein de courses. Nous prenons ensuite la direction de la mythique vallée sacrée et en premier lieu du site de Pisac.

 

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Nous arrivons sur Pisac dans la soirée et nous bivouaquons non loin de l’entrée haute du site. Ce dernier est assez étendu avec pas loin de 500 m de dénivelé entre l’accès du bas et l’accès du haut. Normalement il est possible de visiter l’ensemble en une seule fois mais les chemins qui relient les deux parties du site sont actuellement fermés à cause des risques d’éboulement... Nous arrivons sur la partie haute du site au petit matin, avant l’arrivée massive des tours opérateurs. Ballade dans cette citadelle inca accompagnée de nombreuses terrasses agricoles sur des pentes vertigineuses. La vue sur la vallée est magnifique et la visite des ruines très sympa.

 

Nous passons par la tour de guet, les bains, une zone d’habitation... Nous observons un antique cimetière inca constitué de trous dans une falaise et finissons notre tour en surplombant les immenses terrasses agricoles. Le site a fait l’objet de construction à de différentes époques et nous pouvons observer les techniques propres à chacune. Un mur est même en restauration avec des ouvriers qui lancent du torchis à la main entre les pierres. A notre retour, le van est encerclé par les Mercedes Sprinter des tours opérateurs ! On a failli ne plus savoir lequel était le nôtre, bon si quand même car il est vraiment reconnaissable parmi tous !

 

Une fois la partie haute visitée, nous descendons et partons à l’assaut de la partie basse. Quelle différence ! En haut la marche était aisée et le site plein de monde, en bas nous sommes quasiment seuls mais ça grimpe dur, très dur... Nous montons par un chemin qui serpente entre les terrasses agricoles puis continuons sur un escalier d’époque en pierre qui file droit dans la pente. La montée est éprouvante mais le lieu et la vue sur la vallée sont exceptionnels !

 

Nous arrivons tout d’abord au niveau d’une tour de guet où nous croisons une famille française avec qui nous continuerons la visite. Ensuite direction le temple d’Intihuatana dédié au soleil, à la lune et aux observations astronomiques. L’ensemble offre une architecture très fine avec ces énormes blocs de pierre encastrés au millimètre. Et que dire de son système d’aqueduc parfaitement conservé ! Splendide ! Nous prenons un peu de hauteur pour surplomber le site, encore plus beau ! Nous avons bien fait de monter !!! Petit tour plus en bas vers le vieux village de Pisac en ruine puis nous redescendons finalement par un petit sentier qui longe un très joli vallon.

 

Petit tour dans le village de Pisac et ses rues bondées d’échoppes d’artisanat. Quelques achats en prévision de notre retour en France et nous filons manger, les loulous étant affamés. De fait, nous crapahutons depuis le matin et il est déjà plus de 15h !!!

 

 

Le ventre plein, nous continuons notre route dans la vallée sacrée vers les salines de Maras. Nous longeons l’Urubamba dans ce lieu qui fut le berceau de la civilisation inca... Nous arrivons aux salines dans la soirée, juste avant la fermeture du site à 17h. Nous payons notre entrée pour le lendemain et nous garons plus bas sur le parking avec un premier aperçu sur les fameuses salines perchées dans un vallon.

 

Nous commençons la visite le lendemain vers 8h pour profiter de la lumière du matin (l’après-midi le site est à l’ombre) et éviter le flot des touristes qui arrivent un peu plus tard. Nous empruntons le chemin qui longe et domine l’ensemble des bassins alimentés par un ruisseau à forte teneur en sel. Nous sommes seuls sur le site avec une super lumière, le pied quoi ! Youenn et Auria partis devant se retrouvent interpelés par deux personnes qui travaillent dans les salines. Ils nous attendent car ne comprennent pas tout. En fait, ces deux personnes, très gentilles, veulent leur montrer de plus près le sel et leur en offrir un bloc. Nous en profitons pour discuter avec eux et en apprendre un peu plus. Il y a 5 000 « pozos » (bassins) exploités par 380 familles réunies en coopératives. La récolte a lieu à partir de juin car le temps est alors parfaitement sec. Quatre personnes travaillent à temps plein pour la coopérative afin d’entretenir le site et chaque famille vient de temps en temps s’occuper de ses bassins. Nous goûtons l’eau du ruisseau qui est étonnamment salée ! On se croirait presque dans les marais salants de Guérande, bon certes sans la mer mais avec quelques montagnes à plus de 5 000 m aux alentours... Manu piquerait bien une petite tête dans un bassin mais il n’y a pas beaucoup de fond !

 

 

Suite à cette visite instructive, nous nous dirigeons vers le site inca tout proche de Moray. Après avoir un peu tourné dans le village de Maras pour trouver la bonne rue à prendre, nous arrivons sur site pour le déjeuner. En début d’après-midi, nous empruntons le petit cheminement qui permet de découvrir ce lieu aux formes très géométriques. Il est constitué de trois ensembles de terrasses concentriques. L’un d’eux a été restauré et permet de se rendre compte de la beauté du site à l’époque inca. Plusieurs thèses coexistent sur l’utilité de ces terrasses mais la plus communément admise est leur rôle de laboratoire agricole. Les incas y auraient développé et testé différentes variétés de plantes cultivées (patates essentiellement) en profitant des microclimats liées aux expositions variées des différentes terrasses. En tout cas, vue du haut c’est superbe ! Sympa également le système d’escalier réalisé à partir de pierres plus longues qui dépassent des murs de soutènement des terrasses.

 

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Notre périple dans la vallée sacrée se poursuit et nous prenons cette fois-ci la route d’Ollantaytambo. Nous y arrivons dans l’après-midi et profitons du reste de la journée pour nous balader dans le village aux rues pavées. Petit arrêt dans un bistrot pour boire un gigantesque pichet de limonade pour les enfants et un cusquena (la bière locale) pour les parents. A notre retour sur le parking où nous sommes stationnés, nous faisons la connaissance de Georges et Claude, deux retraités français ayant une solide expérience du voyage. Ils circulent avec un ancien camion du Dakar reconverti en maison mobile. Georges propose depuis plus de 40 ans des voyages d’exception partout dans le monde ! Si vous êtes curieux, voici leur site : www.360degresdaventure.com.

 

Ollantaytambo est connu pour son site inca qui surplombe le village. Ce toponyme signifie « le lieu de repos d’Ollantay » qui était le principal général de l’inca Pachacutec. Il y a toute une histoire autour de ce général, qui a permis la conquête de la majeure partie de l’empire inca, et de la fille de l’inca mais nous vous passerons les détails. Le temps ayant changé dans la nuit, nous ferons la visite sous la pluie... Nous montons le long des terrasses agricoles pour rejoindre le temple du soleil. Celui-ci est constitué d’énormes blocs de pierre taillés et anciennement décorés de pétroglyphes en forme d’animaux. Le plus étonnant, c’est que ces blocs de plusieurs dizaines de tonnes seraient issus d’une carrière située à 6 km du site... de l’autre côté de la vallée !!! Impensable vu du haut, mais pourtant les incas l’ont fait !

 

Nous poursuivons par la zone militaire, les qolqas (bâtiments de stockage des récoltes), puis redescendons sur un secteur aménagé en bord de ruisseau. Il y a un observatoire astronomique taillé à même la roche, un ensemble de fontaines cérémoniales et des bains alimentés par le cours d’eau. C’est vraiment bien pensé et les quelques bâtiments partiellement restaurés laissent penser que l’ensemble devait être merveilleux à l’époque.

 

 

Nous arrivons au bout de la vallée sacrée, et il nous reste à découvrir la pépite, la cerise sur le gâteau, le site auquel nous pensons depuis des mois... le Machu Picchu ! Plusieurs solutions s’offrent à nous pour rallier le village d’Aguas Calientes, point de départ vers la merveille inca : le train (rapide et pratique mais cher), le bus (pratique mais long et Manu a peur d’être malade) et bien sûr le van ! Bon vous aurez compris nous optons pour la dernière solution. Et là, l’aventure commence ! Tout d’abord 120 km d’une route asphaltée magnifique. Nous passons par un col à 4 300 m entouré de montagnes enneigés, plongeons dans une vallée dans un brouillard d’une densité incroyable avant de longer un cours d’eau bordé d’une forêt semi-tropicale. La montagne suinte des pluies qui sévissent depuis plusieurs jours dans le secteur et nous passons de nombreux rios qui débordent sur la route.

 

Nous quittons cette route au village de Santa Maria pour nous engager sur une piste de 24 km qui mène à un autre village, celui de Santa Theresa. Nous avons lu qu’il ne fallait pas se tromper de piste car l’une d’elle monte très fort sur un chemin étroit et sinueux. Il pleut légèrement et nous trouvons la bonne route qui passe plus bas, en surplomb du rio Urubamba. Mais en fait, celle-ci n’est pas si bonne que ça. Elle est assez étroite et malgré les secteurs de croisement aménagés, Manu se retrouve contraint de faire marche arrière et manœuvrer au centimètre près pour laisser passer un minibus venant en face. Sur certains secteurs Manu fait même quelques incantations pour ne croiser personnes car d’un côté il y a la roche abrupte taillée dans la falaise et de l’autre un à pic de plus de 100 m qui donne directement sur le rio...

 

Les incantations ayant fonctionnées, tout se passe bien jusqu’au moment où nous arrivons face à un dilemme : d’un côté la traversée d’un torrent en crue et de l’autre un pont en bois à la solidité douteuse. Manu hésite une seconde et finit par s’engager dans le torrent. Il y a une trentaine de mètre à traverser dont une quinzaine présentant un fort courant. Le van glisse un peu mais nous passons sans trop d’encombre ! Ouf, nous venons de pulvériser notre record de traversée de rio en repoussant encore un peu plus les limites du van. Bon sauf que cette fois-ci nous ne pourrons probablement aller beaucoup plus loin car c’était quand même un peu chaud... Nous finissons par arriver sur Santa Theresa en soirée où nous nous stationnons sur la place principale.

 

Il reste 10 km avant la fin de la piste et le début de la randonnée qui permet de rejoindre Aguas Calientes. Nous décidons de rester dormir ici et préparons nos affaires pour les prochains jours. Le lendemain, après une nuit pluvieuse, nous décidons de prendre un collectivo (petit véhicule de transport collectif) pour rejoindre la centrale d’Hydroelectrica où commence la rando. Nous laissons donc le van dans un camping pour quelques jours. Bien nous a pris car la route, sans être impraticable, est constellée d’énormes nids de poule et rendue très boueuse par les précipitations. Nous arrivons en fin de matinée à la gare d’Hydroelectrica, où la partie pédestre du périple va pouvoir commencer.

 

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Les 10 km de balade qui permettent de relier Aguas Calientes longent une voie ferrée dans la vallée très encaissée de l’Urubamba. Nous sommes parfois obligés de marcher sur les rails pour traverser de petits rios, passons sur un pont en fer un peu douteux pour franchir l’Urubamba et nous rangeons le long de la falaise quand le train passe à côté de nous. C’est assez sympa ! Nous nous arrêtons manger en route, et au bout de 3h de marche, nous arrivons au village d’Aguas Calientes.

 

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Petit tour pour repérer les lieux et nous prenons une chambre dans un hôtel pour deux nuits. Bonne douche pour tout le monde et nous retournons en ville nous promener dans le marché artisanal et manger une bonne pizza. Il nous faut prendre des forces car le lendemain c’est le grand jour. Nous en profitons également pour acheter notre billet d’accès au Machu Picchu et nous renseigner sur les bus qui mènent à l’entrée du site. Comme on nous l’avait dit, le prix de ces derniers est exorbitant : 24 dollars par personne pour un aller et retour d’une vingtaine de minutes ! Bon bah nous monterons à pied...

 

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Le lundi matin 18 avril, nous y sommes ! Nous ne nous levons pas aux aurores comme beaucoup de touristes qui repartent dans l’après-midi par le train. D’autant plus que le temps est un peu couvert et que nous prions pour que le ciel se dégage. Vers 8h, nous voici partis sur le chemin qui mène à l’entrée du site. Après une dizaine de minutes peu agréables sur la piste empruntée par les bus, nous accédons au chemin pédestre qui monte raide dans la pente. Plutôt sympa cette montée et au bout d’1h15 d’effort, nous arrivons au lieu de contrôle des billets. Bravo aux loulous qui ont marché comme des chefs !

 

Nous prenons un petit moment pour souffler et boire un coup. Une guide francophone nous aborde pour nous proposer ses services. Nous avions initialement prévu de recourir à un guide pour visiter mais quand elle nous annonce le prix, nous changeons subitement d’avis. 150 soles (40 €), en plus des 128 soles (35€) d’entrée par adulte et un peu moins pour les enfants. Nous lui expliquons que c’est hors budget. Très sympa, elle nous conseille malgré tout de commencer par le pont de l’inca puis la porte du soleil avant de visiter le site en lui-même. Ça tombe bien car c’est ce que nous avions prévu !

 

Nous entrons donc dans le site avec notre livre sur le Pérou pour guide (la partie Machu Picchu étant bien détaillée). Après une courte montée, nous arrivons sur la vue panoramique du site : grand moment d’émotion ! Le ciel s’est progressivement dégagé et nous avons un grand soleil, nous sommes aux anges ! C’est exceptionnel, comme on le rêvait... Alors forcément après avoir profité du spectacle, nous faisons comme tout le monde la traditionnelle séance photo.

 

A peine remis de nos émotions, nous continuons à monter vers le chemin d’accès au pont de l’inca. Il y avait deux accès au Machu Picchu, celui-ci et celui venant de la porte du soleil. Nous allons faire les deux tour à tour. Nous empruntons le chemin escarpé en flanc de montagne jusqu’au fameux pont. Celui-ci est fermé depuis un accident mortel et on le comprend. Pour sécuriser cet accès, les incas avaient construit un pont amovible constitué de rondins de bois qu’ils pouvaient mettre ou enlever en fonction des menaces extérieures. Très impressionnants ce chemin et ce franchissement aménagés sur une paroi rocheuse vertigineuse ! La vue en contrebas sur l’Urubamba et le chemin emprunté la veille est à couper le souffle...

 

Demi-tour vers le site et l’accès par la porte du soleil. De ce côté, le chemin est nettement plus large. Il s’agissait de la principale entrée vers le Machu Picchu et c’est pas ici qu’arrive le « chemin de l’inca ». Nous avions envisagé de faire ce trek de quatre jours mais le coût et la difficulté nous avaient fait renoncer. Nous ne regrettons pas, d’autant plus que la météo des jours précédents a plutôt été maussade... Nous montons donc doucement vers la porte du soleil, traversons quelques lieux aménagés par les incas et profitons de la vue splendide sur le Machu Picchu et la vallée. Nous apercevons en passant la route en méandre qui permet aux bus de monter vers le site. Arrivés à la porte du soleil nous prenons conscience de l’impression que devait avoir les nouveaux arrivants en franchissant ce lieu et découvrant le Machu Picchu perché sur la montagne. Nous nous posons un petit peu après tous nos efforts et mangeons un morceau.

 

 

En début d’après-midi, nous retournons sur le site même du Machu Picchu. Le temps se couvre et il commence à pleuvoir. Pas grave, nous avons eu la chance d’avoir les plus beaux panoramas sous le soleil ! En passant, la météo a ici quelque chose de très breton : il fait beau plusieurs fois par jour mais irrémédiablement, à la fin de la journée on finit trempé !

 

Nous arrivons par la porte d’entrée principale, bordée des bâtiments de stockage des récoltes et des terrasses agricoles accrochées à la montagne. Petite vue du haut sur le temple du soleil, bâtiment en forme de tour surmontée d’un rocher sur lequel avaient lieu les cérémonies liées au dieu « Inti » (soleil). En arrivant sur la zone des temples, nous observons un attroupement de personnes pendues à leur appareil photo. Nous nous rapprochons et découvrons un colibri perché sur une branche qui veille sur sa nichée ! Nous ne nous attendions pas à une telle rencontre ici !

 

Les différents temples sont construits avec de gros blocs de pierres taillées qui tranchent avec les bâtiments vus précédemment. Ils en imposent et nous avons encore une fois du mal à imaginer comment les incas les ont déplacés avec les moyens de l’époque. Un peu plus haut, nous découvrons « Intihuatana » (poteau qui accroche le soleil), roche taillée qui servait aux observations astronomiques.

 

Nous continuons nos pérégrinations en traversant la grande place centrale. Nous arrivons ensuite devant un immense rocher plat dont la forme évoque la silhouette des montagnes à l’horizon. Il s’agit de la Roca Sagrada. Là encore quelle masse de pierre ! Nous passons devant l’entrée au Huayna Pichu, la montagne située derrière le Machu Picchu. Le chemin qui permet de monter sur ce pic est en option dans le billet et induit un coût supplémentaire ainsi qu’une heure d’entrée prédéfinie. Nous avons préféré nous concentrer sur le site qui est déjà très vaste, d’autant plus que nous avons fait la montée depuis Aguas Calientes à pied...

 

Sur la deuxième partie du site, nous déambulons dans les ruines d’habitations et d’ateliers avant d’arriver dans la salle dite « des mortiers ». Beaucoup de mystères perdurent sur l’utilité de ces deux pierres sphériques légèrement creusées qui trônent au milieu d’un bâtiment. Pour Bingham, qui a découvert le Machu Picchu en 1911, il s’agirait de mortiers pour piler le maïs. Nous doutons de cette explication car les autres mortiers que nous avons vus précédemment étaient beaucoup plus profonds. Pour nous une autre explication se dessine, une approche qui remet totalement en cause les thèses officielles. Il est clair à notre avis que ces deux pierres sphériques sont des... billigs incas ! Et oui, les incas s’en servait très probablement pour cuire les crêpes et les galettes. Et là tout s’éclaire, ce temps qui alterne sans arrêt entre pluie et soleil nous avait mis la puce à l’oreille mais avec ces billigs taillée dans la roche, nous en sommes certains : les ancêtres des incas étaient bretons !

 

Encore sous le choc de notre découverte, nous poursuivons en entrant dans le temple du condor. Il doit son nom à la forme du célèbre oiseau taillée par terre à même la roche : sorte de grand triangle avec une tête et une collerette. Notre visite se termine par le secteur des bains. Ils étaient alimentés par un aqueduc au sein duquel avait été aménagée une quinzaine de fontaines. Un dernier au revoir  à un copain alpaga qui semble attendre la fin de la pluie et nous quittons le site des images plein les yeux ! La redescente nous permet de revenir tranquillement à la réalité avant de retourner à l’hôtel pour une nuit de sommeil bien méritée.

 

 

Pour nous l’aventure Machu Picchu se termine... Euh non en fait ! Nous nous réveillons le lendemain pour prendre le chemin du retour et la pluie se met à tomber, tomber, tomber... Nous effectuerons les 2h30 de marche retour sous une drache de plus en plus battante pour arriver à Hydroelectrica trempés et glacés ! Nous n’attendons pas qu’un « collectivo » soit prêt au départ et montons directement dans un taxi. La piste est couverte d’eau et de boue, le parebrise du taxi couvert de buée mais nous arrivons finalement à Santa Theresa sans encombre. Manu a un peu discuté avec le chauffeur pendant le trajet notamment pour savoir si on pouvait prendre le pont en bois et éviter le rio traversé à l’aller. Le chauffeur répond que oui et plutôt deux fois qu’une car le rio est dangereux et même les camions préfèrent passer sur le pont... Bon bah ça c’est dit ! Et sinon avec les pluies, la piste entre Santa Theresa et Santa Maria, elle est comment ? Euh fermée car il y a eu des éboulements et il y a des endroits où la piste s’est effondrée... Quoi ! Mais comment on va faire pour retourner vers Cusco ??? Bah il va falloir attendre que la piste soit réparée. Et dans combien de temps ? Cet après-midi probablement vers 15 ou 16h.

 

Bon, nous sommes en Amérique du Sud et nous avons appris à nous méfier des délais annoncés. Dans un premier temps nous récupérons notre van, allons-nous garer sur la place principale et sortons nos affaires trempées pour les faire sécher. Manu en profite pour se renseigner sur le délai d’attente pour l’ouverture de la piste et on lui dit de revenir vers 15h. En début d’après-midi, une personne de la municipalité nous demande gentiment d’aller étendre notre linge ailleurs car ça fait un peu désordre sur la place du village. Nous partons poliment nous garer plus loin. Il est 15h et nous passons devant le lieu de regroupement des taxis et collectivos, seuls susceptibles de nous donner des informations sur l’état de la piste. Le chauffeur du taxi pris le matin même nous annonce que la piste est ré-ouverte. Surpris mais contents, nous nous engageons donc de ce pas vers Santa Maria. Sauf que la première voiture croisée s’arrête et nous demande où nous allons... Bah à Santa Maria par la piste du bas, pourquoi ? Impossible elle est toujours fermée ! Bon demi-tour...

 

Nous attendrons ainsi jusqu’au lendemain en début d’après-midi, moment auquel nous avons la certitude que la piste est ré-ouverte.  Nous nous renseignons quand même sur son état car piste ouverte ne veut pas toujours dire piste praticable... On nous répond « normal ». Alors c’est reparti ! Nous franchissons le petit pont de bois, Manu nous ayant par mesure de prudence fait descendre et traverser à pied. Nous continuons en passant quelques secteurs où il y a effectivement eu des travaux suite à des éboulements. Et nous arrivons à un endroit où nous tombons sur un attroupement de personnes à pied et de collectivos garés. En fait nous sommes sur le secteur du principal effondrement de la piste et la plupart des véhicules préfèrent ne pas passer, les voyageurs traversant le rio concerné  pied et prenant un autre véhicule de l’autre côté. « Normal » on nous avait dit... Un Sprinter un peu plus long que nous s’engage sur l’étroit chemin pentu qui traverse le rio qui vient juste d’être aménagé, il arrache son parechoc arrière dans la descente ! Au tour de Manu qui a préféré nous faire sortir du van...Il passe en douceur et sans problème. Par contre, de mon côté, je perdrai une de mes tongues en traversant le rio à pied !

 

Nous prenons en stop deux espagnols qui se sont fait éjectés par leur taxi avant le passage difficile, le chauffeur ne souhaitant pas traverser... Et nous voici arrivés à Santa Maria et la belle piste goudronnée, OUF !!! Nous poursuivons notre route pour bivouaquer dans la montagne après un peu de conduite de nuit, sous la pluie et dans le brouillard. Au petit matin, le ciel se dégage et nous découvrons à notre réveil une vue extraordinaire sur les montagnes enneigées à plus de 5000 m qui nous entourent ! Le reste de la route jusqu’à Cusco sera une simple formalité et nous retraverserons les paysages magnifiques de la vallée sacrée dont nous avions déjà profité à l’aller.

 

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29/04/2016
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